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Critique de LeaTouchBook


Avis de Grybouille (Chroniqueur sur le blog Léa Touch Book) :

C'est moi, si si c'est moi, bronzé, les plumes en ont pris un coup, mais c'est moi.. .
Pour avoir le plaisir de partager avec vous nos découvertes, nous ne fermons pas pendant l'été, vous commencez à avoir l'habitude depuis deux ans.. .

Pour ce mois d'août, je viens vous présenter « Barcelona » de Daniel Sanchez Pardos.
C'est pour le p'tit Duc une découverte, un auteur espagnol, une première, je fais un voeu, ne pas être déçu.. . L'accroche est aguicheuse « Barcelone, 1874 : ses mystères, ses conspirations politiques, son architecte surdoué ».. . Son premier roman traduit en français.. . Je me lance.. .

Bon, autant vous le dire tout de suite c'est une claque, un style, une couleur, un univers, une, non ; plusieurs intrigues qui se nouent pour notre plus grand plaisir, des personnages qui ont de la consistance, un récit qui reste solide du début à la fin. Quinze années passées comme bibliothécaire, l'auteur a dû faire ses classes en compagnie de solides ouvrages.. .

Bien sur sans l'alchimie qui a pris avec la traductrice rien n'est possible et là encore une belle surprise, pas d'invraisemblance, la lecture se fait sans accroche, la fidélité est au rendez-vous.. .

La couverture, une réussite, je vous laisse le temps pour décortiquer la symbolique.
Quoi, déjà ? Vous êtes passé au travers de deux ou trois éléments c'est sur, on y retourne.. .

Le style, je dirais inspiré par des auteurs de la fin du 19ème et début du 20ème siècle pour le style, tout en analyse, en déduction, des descriptions fouillées mais sans lourdeur, les dialogues aux « petits oignons », je peux me tromper mais des références comme Conan Doyle.. . Parfait pour ce type de récit.. .

L'histoire, Une famille espagnole, les CAMARASA, récemment revenue de leur exil londonien où ils tenaient une salle des ventes, ouvre un journal ,accès sur un public populaire à Barcelone. Il se nomme « Les Nouvelles Illustrées ».
Dans leurs bagages, pour les aider dans leur entreprise un père et sa fille, les BEGG, Martin et Fiona.

Tout s'enchaine, un journal concurrent brûle, une histoire ancienne ressurgie, les coulisses d'une machination politique, des meurtres, l'amour, des initiations sous influence, de l'Art, Barcelone en visite guidée avec en toile de fond son architecture, le scandale.. .

Génial.. .

Certains personnages,

Antoni Gaudi, jeune en devenir, pendant ses années d'études en Architecture, «… pétri de vérités artistiques ne pouvant être ni discutées, ni négociées.» Issu d'une famille dont le père est chaudronnier, il doit « trouver » des « solutions » pour financer ses études.
Gabriel Camarasa, fils d'une famille aisée, étudiant, au pied du mur face à ses choix, l'ami d'Antoni et réciproquement.
Fiona Begg, une belle jeune femme rousse, à la peau claire et aux yeux verts, illustratrice de profession, à la recherche de ses Dragons.
Margarita, la soeur cadette de Gabriel, dix-sept ans, des opinions tranchées. En parlant de Fiona : « Une folle perdue. »
Ezequiel, enfant des rues qui travaille pour Antoni, une figure, un Gavroche. Ses interventions font mouche, un sens inné de la répartie, un jeune « Je m'en fous la mort » dirait le p'tit Duc.
Abelardo Labella, l'inspecteur, petit, laid, mais bourré d'orgueil.
Canines, le clochard, propriétaire d'un chien à 3 pattes.
Oriol Comella, barbu, vénérable, vieil architecte, rendre tout visible d'un simple coup d'oeil la tâche d'une vie.

Mais il y en a beaucoup d'autres qui ont tous leur importance pour que la « mayonnaise » prenne : Cécilia, maman Lavinia, Martin, Edouard, Maria, Ramon, Sempriano, Francesc, Victor…

Des lieux,
- le Mont Taber, un couloir, un rideau rouge sang, des tables, une salle bleue ciel et Cécilia…
- L'église Santa Maria del Mar, une résonnance dans sa construction, là, aux pieds de Gaudi…
- La Loge de la mer, là où se passent les cours de nos jeunes étudiants, un clin d'oeil à Monsieur Kipling et à son magnifique texte sur « Ma Loge Mère », non ?
- La prison d'Amalia, ce souffle maladif, ancien couvent San Vicente, l'Enfer.
- La Rambla, passage obligé de nos personnages lors de leurs virées en ville.
- Les quais, lieu de misère où l'espoir et le merveilleux ne sont jamais loin.

Des passages,

« La vérité… est beaucoup plus complexe que nous ne souhaiterions souvent le penser. », Gaudi.
« Les circonstances nous obligent à nous découvrir nous-mêmes. Ce n'est qu'au contact de la réalité que nous y parvenons », Gaudi.
Un dernier, car d'actualité, le p'tit Duc ne va pas s'en priver.. . « Les fanatiques religieux… les moyens qu'ils utilisent finissent toujours par être les mêmes : L'obéissance aveugle, la négation de l'esprit critique et la simplification de la réalité jusqu‘à la faire entrer dans le moule de leur propre pensée. »

Un formidable livre roman, pour découvrir la littérature espagnole moderne, un grand moment que je souhaite partager avec Vous Tous.

Pour le prix de deux paquets de cigarettes en moins, vous y gagnerez la santé et de joyeux moments de lecture. Tout bénef.. .

Pour ceux qui ne fument pas ou plus, allez savoir la bêtise que vous alliez faire, bonbons, double-cheese, boissons énergétiques, que sais-je ?
Sauvez de tout ça grâce à « Barcelona » de Daniel Sánchez Pardos.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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