AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gerardmuller


Femme à la mobylette / Jean-Luc Seigle
Elle s'appelle Reine, abandonnée par son mari Olivier avec ses trois enfants, Sonia, Sacha et Igor. Elle a sombré dans la plus grande déréliction comme le jardin qui entoure la maison et qui est retourné à la friche et devenu un vrai dépotoir déjà du temps d'Olivier.
Cela fait trois ans qu'elle est en chute libre, depuis ce jour où Olivier est parti de la maison alors qu'elle venait juste de perdre son travail. Ses enfants ont moins de dix ans et elle consent à tous les sacrifices pour eux. Elle a trente cinq ans et dans sa misère, elle a commencé de se laisser aller tant au physique qu'au moral. Une procédure de divorce est en cours et elle a peur de perdre ses enfants si elle ne retrouve pas de travail.
Reine a perdu sa mère Anna peu après sa naissance suite à une overdose d'héroïne, et a été élevée par Edmonde sa grand mère maternelle. Pas de père connu.
Pas d'argent, pas de travail, pas d'avenir. Reine est prête à toutes les folies destructrices. Il lui reste sa machine à coudre et survit grâce à de petits travaux de couture. Quel miracle pourrait bien la sauver ? En faisant du nettoyage au milieu du désordre entourant la maison, elle découvre une vieille mobylette bleue datant des années 60. Alors sa vie va changer : elle peut répondre à une offre d'emploi de thanatopractrice dans le bourg situé à 30 kilomètres de chez elle. Elle fait l'admiration de ses enfants et particulièrement d'Igor, l'aîné, le plus méditatif de ses enfants, qui aime la force de sa mère, son courage, sa vivacité, son acharnement à vouloir transformer la réalité, sa propension à l'émerveillement tout en sachant que son comportement volontariste, cette violence qu'elle se fait subir à elle-même pour être à la hauteur, n'ont pour socle que son extrême fragilité.
Un bonheur ne venant jamais seul, elle fait la rencontre inopinément de Jorgen sur une aire de repos alors que sa mobylette se refuse à démarrer. Jorgen va lui ouvrir des horizons insoupçonnés.
Jean-Luc Seigle nous dresse ici le portrait d'une femme ordinaire, simple submergée par tout ce qui lui arrive, laissée pour compte, mais qui va tout tenter pour stopper la chute pour l'amour de ses enfants.
Un roman poignant, dramatique, émouvant.
Un texte de réflexion fait suite au roman, intitulé « À la recherche du sixième continent ». Une réflexion sur la littérature populaire initiée par Lamartine qui a inspiré Hugo et Zola. Une réflexion sur la beauté dans l'art et dans la nature. Réflexion sur New-York, une ville construite par les migrants : 1903, un million de migrants arrivent à Ellis Island ! Réflexion sur notre monde d'aujourd'hui. A méditer…
Commenter  J’apprécie          71



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}