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Critique de Patrijob


Et si Hitler avait eu un tout autre destin, s'il avait été accepté à l'école des Beaux-Arts comme il en rêvait, à quoi ressemblerait le monde aujourd'hui ?
Quelles alliances auraient ou non vu le jour ?
Y aurait-il un état juif et où serait-il implanté ?
Eric-Emmanuel Schmitt s'est risqué à créer un Adolphe H. humaniste, altruiste, qui cherche à se comprendre, qui aime d'amour et d'amitié.
Et on se surprend à rêver, à imaginer nos grands-parents préservés de la guerre et de son lot de souffrances, de peurs, de privations.
Face à cette version édulcorée d'Hitler, il y a le vrai personnage et son évolution vers la dictature, la haine du juif, la mégalomanie, la déchéance physique.
Le fossé entre les deux se creuse au fil des pages et , en tant que lecteur, on est de plus en plus attiré vers l'un et dégouté par l'autre.
Dans le journal que l'auteur a tenu tout au long de sa rédaction et qui figure en postface du livre, Eric-Emmanuel Schmitt dit s'être imposé une tension mentale tellement forte pour raconter cet horrible individu qu'il a eu peur pour son propre équilibre.
Lorsqu'il raconte la naissance de l'antisémitisme d'Hitler, on frissonne de dégoût face à ce délire qu'il retranscrit de façon heurtée et continue, lui-même révulsé par ce qu'il écrit.
La part de l'autre, c'est celle qu'on ne peut ignorer si l'on veut rester humain.

Un livre qui se lit sans ennui de bout en bout, qui captive et provoque la réflexion.
Je suis passée par une incroyable palette d'émotions qui resteront à jamais gravées en moi.
Une lecture inoubliable !
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