Marseille, Panisse, Piquoiseau, Escartefigue, quatre noms qui, si on les donnait en devinettes, mèneraient directement le joueur dans la Provence de
Marcel Pagnol. Les cigales chantent, la brise marine transporte les bruits du port, et entre le bar de la Marine et le transbordeur, il règne une certaine langueur qui fait dire aux visiteurs : « je ne sais pas si c'est le climat, on resterait assis toute la journée ».
Les coeurs ont, semble-t-il, eux aussi tendance à être paresseux. Celui de
Marius, c'est sûr. le fils du cabaretier semble fermer les yeux devant la belle
Fanny, qui vent des coquillages à deux pas de chez lui. Elle n'a d'yeux que pour lui mais
Marius semble préoccupé par autre chose ? Est-ce une autre fille ? Est-ce un autre avenir ?
Fanny ne sait plus que penser… Alors quand Panisse, vieux mais riche, commence à lui faire la cour, les tergiversations s'emparent de son esprit…
C'est un plaisir de retrouver l'univers de
Marcel Pagnol dans cette bande dessinée. Les illustrations, très délicates, reflètent bien la Provence et ses couleurs chaudes. Les dialogues portent en eux l'accent marseillais si particulier et les exclamations font régulièrement sourire. de plus, l'intrigue présente dans ce tome est fidèle au récit initial.
Je pense donc qu'il s'agit d'une excellente mise en bouche à la trilogie marseillaise pour des collégiens, et j'ose espérer que lire cette bande dessinée leur donnera envie de se plonger dans les romans, plus complets quant à la description des portraits moraux des principaux protagonistes.