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3,67

sur 347 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une jolie surprise avec ce récit, cependant je pense que je l'aurai encore plus apprécié si je l'aurai lu par moi-même sans avoir eu un retour sur certaines choses.

Nous suivons ici une famille avec trois garçons qui dès le début du récit se retrouve avec l'urne de leur mère à déposer autour du lac ou ils ont vécus, je lis souvent dans les avis qu'il s'agit d'une famille dysfonctionnelle je n'ai pas tellement trouvé ou alors j'ai lu tellement pire que cela ne m'a pas sauté aux yeux.

Dans ce récit l'originalité est le fait que nous partons de la fin, la mort de la mère pour remonter au fil du récit des années plus tôt, il ne se passe pas énormément de chose, je suis de mon côté habitué au récit beaucoup plus rythmé, cependant cela colle bien au récit des pays nordiques comme c'est le cas ici.

On sent que quelque chose se trame tout du long mais sans vraiment réussir à mettre la main dessus, la plume est fluide le récit plutôt court aux alentours de 300 pages et pour un premier roman celui-ci est plutôt réussi.

J'ai aimé suivre cette fratrie tout en gardant une certaine distance avec ce récit un peu suspendu, mais qui se lit très rapidement et facilement surtout pour voir ou l'auteur veut nous mener.
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Comment se construire après un drame familial et que tous les intéressés taisent. Vivre avec un poids sur le coeur, sans jamais en parler.
Des non-dits qui s'installent, des silences pesants, chacun réagit à sa manière et les comportements ne pas toujours adaptés.

Des attitudes qui sont mal interprétées, qui questionnent. Mais ce n'est en réalité qu'une façon de vivre avec sa souffrance, sa peine, sa douleur que l'on traîne comme un boulet sans jamais s'exprimer à son sujet.
Alors les gestes prennent le relais, les corps parlent et c'est souvent maladroit. Cela cause de la peine et de la douleur, à soi-même d'abord, mais aussi aux proches de son entourage. Faire souffrir les autres n'est absolument pas volontaire, au contraire. Mais tant que la parole ne libère pas, la pesanteur sera présente.

Les malaises grandissent, le mal-être est de plus en plus prégnant au fil des pages. J'étais en tension permanente, prise dans cette angoisse et dans ce flots de non-dits.
C'est à la fois poignant et déroutant, plein de pudeur et dérangeant. Ma lecture a été laborieuse, non pas parce qu'inintéressante ou difficile, parce que j'ai été emplie d'émotions. J'ai ressenti ce malaise perceptible, je l'ai vécu pleinement. Une histoire personnelle dont l'auteur a su retranscrire l'atmosphère, avec la révélation finale, certes surprenante, mais qui nous donne la clé du secret familial.

C'est perturbant, percutant et empreint de tensions.
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Un premier livre prometteur...

J'ai bien aimé cette incursion dans le quotidien passé et présent de cette famille. J'ai aimé la construction du roman, qui permet à l'auteur de jouer aisément avec la réalité, les souvenirs et la chronologie des évènements.
J'ai aimé l'idée que l'on ce fait de cette famille qui nous parait dysfonctionnelle assez rapidement mais dont il est très difficile d'en identifier la véritable raison. Et puis, entre nous soit dit, quel serait le point de référence, à partir de quel moment une famille passe t'elle d'un fonctionnement normal à un fonctionnement anormal ? Qu'est ce qui est "normal" ?

L'Auteur nous balade, nous induis en erreur, nous esquisse des chemins qu'il n'empruntera jamais, tout ça pour mieux noyer le poisson. Et en bon lecteur que je suis, je me suis laissé embarquer...

Il existe néanmoins, a mon gout uniquement, quelques longueurs qui sans faire souffrir le roman n'ont pas un intérêt capital et qui n'ont suscité chez moi aucun plaisir de lecture.

L'ensemble est resté très agréable, en espérant retrouver l'auteur prochainement.

