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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je pourrai commencer mon avis par cette phrase-cliché : nous avons tous lu les oeuvres de la comtesse de Ségur quand nous étions enfants. Eh bien, non. Ma mère n'aimait pas ces livres, en ce qui concerne les mémoires d'un âne, j'en avais un vrai, donc pas besoin de lire l'histoire d'un autre. J'ai bien lu Après la pluie, le beau temps, parce que le livre m'avait été offert à l'école primaire - et j'avais sauté beaucoup de passages, parce que je n'aimais que la fin, quand la situation s'arrange enfin, même si l'ensemble était très moralisateur.
Alors, l'auberge de l'ange-gardien ? C'est avant tout pour moi le reflet d'une époque, celle où des enfants pouvaient se retrouver livrer à eux-mêmes, et dépendre de la charité d'autrui. Je commenserai par Torchonnet : il a été enlevé par une mendiante, c'est à dire qu'elle l'a pris à une famille qui ne s'est pas soucié de lui, elle avait trop d'enfants, alors un de moins... A la mort de la mendiante, Torchonnet est embauché par un aubergiste qui n'aura de cesse de le maltraiter. IL faudra beaucoup d'heureuses coïncidences pour qu'il soit sorti de là, recueilli par le prêtre du village qui le baptise et lui donne ainsi un nom et un prénom. Oui, à l'époque, un enfant pouvait ne pas avoir de nom, de prénom. Dans mon arbre généalogique, j'ai trouvé une Louise. Louise, sans nom de famille. Parce que ceux qui l'ont trouvé et celui qui a noté tout cela à l'état civil à l'hospice de Paris ne lui ont pas donné de noms. Elle a vécu, me dira-t-on, c'est déjà ça, si ce n'est que, quand à son tour elle est devenue mère - et que le père de son enfant n'a pas jugé utile de reconnaître celui-ci, il a bien fallu trouver un nom de famille pour le petit. L'officier de l'état civil, inventif, lui a donné pour nom de famille le prénom de sa mère.
Pour Jacques et Paul, c'est ... mieux. Leur mère est morte, leur père a été emmené par les gendarmes, et personne ne s'est soucié du devenir des deux enfants. Ils auraient pu mourir de froid, de faim, s'ils n'avaient été recueilli par une bonne âme et emmené à l'auberge de l'ange-gardien. Oui, la religion et surtout la pratique régulière de la prière sont omniprésents dans ce roman. Prier est une nécessité.
Alors, oui, tout finira par s'arranger, plus ou moins. Les gentils seront récompensés, les méchants seront punis - ne comptons pas sur l'indulgence du jury, de l'autrice, la décapitation ou la prison à vie sont les seuls châtiments possibles pour une tentative d'assassinat.
Au fond de l'intrigue, nous trouvons aussi la guerre, ou plutôt les guerres de cette époque, omniprésentes, le tirage au sort, cette ancêtre injuste du service militaire (et je ne suis pas partisane du service militaire non plus). Des guerres oubliées, des guerres qui causèrent pourtant des désastres dans nos campagnes dans lesquelles il n'y avait pas encore de monuments pour graver, pour l'éternité, le nom des enfants de la commune mort pour la France.
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Un zouave démobilisé découvre deux enfants endormis au pied d'un arbre. En les emmenant vers la ville la plus proche, Moutier apprend que les enfants n'ont plus ni père ni mère, ni le moindre quignon de pain. le brave soldat au grand coeur est bien embêté : sans fortune et sans famille, il ne peut prendre à sa charge les deux orphelins. Heureusement, l'hôtesse qui l'accueille à l'Auberge de l'Ange-gardien est une femme généreuse qui, dès qu'il lui soumet son dilemme, lui propose de les prendre elle-même. Veuve et sans enfants, Mme Blidot est trop heureuse de faire entrer dans sa vie et dans celle de sa soeur ces deux chérubins. Les années s'écoulent dans le bonheur, ponctuées des visites épisodiques de Moutier, jusqu'à ce que celui-ci, de retour de la guerre de Crimée, sauve un richissime général russe dont la générosité va changer bien des choses pour cette drôle de famille recomposée.

