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Critique de pencrannais


L'ombre du torero est la première aventure de Dick Hérisson, détective de Bande dessinée créée par Didier Savard au début des années 1980. Comme son nom l'indique, le personnage est inspiré par Harry Dickson, le détective privé rendu célèbre par Jean Ray dans les années 1930.
L'ombre du Torero débute en 1929 en Camargue. Un médecin est retrouvé mort sur la route. D'après les premières conclusions il est mort de peur. le détective Dick Hérisson, présent sur place remarque des traces de taureau. le médecin était un familier d'une noble famille des environs et détective et policier se rendent sur place. Les membres de la famille du baron de Segonnaux sont les derniers à l'avoir vu vivant. Alors que Dick Hérisson mentionne les traces de taureau, le baron, sa fille et son gendre se troublent mais on n'en sait pas plus.
Dick Hérisson rencontre alors l'un de ses amis, Jérôme Doutendieu, journaliste au Petit Provençal, qui va devenir son acolyte tout au long de la série. Ensemble, ils vont pousser l'enquête pour apprendre que la fille du Baron connaissait le médecin depuis longtemps, qu'elle était mariée à un torero sans le consentement de son père et que le torero étant mort dans l'arène, elle s'est ensuite remarié avec le candidat que son père lui a choisi. Depuis, elle vit au bord de la folie, persuadée que son ex mari n'est pas mort. Mais peut-être est-ce lui le coupable, ou bien son fantôme ?
Savard nous concocte une intrigue policière très classique et linéaire, mais avec des éléments fantastiques et des ramifications dans le passé des personnages en s'inspirant du chien des Baskerville et de Harry Dickson dont les histoires flirtaient souvent avec le surnaturel. Mais classique et linéaire ne veut pas dire ennuyeuse, au contraire. L'ambiance années 30, la Camargue de van Gogh, les Baux de Provence, la visite des cimetières la nuit créent une atmosphère délicieuse. Et l'intrigue tient la route jusqu'à sa résolution finale.
Les deux personnages principaux qui forment un tandem plutôt réussi sont assez crédibles. Dick Hérisson n'est pas infaillible et son ami n'est pas un faire-valoir, au contraire, c'est lui, qui, à certains moments, fait avancer l'enquête.
Les dessins de Savard, très ligne claire sont plutôt plaisant à suivre et permettent une lecture dynamique. Une sorte de mélange entre le Tardi d'Adèle Blanc sec et Edgar P. Jacobs. Savard excellent surtout dans certains décors et dans certaines ambiances.
Le petit plus, ce sont les multiples références à d'autres oeuvres de la culture populaire, Tintin, Blake et Mortimer, Alfred Hitchcock, Tardi, Gaston Leroux, le cinéma expressionniste allemand et j'en passe (Repérez Groucho Marx dans une case!). Il faut faire attention et sans doute plusieurs lectures pour toutes les voir.
Une première aventure des plus réussie qui augure donc d'une série policière à la limite du fantastique dans la France (la Provence surtout) des années 1930 de très bonne qualité.
Vivement une nouvelle aventure !
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