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3,6

sur 230 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Survivre à son créateur est un défi. 22 années après la mort de E.P. Jacobs, Blake et Mortimer - les personnages qu'il a développés à travers des albums publiés de son vivant à dose homéopathique - passent par des hauts et des bas.

Certains succès (rares) ont pu réjouir les fans comme la Machination Voronov ou l'Affaire Francis Blake. Malheureusement les échecs ont été plus fréquents et m'ont poussé à cesser de suivre cette série pour n'en garder que le meilleur.  Une critique très positive dans un quotidien sérieux m'a cependant incité à reporter, une fois encore, l'exécution de cette résolution. Quelle erreur...

Avisant la couverture du Dernier pharaon, j'ai d'abord pensé à une blague, un détournement parodique de la série. Je suis allé vérifier dans les rayonnages de la librairie si ce dernier album était bien vendu avec les classiques comme le Mystère de la grande pyramide ou la Marque jaune. Mais ce n'était pas une blague. C'est même un crime.

Voici les éléments du procès :

1-Le coupable 
Ou plutôt les coupables. En effet, cette BD crépusculaire est un travail d'équipe : il lui a fallu pas moins de quatre auteurs (!). Ne les connaissant pas, je m'abstiendrai d'en parler.

2- L'objet du délit 
Le scénario plonge Bruxelles dans un chaos qui déchire ses entrailles (très hollywoodien) et faire ressurgir d'étranges créatures issue de la préhistoire (très Jacobs). Voilà une approche hybride, originale et sûrement pleine de trouvailles.

Seulement voilà : généralement le côté ahurissant de cette série s'appuie sur les pseudos argumentaires (pour le plus grand plaisir des lecteurs, affreusement bavards), délivrés dans de larges bulles à l'écriture serrée, et sur des dessins à la ligne claire. Ici, le dessinateur a voulu rompre avec ce style d'origine et produit des dessins hachurés assez froids.

Alors fini le style narratif et le trait de Jacobs. La créature échappe à son maitre. Autre signe de cette rupture, les héros sont fatigués, deux quasi-vieillards (même s'ils sont encore capables de sauter en parachute et de piquer un sprint !) évoluant dans un monde où ils sont devenus des "has been". Quelle triste destinée pour ceux qui, comme le rappelait Jérôme Dupuis dans son article de l'Express en 2016, sont là pour « sauver le monde libre » !

L'histoire est renversante (comme la pyramide – attention spoiler !). On s'attend presque à voir surgir des zombies dans les cases qui rappellent cet excellent film adapté du livre Je suis une légende. Mais l'histoire est également abracadabrante quand les scénaristes se raccrochent à d'énormes branches pour nous donner la clé du problème (de nouveau spoilers) : heureusement que les savants égyptiens avaient échangé (par Instagram ?) avec les ingénieurs mayas et belges et qu'ils avaient anticipé la découverte de l'électricité en développant des sortes de trappes contre les perturbations électromagnétiques qui, autrement, nous auraient empêché de concevoir les ordinateurs et toute la technologie actuelle.

Au bout de quelques pages les protagonistes poursuivent un but incertain et semblent définitivement perdus dans une fable écolo, sans véritable "bad guy" (à part, pour mettre un peu d'action à la fin, un homme irradié au cerveau luminescent qui n'a aucune responsabilité dans les malheurs de nos héros, sauf qu'il passait par là).

3- le mobile 
Faire du neuf avec du vieux et s'amuser. Espérons que les quatre auteurs y ont pris du plaisir, ce n'est pas forcément partagé.

4- Verdict 
Au final, une suite que j'ai trouvé très décevante qui achève cette série à mes yeux. Hergé avait voulu tuer Tintin dans son dernier album, peut-être avait-il pressenti tout le mal qu'un éditeur pouvait faire à son personnage et à ses lecteurs. Cette fois, j'ai trop de respect pour E.P. Jacobs qui nous a quitté sans laisser d'héritier : on ne m'y reprendra plus à lire la suite indigne de ces courageux et sympathiques gentlemen.