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Trois frères, se retrouvent dans la maison isolée au milieu de la nature où ils passaient leurs vacances d'été quand ils étaient enfants; ils viennent répandre, dans le lac, les cendres de leur mère décédée. Ils reviennent dans ce lieu d'où ils ont été arrachés, une vingtaine d'années auparavant, à la suite d'un drame alors que Nils avait 13 ans, Benjamin, 9 ans et Pierre 7.
La construction originale de ce roman m'a totalement décontenancée; l'auteur nous entraîne le long de deux axes temporels qui vont se percuter pour révéler la vérité; les chapitres alternent le présent et le passé mais ce qui complique tout, c'est que du présent, on remonte vers le passé et que du passé, on se dirige vers le présent. C'est déstabilisant et j'ai eu un peu de mal à m'immerger dans le roman à trop vouloir me repérer, ce qui me prenait quelques minutes au début de chaque chapitre.
L'enfance est magnifiquement décrite même si ce roman est noir, sombre parfois. La relation entre les 3 frères est complexe mais profonde comme cela peut l'être dans chaque famille. Ils se construisent face à des parents qui les négligent. On sent que les vacances dans cette maison sont une île de bonheur et de liberté dans un quotidien terne, désespérant.
L'auteur aborde des thèmes graves comme le refoulement de traumatisme, la tentative de suicide pour échapper à la vérité quand elle surgit et à son cortège de culpabilité, les mots qui n'ont pas été prononcés et qui auraient pu soulager.
Le roman s'éclaire totalement à la fin lorsque le présent percute le passé; je ne m'attendais pas du tout à cette chute et tout est alors devenu clair. C'est un roman qui mériterait d'être relu pour en déceler toute la finesse d'élaboration. Peut-être est-ce que je le ferai mais j'ai tellement de romans en attente qui attisent ma curiosité que cela attendra un peu.
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Livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs ainsi que les éditions du livre mentionné.
"Les survivants" débute comme un roman sur l'enfance, sur la rivalité et la solidarité entre trois frères aux tempéraments très différents. Mais déjà, le titre laisse présager le drame. Un drame, en effet, a eu lieu, il est raconté par Benjamin.
Avec une minutie dans les détails et dans les descriptions, Alex Schulman installe le malaise au coeur de cette famille qui, quoique particulière par certains côtés (ivresse excessive commune aux deux parents (p 222), laisser-aller général et décalé par rapport aux aspirations d'origine (p 225-6), etc.) est pourtant aimante. Une tension perceptible, tenace et envahissante s'insère dans chaque émotion. La famille dérive en silence. Maman et papa n'ont pas de nom ni de prénom, ce sont des entités qui deviennent quasi fantomatiques. 
Le drame survient et sans qu'on sache pourquoi, il est quasiment éludé. L'enchaînement des faits reste flou. Les séquelles physiques et psychologiques (p 248) apparaissent pourtant. Si l'oubli ne vient pas, le non-dit enveloppe la famille et  s'amplifie : il éloigne chacun de ses membres. Sans vouloir minimiser ce qu'il s'est passé, on se dit que ç'aurait pu être pire…et c'est bien ce qui nous échappe, le pire de la situation ! 
Le suspense est maintenu jusqu'au bout. Les lecteurs sont alors déstabilisés lorsqu'ils comprennent en fin de compte la vérité. Les mots écrits retranscrivent les paroles dont l'enfant s'est servi pour se cacher la réalité à lui-même, comme à la thérapeute qui finalement arrive à lui faire admettre la réalité refoulée. Car le cerveau du jeune garçon a transformé une partie des faits, « pour supporter » (p 237) la honte et la culpabilité.
