AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Le_chien_critique


Le vieil homme et la guerre, sixième épisode. John Perry est toujours absent, remplacé par la fine équipe diplomatique de l'Union Coloniale (UC) rencontrée dans Humanité divisée. Je mets en toute fin de billet un résumé fait par l'auteur pour ceux qui voudrait lire ce roman recueil sans lire Humanité divisée. Autant dire que la lecture du tome précédent est plus que recommandé pour comprendre au mieux l'intrigue de ce recueil. Donc non, ce n'est pas un roman, c'est un recueil de nouvelles - novellas avec une ligne directrice. Il paraitrait que cela se nomme "fix-up"...
Donc 4 novellas + 1 bonus, pas de roman, merci Monsieur L'atalante pour la non précision de l'information.
John Scalzi a t-il réussi à me faire oublier ce désagrément avec sa prose, voyons voir :

La vie de l'esprit :
Un cerveau en boite, une pilule bleue et tel est pris qui croyait prendre.
Éloignons tout de suite le malentendu, la pilule bleue n'est pas pour John Perry qui aurait des troubles de la sexualité suite à la vieillesse ou suite au traitement vert des Forces de Défenses Coloniales (FDC), il s'agit d'une technique de logiciel malveillant nommé blue pill en référence au film Matrix. Nous avions déjà rencontré ce type de cerveau en boite dans un texte de Humanité divisée. Ce dernier était assez sombre en envoyant toute la détresse du cerveau en boite au visage du lecteur. Ici le ton est plus léger, notamment grâce à la personnalité du cerveau en question. Cela ne révolutionne pas le genre, mais cela se consomme comme une bonne distraction.
En prime en fin de recueil, Une autre version de la vie de l'esprit : J'ai préféré cette version, dommage qu'il ne s'agit que le début, mais l'auteur le précise, lui, dans sa préface. Intéressant aussi de constater que sur une même idée, la narration peut prendre une autre forme. Je vous conseille de lire ces 2 textes à la suite.

Cette union fantôme :
On se retrouve en pleine diplomatie politique. le Conclave est la cible de plusieurs personnes/Etat qui ne rêvent que de voir cette union des peuples disparaitre, le Général Gau, sa conseillère et son chef de sécurité vont tout faire pour tenter d'éliminer ces manoeuvres politiques. La paix est décidément une sacré épine dans le pied pour certains, faire la guerre est plus prometteur niveau carrière. Intéressante dans son allégorie de diverses organisations internationales telle que l'Onu.

Résister au temps :
Trois soldats des FDC et leur chef sont envoyé sur diverses missions. L'occasion de discuter du jour de la pizza et celui des raviolis, de la possibilité de détruire un immeuble entier pour tuer un snipper.
C'est drôle, imaginatif, frôle le burlesque dans les relations de la soldatesque et de leur rapport à leur chef. Et au final pas si léger que cela et en dit plus long sur les pensées des militaires face aux missions parfois absconses qu'on leur demande. Bref, John Scalzi réussi à me faire comprendre qu'un militaire n'est pas forcément une personne dénué de cerveau. Une prouesse !

L'union ou le néant :
La nouvelle qui donne l'explication du titre. le complot intergalactique pour mettre fin au monde tel qu'il est atteint son paroxysme. L'agence tout risque de la diplomatie va devoir puiser dans toute son énergie pour tenter d'enrayer le cataclysme.
Un texte qui peut se lire de diverses manières, soit comme un roman d'espionnage, de space opéra et de thriller, Soit comme une analyse politique internationale.

Humanité divisée m'avait laissé mitigé, l'auteur installant son univers dont la conclusion nous est donnée ici.
John Scalzi manie les codes du space opéra, de la SF militaire et de l'humour avec habileté pour nous donner un roman recueil divertissant. C'est parfois con, potache mais aussi très intelligent. En creux, l'auteur s'y livre a une fine analyse politique, stratégique des instances internationales, de la politique extérieure americaine. Une critique de l'impérialisme tout en finesse, en arrière plan du divertissement. L'occasion aussi de nous parler de démocratie, de l'autre, de l'entente entre les peuples, de rebellion face à la dictature. Décidément pas si con ce Scalzi. Et il a réussi à me faire oublier les malhonnêtetés de L'atalante. Très fort ce Scalzi !
Commenter  J’apprécie          83



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}