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Critique de kielosa


Le titre de cet ouvrage pourrait évoquer un thriller récemment (re)découvert d'Agatha Christie, mais ce n'est pas le cas, bien qu'il s'agisse d'une enquête menée par une dame d'un certain âge. Une enquête cependant non-policière d'une grande intellectuelle française sur la disparition de ses grands-parents dans la tourmente de la dernière guerre mondiale.
Ce livre offre, en fait, un double récit : celui de l'auteure à la recherche de ses grands-parents et le récit de la vie et de la fin de ces grands-parents.

Michèle Sarde est née en France, en 1939, a passé un doctorat en littérature à la Sorbonne et a été pendant 30 ans professeur de culture française à l'université de Georgetown à Washington. Elle est romancière, essayiste et spécialiste de la vie et l'oeuvre de Colette et Marguerite Yourcenar.

L'auteure avait 3 ans quand elle a vu pour la dernière fois Marie et Moïse Benrey, ses grands-parents maternels, mais ne s'en souvient évidemment pas.
Dans une introduction, intitulée "Remise au monde des Égarés", elle note : "Je sais à peine d'où ils viennent, très peu comment ils ont vécu, pas du tout comment ils sont morts..."

En 2005, Michèle Sarde reçoit un courrier qui l'informe que son grand-père est né en Bulgarie, qu'il a été arrêté en septembre 1944 près de Côme par les nazis, emprisonné à Bolzano et envoyé à Auschwitz, le 24 octobre 1944. La dernière phrase du message choque l'auteure : "La même chose est arrivée à sa femme". Et elle conclue "... nous les femmes, nous sommes quantité négligeable au registre de la mort comme au registre de la vie".

Michèle Sarde en est encore plus motivée de poursuivre ses recherches. Comme elle le formule elle-même avec tant de grâce : "J'appelle le syndrome d'Antigone la force qui m'entraîne et me pousse aujourd'hui à suivre Marie et Moïse, à les faire renaître, à leur construire un tombeau. Oeuvre de mémoire en forme de deuil et de résilience".

Quatre ans plus tard, en 2009, un autre courriel la lance sur une nouvelle piste et en octobre de la même année elle atterrit à l'aéroport Ben Gourion en Israël. À Jérusalem, elle a plusieurs contacts et se rend déjà le lendemain de son arrivée à une première rencontre, non sans une appréhension que l'on peut très bien s'imaginer.

J'avais gentiment continué mon petit résumé lorsque tout à coup je me suis rendu compte que j'étais lamentablement en train de faire fausse route et que je ne rendais aucun service aux lectrices et lecteurs potentiels en divulguant trop. du coup j'ai courageusement biffé quelques paragraphes de mon manuscrit.

C'est le premier ouvrage que je lis de Michèle Sarde et je dois dire que j'ai été impressionné et séduit par la beauté de son style et la qualité littéraire. Elle connaît par ailleurs ses classiques et maîtrise l'art de la citation pertinente. Maintenant c'est sûr, je vais lire sa biographie d'une autre dame que j'admire beaucoup : Marguerite Yourcenar.

L'ouvrage compte 360 pages et se lit étonnamment vite. le seul bémol c'est la reproduction de nombreuses photos en trop petit format.

Notre journaliste culturelle du journal Le Soir, Flavie Gauthier, a parfaitement bien résumé les qualités de cet ouvrage en déclarant : "La petite histoire rencontre la grande dans cette fresque romanesque si vivante et bien documentée".
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