Le roman est construit suivant ce principe : une alternance entre le passé et le présent, le monde de l'enfance et celui de l'âge adulte, les souvenirs et le réel. Les chapitres portent un titre lorsqu'il s'agit d'un moment évoqué dans le passé et ceux qui font référence à la réunion de la fratrie après le décès de leur mère sont indiqués par l'heure qui s'égrène. le roman raconte en parallèle le récit fait lors de la thérapie et le jour de la dispersion des cendres. Car « l'objectif était qu'il parvienne à se comprendre lui-même, à se considérer comme le résultat de son récit. » (p 268). Les lecteurs sont donc menés au rythme qu'imprègne le narrateur à sa confession. 
Pour Benjamin,  « le temps est un chemin de terre, en tenant sa droite on peut s'y voir passer soi-même, en sens inverse. ». (p 146). Et c'est ce qu'il voit – le chemin de terre où il est resté figé à neuf ans –, lorsqu'il se croit arrivé au terme de sa vie : « Il roula sous la surface de l'eau, libre, désarticulé, et lorsque son pouls s'arrêta, il ne faisait plus ni jour ni nuit, il n'y avait pas de tunnel ni de lumière au bout./ Il y avait un chemin de terre. » (p 255). La chronologie des faits alterne entre le cours linéaire du temps qui avance et celui, à rebours, qui le croise jusqu'à l'abolir, dans un interstice que l'on nomme "le trou de ver" (p 163). Benjamin relie ainsi sa vie réelle d'adulte et sa vie d'enfant bloquée  à un instant décisif dans l'espace-temps. le trou est le passage entre les deux, dans lequel sa joie de vivre a été engloutie. Si le temps va "à reculons" (p 42) pour le fils, la mère, en revanche, instaure une continuité fantasmée (p 281-2), dans une vie tout aussi parallèle, qui réussit à la maintenir juste hors de la folie avérée.
"Les survivants" est donc un roman sur l'enfance, son insouciance et ses traumatismes qui survivent également au-delà de l'enfance.
anne.vacquant.free.fr/av/
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Ce roman d'Alex Schulman en librairie depuis le 5 janvier est une pépite en son genre. L'originalité repose principalement sur la façon dont l'auteur met en forme le déroulement du récit. Entre deux temporalités, Alex Schulman nous propose une intrigue où chaque détail a de l'importance. Les titres des chapitres sont des éléments essentiels pour vous y retrouver, car le roman commence par "la fin" comme un compte à rebours. le roman en lui-même est très prenant. L'intrigue se dessine au fur et à mesure, menée à la perfection d'une plume originale. Benjamin, Nils & Pierre sont trois frères qui sont totalement différents les uns des autres avec chacun, une personnalité variant entre l'effacement, la colère et l'oubli. Bien qu'il est parfois difficile de s'imprégner de l'histoire, Alex Schulman nous décrit dans Les survivants une histoire sombre de famille. Une rupture entre la fratrie et des parents qui laissent un goût amer. Lentement, nous comprenons par bribes qu'un souvenir enfoui doit et va refaire surface et que les trois frères vont devoir y faire face sur les lieux de leur enfance plutôt bancale. Dans une forêt plantée au beau milieu de nulle part en Suède, ce premier roman de l'auteur est à découvrir sans crainte. le portrait de cette famille ne vous laissera pas de marbre !
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Premier coup de coeur de la rentrée littéraire 2022 pour ce premier roman d'une personnalité suédoise incontournable (animateur radio, télé, journaliste, essayiste, blogueur)