Conseil : amateurs (old school) de Blake et Mortimer, passez votre chemin...
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Jacobsiens s'abstenir.
Ce prétendu tome 11 de Blake et Mortimer n'a qu'un lointain rapport avec l'oeuvre d'Edgar P. Jacobs. Il fait même regretter les succédanés de Ted Benoît, Van Hamme, Sente, Dufaux et consorts. Ces derniers avaient eu le mérite de placer leurs pas dans ceux du châtelain du Bois des Pauvres, avec un succès inégal mais dans une démarche honorable. Schuiten et ses trois acolytes ont beau introduire de vagues références au Mystère de la grande pyramide, ils se situent à des lustres de l'univers jacobsien.
On en vient même à soupçonner un coup marketing : une esquisse d'album de sf médiocre rencontre un éditeur imaginatif qui propose aux auteurs de changer leur héros en un professeur Mortimer à la limite de la sénilité et d'introduire le capitaine Blake en deuxième couteau déchu sans intérêt pour l'intrigue. Eh oui ! Avec nos héros, on est assuré de vendre plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires. On introduit une héroïne féminine providentielle, c'est dans l'air du temps. On truffe une histoire anémique de séquences oniriques qui ne servent à rien mais qui comblent les pages. On met en place un décor prétentieux qui donne une touche historique à l'ensemble. le résultat est cruel : un scénario ridicule, des personnages inconsistants, des dessins et des couleurs dépressives... Bref, c'est une trahison. Les auteurs l'ont probablement ressenti confusément, d'où leur choix incongru et gratuit de vieillir les personnages. Si l'objectif est de couler la série, il va être atteint sans difficulté.
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Une modernisation totalement ratée !
Quelle tristesse que le ratage intégral de ce "Dernier Pharaon" ! Je peux comprendre la déception de nombreux lecteur face au nouveau style graphique si éloigné de la ligne claire, signature génétique de la série depuis l'origine. Là , un clair-obscur inutile etpermanent, sert de cache-misère à des personnages rigides et à des visages sans expression ni profondeur.
Mais le pire n'est pas là. A la limite, on aurait pu se laisser emporter par un scénario intéressant et faire fi du style de dessin. Mais le scénario est vraiment indigent, pour ne pas dire inexistant. J'écris cela sans aucune joie. La force des Black & Mortimer jusqu'à présent , c'était la capacité à maintenir une cohérence, une logique dans chaque histoire, malgré la dose variable de fantastique des aventures et c'est bien tout ce qui donne son charme unique à cette série mythique.
Là , cher lecteur, renonce à toute cohérence ; abjure toute demande de logique dans les planches que l'on te sert ! Et accepte sans rire les aberrations répétées de cette "histoire" sans queue ni tête. Pour ne pas spoiler, je ne donnerai pas les 10 exemples qui me brulent les doigts, mais vous en trouverez certainement bien d'autres que moi. Quant aux personnages secondaires, utilisés et jetés en trois planches comme les kleenex sans âmes ni profondeurs qu'ils sont, ils nous font également part, à travers leurs yeux vides, de leur étonnement de se trouver perdus là, sans vrai raison, entre diplodocus, hiéroglyphes et missiles nucléaires. Même Blake (il faut bien justifier qu'il existe encore pour dire que c'est bien le tome 11) n'est relégué qu'à un rôle de 3ème ordre, de gardien de pigeons (véridique !).
Après tout, c'est plutôt bien vu des éditeurs, le coup du gardien de pigeons car il y en aura sans doute beaucoup à garder effectivement. Tous ceux qui, comme moi ont le sentiment d'avoir dépensé 16 euros pour moins que rien, emporté par leur affection pour une série qui a marqué leur enfance et aujourd'hui , consentante victime d'un plan marketing qui aurait sans doute pu être conçu par le regretté Olrik.
A bon entendeur …
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Je suis fan du travail de Schuiten... un travail d'orfèvre architectural, sa précision du trait, sa perfection linéaire, sa projection futuriste...
Mais qu'allait il faire dans cette galère ??
Qu'est ce que c'est que cette histoire tordue, complètement illogique ?
Un scénario sans queue ni tête, une projection dans le futur totalement gratuite, un 'méchant' aussi creux qu'une boîte de raviolis, ...
Ah j'en ai lu des albums ratés mais celui là a le pompon de 2019 (so far...)

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