Apres
Mademoiselle Else,
Schnitzler s'attache aux pas de
Thérèse, jeune femme viennoise des années 1920 et parviens en définitive par ces deux récits à tracer une manière d'esquisse celle des femmes aux prises avec leur époque, ses conventions , ses parcours biaisés et ses statuts asymétriques, celle d'un combat désespérément inégal à l'issue tragique.
Pour
Thérèse s'ajoute le déclassement social qui précipite sa descente aux enfers.
Le petit écrin de littérature qu'était
Mademoiselle Else laisse la place ici à un récit sans apprêt , presque clinique.
Une importante partie du livre égrène les différentes places de préceptrice occupées par la jeune femme, ce qui par l'effet d'accumulation à l'inconvénient de par trop diluer le typage des personnages, y compris celui de
Thérèse elle-même et rappelle assez souvent le célèbre Journal d'une femme de chambre . Mais là ou Mirbeau se vautrait complaisamment dans le scabreux ,
Schnitzler pêcherait au contraire par une approche délibérément elliptique, voire un peu désincarnée.
La dernière partie du livre qui dépeint désormais
Thérèse dans le cadre presque enfin confortable d'une plus grande stabilité , redonne de la densité au livre, par la beauté tragique du récit d'un fatum ,d'une malédiction qui rattrape et s'accomplit, cruel et inexorable.
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