L'histoire de 3 frères, Nils, Benjamin et Pierre, réunis dans la maison de leur enfance pour disperser les cendres de feu leur mère. Une alternance de chapitres : au passé les souvenirs d'enfance et au présent, racontés par Benjamin les 24h qui les conduisent à leur rdv mais à l'envers, comme un compte à rebours. Les souvenirs se mélangent, les non-dits affleurent, les personnalités se heurtent, un drame a fait éclater cette famille.

Une histoire de famille, de frères, c'est viril et plein d'émotions. Il ne manque rien à ce roman, des personnages riches et attachants, du suspens, une construction intéressante et une plume très agréable ♥♥♥
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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J'ai découvert le premier roman d'Alex Schulman, Les Survivants, en version audio lue par Mathieu Buscatto grâce à Audiolib et NetGalley.

Trois frères : Benjamin, Pierre et Nils… Orphelins, ils reviennent sur les lieux de leur enfance pour accomplir les dernières volontés de leur mère et répandre ses cendres dans le lac qui borde leur ancienne maison, non loin d'une épaisse forêt de sapins comme on en trouve en Suède, loin de tout.
Au gré des allées et venues temporelles, nous comprenons qu'un drame a eu lieu dans cette maison sans vraiment en saisir les tenants et aboutissants

Une histoire de famille et de rapports familiaux…
Un récit sombre et torturé sur l'enfance, les secrets, les traumatismes…
Une ambiance étouffante et malsaine.
Une atmosphère de huis-clos pour tout ce qui a trait aux souvenirs dans la maison au bord du lac.

Un roman très noir, à la tonalité tragique et angoissante.
Un récit à la fois captivant et dérangeant.
Un dénouement comme une claque qui donne envie de tout relire pour trouver les signes annonciateurs qui ont dû nous échapper.

Dans la version audio, la voix de Mathieu Buscatto colle parfaitement à l'atmosphère particulière de ce livre.

Un style percutant en envoûtant.
Un auteur à suivre dans ses écrits futurs.

#LesSurvivants #NetGalleyFrance

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Dans Les Survivants, tout commence par la fin de l'histoire, avec trois frères et l'urne funéraire de leur mère. Qu'est-ce qui les lie et les oppose, le roman du suédois Alex Schulman nous l'apprendra au fil d'un roman construit à rebours pour ce qui du présent des protagonistes adultes et en avançant dans le temps pour l'évocation d'un été de leur enfance où quelque chose de marquant est advenu. Cette coquetterie dans l'architecture du récit demande un petit temps d'adaptation, elle est un peu artificielle comme souvent lorsqu'un auteur se dit pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué mais elle permet d'installer un climat troublant, dès lors que le lecteur devra attendre que le livre ait livré toutes les clés pour comprendre à quel point la fratrie a été en danger, sous le regard paresseux de parents peu concernés et souvent alcoolisés. La description des rapports entre ces trois frères est le point central du roman, raconté avec minutie, au milieu d'un environnement naturel largement dépeint : la forêt et le lac proches de la maison familiale de vacances. Paradoxalement, l'auteur ne nous dit rien sur le métier des parents, pas plus que sur la vie des garçons une fois leur indépendance prise (de leurs amours et de leur vie professionnelle, nous ignorerons tout). C'est assez frustrant de ne pas en savoir davantage sur l'ensemble des personnages en dehors de leurs liens communs et encore, à seulement deux époques de leur existence. En dépit de ce manque, avec son atmosphère entre Tchekhov et Bergman, Les Survivants reste un roman de bonne facture, parfois prenant, à défaut d'être inoubliable.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Il était dans ma pile à lire depuis des mois, j'avais dû aimé la 4e de couverture puis je l'avais oublié. Je le choisis cette fois-ci, attirée par l'image en couverture, cette image de 3 frères s'élancant dans l'eau depuis un ponton. Image de l'enfance, de l'insouciance, du partage, du bonheur enfin. Certes, le titre pouvait laisser penser que cette insouciance n'était peut-être que de façade puisqu'ils sont Les Survivants mais cette image était belle.
D'emblée cependant, la tension est palpable, cette famille suédoise ne respire pas la joie de vivre, les relations, les non-dits entre tous créé une atmosphère dramatique. L'écriture est agréable, poétique et j'aime ces courts chapitres bien rythmés et reliés les uns aux autres par des phrases reprises d'un chapitre à l'autre quand bien même les événements qu'ils relatent ne se produisent pas à la même époque puisqu'on passe en effet de flash backs entre l'enfance des garçons et le présent.
Je ne dévoile rien de plus de l'histoire familiale, de la tension qui monte tant et tant jusqu'à la Révélation qui m'a complètement prise par surprise et donné la chair de poule.
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