L'Auberge de l'ange-gardien a été écrit par la Comtesse de Ségur à l'intention de deux de ses petits-fils. Dans la préface, elle les encourage à être des enfants aussi sages et aimants que les deux frères de son histoire. Cependant, ce roman met finalement peu en scène les deux enfants (de vrais petits garçons modèles). Ceux qui occupent réellement le devant de la scène, ce sont les adultes : Moutier, Elfy et l'inénarrable général qui donnera son nom à la suite de cette histoire : le général Dourakine. Les personnages sont vraiment bien croqués, même s'ils manquent de nuances, et on s'y attache progressivement.
Contrairement à d'autres oeuvres de la Comtesse, celle-ci se déroule dans un milieu plutôt modeste, ce qui lui permet d'évoquer des problématiques qu'elle ne peut pas forcément aborder dans d'autres romans : le travail des enfants, la conscription... Son histoire paraît dégoulinante de bons sentiments mais, quand on creuse un peu, on y découvre une critique des châtiments corporels, de l'exploitation des enfants, des effets pervers qu'un mauvais exemple peut avoir sur leur comportement moral...
Comme toujours, ça reste un plaisir un peu régressif de lire la Comtesse de Ségur mais ses romans sont aussi des objets d'étude littéraires passionnants.

Challenge Solidaire 2021
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Tout commence avec deux jeunes garçons, abandonnés, semble-t-il, et qui sont recueillis dans une auberge. Ce roman, qui précède le Général Dourakine, et se déroule, me semble-t-il, au milieu du XIXème siècle, m'a beaucoup plu, par sa sensibilité et par son ambiance. L'écriture est simple et efficace et permet une bonne expérience de lecture.
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La Comtesse de Ségur nous plonge dans un univers plein de bons sentiments.
J'ai particulièrement apprécié le fait qu'elle mette en avant les liens du coeur et qu'elle montre que l'amour est important pour grandir et se construire. Une famille recomposée des temps passés où tout le monde s'entraide.
Jacques et son petit frère Paul sont retrouvés seuls au dans un bois par Moutier un soldat qui les confie à Madame Blidot et sa soeur Elfy qui tiennent l'Auberge de l'Ange Gardien.
Ils vont trouver auprès d'elle une mère et une tante de substitution aimantes, attentionnées qui vont les aider à s'épanouir.
En opposition à cela, elle montre les dégâts que cause la méchanceté avec l'exemple du pauvre Torchonnet maltraité et exploité par ses patrons qui adoptera par la suite un comportement déviant avant d'être remis dans le droit chemin par le curé du village.
Elle met aussi un peu de piquant dans cette histoire avec le personnage haut en couleur du Général Dourakine qui en fait voir des vertes et des pas mûres à toute cette petite communauté.
Si j'avais un petit reproche à formuler c'est par moment un excès de bonté et bon sentiment qui pourrait presque faire basculer cette histoire dans la mièvrerie.
Toutefois, c'est une lecture agréable, une histoire toute mignonne pleine de douceur et d'enseignement.
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A connaître, comme un classique de la littérature enfantine bien que très démodé.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Délicieux villages, délicieux personnages. Pour moi une des plus belles réussites de la Comtesse de Ségur : on rit et on pleure, mais on ne décroche jamais. A partir de 8 ans.
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J'ai commencé ma journée de ce jeudi 15 avril par la relecture de L'auberge de l'Ange-Gardien, qui a toujours été l'un de mes Comtesse de Ségur préférés. Alliant action, drame, comédie et émotion, il introduit surtout l'inoubliable général Dourakine, une figure haute en couleur, aussi colérique que bienveillante, qui vole la vedette à chacune de ses apparitions, et se révèle être un bienfaiteur extrêmement généreux pour les personnages principaux dont il arrange les vies telle une bonne fée aux ressources inépuisables.
Ces classiques de ma jeunesse sont vraiment réconfortants et ont le don de panser les plaies grâce aux messages positifs et encouragements qu'ils distillent. Avec L'auberge de l'Ange-Gardien, on se surprend à croire à nouveau que la vie nous apporte tôt ou tard ce dont on a besoin, même si ce n'est pas toujours de la manière dont on l'attend : des enfants abandonnés à un triste sort retrouvent un foyer, une veuve se trouve comblée tant dans sa vie de femme que dans sa vie familiale, des hommes trouvent des épouses et des affaires prospèrent, tout ça sous l'oeil malicieux et avisé d'un général dont le plus grand bonheur est de combler ceux qu'il aime. Une histoire qui fait du bien.
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Voici une lecture sortie de ma jeunesse. Je la lisais à ma soeur aînée. On très bon souvenir
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