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Critique de Cancie


Dino et Frank, son pote, enfants de la cité, tous deux Français, sont venus au Grand-Duché de Luxembourg durant l'été 1999 pour un pseudo-business. Et le 11 août 1999, alors qu'il est assis à la terrasse du Come Prima, pour assister à la dernière éclipse solaire totale du deuxième millénaire, Dino fait connaissance avec Lucienne, de trente-deux ans son aînée, et « lorsque nous nous sommes réinstallés à nos tables, nous étions déjà un couple. » Il ignorait que Lucienne était riche à millions.
La véritable histoire débute une vingtaine d'années après cette rencontre. Nous faisons connaissance avec Macha, la belle-mère de Dino, presque cent ans, qu'il qualifie de vieille peau. Mais les problèmes commencent avec l'altercation qu'il va avoir avec Paul Drumond, responsable de l'agence bancaire BGL où Lucienne détient plusieurs comptes. Celui-ci, ivre, va le traiter indirectement de gigolo et Dino va réagir en peu brutalement, lui cassant le nez, et lui prendre sa Rolex au passage.
Pour tenter de trouver un arrangement avec le policier, Daniel Schwartz, Lucienne propose à Dino de s'éloigner pendant une période du Luxembourg et d'aller passer quelque temps sur son yacht, à Saint-Tropez, le temps de convaincre Drumond de retirer sa plainte.
Dino va donc partir pour le sud de la France avec la Mercedes C63 AMG qui, malheureusement, va tomber en panne et il devra faire appel à un dépanneur. Celui-ci était débordé, il va devoir la garder deux ou trois jours.
Une seule solution pour Dino, le camping de la Ciotat, tout proche, où il va pouvoir louer un bungalow. de nombreuses places sont disponibles car un des jeunes vacanciers s'étant noyé dans la piscine, les gens choqués, s'en vont.
Et c'est là, au camping « Les Naïades », qu'il va faire la connaissance de son voisin de bungalow, Charles Desservy, ancien prix Goncourt. Ce romancier que Dino décrit ainsi : « Une courtoisie exagérée, ou disons inadaptée, mâtinée d'une espèce de phobie de la classe moyenne. Un aristo, quoi. Un gars avec du sang de navet dans les veines. » Il est en immersion dans ce qu'il appelle le peuple, les gens, avec qui il a pris un peu de distance, ceci pour alimenter ses prochains écrits.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue de ce polar atypique mais sachez que les morts vont être relativement nombreux, que l'assassin sera assez vite identifié mais le suspense restera entier. Jusqu'où peut-il aller ?
C'est un polar au vocabulaire très imagé, au style jubilatoire avec de savoureux portraits et de sublimes comparaisons. Un polar où, bien que les morts s'agglutinent, reste un très bon moment de détente. J'ai ri du début à la fin. Mais ce qui est génial, c'est le fait que ce n'est pas seulement un livre désopilant. C'est également un livre où l'auteur nous fait partager quelques vérités bien senties sur toutes les couches de la société, les rapports entre humains, sur l'urbanisation.
Dans ses caricatures truculentes, il n'oublie personne. Tout en se moquant des faiblesses de chacun il réussit néanmoins à glisser beaucoup de tendresse.
Si, au premier abord, j'ai pensé qu'il s'agissait uniquement d'un excellent moment de détente, je me suis vite aperçue que c'était également un livre plein de philosophie qui nous permet de réfléchir à ce que nous sommes chacun et de prendre conscience avec humour de la société dans laquelle nous vivons.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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