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Critique de gerardmuller


La Mare au diable
George Sand (1804- 1876)
Resté veuf de Catherine depuis deux ans à l'âge de vingt-huit ans avec trois enfants en bas âge, Germain se voit conseillé par ses beaux-parents chez qui il demeure et travaille à la ferme, de se remarier. Une seconde femme est nécessaire pour s'occuper des petits. Maurice son beau-père pense avoir trouvé la veuve qui lui conviendrait et qui habite à une lieue de là : on l'appelle la veuve Guérin.
Ce roman conte la touchante et délicieuse histoire du second mariage de Germain, une quête de la femme idéale qui ne va pas sans surprise, la mare du bois de Chanteloube mystérieuse et satanique apportant une ambiance ténébreuse et magique.
La Mare au diable se compose de trois parties, la première, en manière d'introduction, évoque une gravure de Hans Holbein montrant un laboureur oeuvrant dans son champ penché avec grandeur et solennité sur son arreau, ce qui permet à Sand de parler avec respect et admiration de la vie paysanne. La deuxième partie met en scène la fin du veuvage de Germain. C'est là que Germain, dur travailleur, parti conquérir la veuve Guérin passe la nuit sous les brandes au bord de la Mare au diable, le temps de se reposer avec son petit garçon Pierre et la jeune fille Marie âgée de seize ans partie elle pour travailler dans une ferme voisine comme bergère. La troisième partie décrit somptueusement les noces de campagne dans le Berry à cette époque.
C'est avec une grande finesse quez George Sand fait évoluer ses personnages paysans en montrant leur bon sens et leur intelligence, ainsi que leur langage antique et naïf. Une touche de romantisme agreste et de fantastique subtil agrémente cette histoire émouvante.
La Mare au diable, paru en 1846 connut un vif succès. Pour George Sand, la mission de l'art est une mission de sentiment et d'amour, ce que l'on retrouve tout au long du roman. Grâce à une intrigue bien conduite et attachante, G.Sand sait toucher le lecteur, et puis la relation des moeurs et traditions rustiques apporte le pittoresque qui plait. La délicatesse morale et les émotions esthétiques des personnages ravivent chez le lecteur le sens de la fraternité humaine par-delà les différences de fortune, d'éducation et de culture. On peut dire que la romancière a su toucher les coeurs sans avilir son art, sans donner dans la sensiblerie. . Par ailleurs sont bien rapportées les traditions séculaires du Berry de l'enfance de George Sand.
Enfin, la poésie et le style très littéraire de la narration complète ce beau tableau.
Un très agréable moment de lecture.
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