Citations sur Pension complète (101)
Les Italiens ont ça, ce truc. Ils ont inventé la Mafia, ils ont inventé Berlusconi, et pourtant on les adore. C'est parce qu'ils sont la quintessence de l'homme, ils sont la drague, ils sont le sourire, ils sont drôles et ils roulent dans des cabriolets rouges sans mettre la ceinture. La vérité, c'est que les Italiens sont des types extra.
Un opéra... Ce n'était évidemment pas la première fois qu'elle m'imposait cette épreuve en vingt ans. L'opéra, cette anomalie, ce fossile, ce dinosaure miraculé de la culture. Seule l'élite s'intéresse à ce spectacle qui n'a plus lieu d'être. Pourquoi pas apprendre le grec ou le latin, tiens, pendant qu'on y est ? Bon, entre nous, le vrai problème de l'opéra, ce n'est pas l'opéra en lui-même : c'est quand on me l'impose. Je ne me souviens pas qui a dit ça : l'opéra, c'est ce truc qui dure depuis deux heures et , quand tu regardes ta montre, vingt minutes ont passé.
À la poissonnerie, nous avons pris deux bourriches d'huîtres, du saumon fumé et des noix de Saint-Jacques, que Charles se proposait de nous faire à la poêle. Je ne doutais pas une seule seconde de ses compétences en cuisine. Souvent, les hommes riches et distingués aiment s'acoquiner aux fourneaux. C'est très français. Dans leur esprit raffiné et perché, ils considèrent d'ailleurs que si les femmes savent faire à manger, les hommes, eux, savent cuisiner. C'est la même nuance qu'il y a entre conduire et piloter une voiture, le mode dégradé, usité pour les femmes, et l'excellence, réservé à la caste supérieure.
Qui chantait? Je l'ignore. Un mix entre Jul et Soprano, enfin un type qui s'est lancé dans le rap parce qu'il a raté son CAP de carreleur.
[L]e garagiste était mort, pendu au pont élévateur, dans son garage. Le gendarme a précisé qu’il y avait encore sur le pont la dernière voiture sur laquelle il avait travaillé, une Aygo. Il a ajouté : – C’est moche, de finir sa carrière sur une Hyundai.
[ hauteurs de la Ciotat ]
On se serait cru à la montagne, sur une de ces routes merdiques où l'on se croise difficilement et où l'on prie pour ne pas crever. Genre" La Gloire de mon père " et, surtout, " La vie de ma mère " si on tombe en panne on est morts.
Moi, quand je cours, je suis un taiseux. Je suis concentré sur mon corps, ce qui s'y passe, ma respiration, les éventuels points de côté ou les douleurs dans les muscles, signes de déshydratation. Tout ça quoi, le quotidien du joggeur solitaire, voire soliste. Et puis c'est un sport de cérébral, la course. Je crois que je ne réfléchis jamais autant que lorsque je cours. Je n'irais pas jusqu'à parler d'un état second : disons un état un et demi. Le cerveau est juste assez décalé, juste assez à contretemps pour s'aventurer dans des zones peu habituelles. Et je te refais l'histoire du monde, du big bang au big data en passant par tout ce que tu veux, n'importe quoi, les volcans, la formidable réussite d'Ikea, la durée de vie d' un ficus, vaccin contre la grippe ou pas, David Bowie ou lggy Pop, quand on repasse une chemise il faut toujours commencer par les manches, la chasse à courre c'est mal, comment les gens vivaient avant les brumisateurs...
[Saint Tropez ]
Nous y avions séjourné de nombreuses fois , Lucienne et moi, et à chaque fois la même scène m'avait sidéré : les milliardaires dans leurs yachts qui regardent sur le quai les pauvres les regarder.
L'amitié, c'est juste une histoire de distance : celle qui nous sépare.
Je viens de la cité, comme on dit. A Lyon. Parcours scolaire désastreux, pas d' études...classique, quoi. Pas de métier, que des boulots.