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Critique de Cath1975


Alors qu'un jeune homme s'apprête à se suicider pour la énième fois du haut de la falaise de Palomba Sol, une voix résonne derrière lui : « Donnez-moi vingt-quatre heures ».

Frère des célèbres jumeaux Pirelli, adulés pour leur beauté extraordinaire, le jeune Tazio n'a malheureusement pas hérité de leur charisme, pire il incarne la nullité dans toute sa splendeur. du moins le croit-il. Fade, amorphe, vide et déprimé, tel est son portrait.
Un portrait que son « bienfaiteur » voudrait transformer en oeuvre d'art.
Zeus-Peter Lama, un riche peintre-sculpteur déjanté, réputé pour ses coups d'éclat médiatiques, n'en est pas à son coup d'essai.
En totale confiance et après avoir orchestré sa propre mort, Tazio accepte de devenir une sculpture vivante, abandonnant de facto son humanité. Adam bis est né, désormais adulé et médiatisé dans le monde entier.

Adam a l'impression de renaître mais une rencontre avec un peintre et sa fille sur la plage lui ouvre les yeux. Hannibal, un artiste aveugle mais qui peint l'invisible avec talent et le voit avec les yeux du coeur. Et que dire de sa fille, la merveilleuse Fiona pour qui il éprouve rapidement une passion amoureuse.

Le doute s'insinue peu à peu dans l'esprit d'Adam. Son bienfaiteur ne serait-il qu'un manipulateur dénué de scrupules, uniquement intéressé par la gloire ?
Adam est-il devenu un vulgaire objet qu'on peut vendre et acheter à souhait ?
Et dire qu'il croyait n'avoir rien à perdre, le jeune homme découvre qu'il a perdu une chose essentielle : sa liberté, sacrifiée sur l'autel des vanités de son créateur. Pour recommencer à exister, il lui faudra prouver sa condition d'être humain, un comble.

Eric-Emmanuel Schmitt réussit un véritable tour de force dans cet opus qui se veut à la fois cruel et dérangeant mais également original et interpellant. Une écriture acide sur la condition humaine, sur le culte de l'apparence si présent dans notre société qui peut pousser à des extrémités. On ne connaîtra jamais l'apparence d'Adam bis mais on devine aisément sa monstruosité. Une belle façon de rappeler que « l'essentiel est invisible pour les yeux ».
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