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EAN : 9782081378681
240 pages
Flammarion (23/08/2017)
3.68/5   360 notes
Résumé :
Abandonnés par tous, Reine et ses trois enfants n’arrivent plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n’est plus qu’une décharge. Tant de richesses en elle voudraient s’exprimer et pourtant son horizon paraît se boucher chaque jour davantage. Seul un miracle pourrait la sauver... Il se présente sous la forme d’une mobylette bleue. Cet engin des années 1960 lui apportera-t-il le bonheur qu’elle cherche dans tous les recoins de ce monde et, surtou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (116) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 360 notes
Je suis une "aficionada" de Jean-Luc Seigle... Sa sensibilité, ses thématiques, son style me touchent au plus profond... Là aussi, cela a marché... sauf que je suis comme les enfants, j'ai du mal à accepter les histoires qui finissent mal...

Une histoire qui débute dans le désespoir d'une femme, Reine, acculée financièrement, et mentalement. Au chômage depuis un long moment, abandonnée par son mari, elle ne sait comment sortir du tunnel, et faire vivre décemment ses trois enfants...Elle pense à faire le pire...Ouf, elle se reprend, nettoie son jardin, embarrassé par des tonnes d'objets,
de ferraille, que son mari avait accumulés... Elle veut au moins retrouver un jardin digne de ce nom, des fleurs...une sorte de beauté dans le quotidien, qui aide à vivre et à espérer... ....et MIRACLE, elle va trouver une vieille mobylette, qu'elle parvient à faire démarrer. Cette chère mob. va lui permettre de se présenter à un
entretien de boulot...

Elle deviendra thanatopracteuse", pourra redresser "la barre",faire vivre ses enfants; parallèlement, elle rencontre un homme,"cabossé" comme elle, cela sera le coup de foudre immédiat, entre eux... On est content... La vie semble à nouveau sourire à Reine, mais le sort... va revenir s'acharner ! je n'en dis pas plus...

Même si le style est aéré, poétique, ne fait que suggérer; A nouveau le ciel s'assombrit très violemment ! A tel point que j'ai achevé l'histoire de Reine et de ses enfants, la gorge complètement nouée...On espérait tellement que les batailles, l'acharnement, la gentillesse et les talents de cette femme voient la fin du mauvais temps, des tempêtes !..

"Travailler avec des morts ne pouvait pas être pire que travailler à l'usine. Et puis, les morts, sûrement à cause de sa proximité depuis l'enfance avec les ancêtres, lui faisaient au fond moins peur que les vivants. Ca risquait même d'être assez agréable de préparer
des hommes et des femmes à devenir des fantômes" (p. 32)

"Les enfants médusés, ne posent aucune question. Sacha se contente de dire: "Tu touches les morts", avec une certaine admiration. Sonia ajoute: "Non elle ne les touche pas, elle les habille pour les faire beaux."
Igor est des trois le plus impressionné à l'idée que sa mère serve de passeur entre des vivants qui ne le sont plus et Dieu que personne ne voit. Il aime les points de force de sa mère , son courage, sa vivacité, son acharnement à vouloir transformer la réalité avec ses
tissanderies, sa propension aussi à l'émerveillement tout en sachant que son comportement volontariste, cette violence qu'elle se fait subir à elle-même pour être à la hauteur, n'ont pour socle que son extrême fragilité." (p. 91)


Comme à chacune de mes lectures de Jean-Luc Seigle, je ressent très vivement l' empathie, et la compréhension intime de l'écrivain envers les personnages qu'il met en avant !

J'ai été très émue par ce personnage féminin, pauvre, accablée par la précarité, mais qui reste un personnage lumineux, qui aime la vie , l'amour , ses enfants, sa grand-mère qui l'a élevée avec intelligence et bienveillance... qui garde un esprit d'enfant, elle
s'émerveille de tout, croit à une renaissance possible grâce à l'amour qu'elle rencontre en la personne aussi attachante et blessée qu'elle, Jorgen, routier au demeurant qui se révèle être un peintre connu, de talent mais qui écoeuré par le monde commerçant, vénal de l'art, lâche tout !!
. Deux êtres "purs", authentiques qui veulent une vie meilleure, comme un monde meilleur...

Je ne reviens par sur la conclusion qui me peine et que
j'imagine différente, dans ma tête !!

Ce qui m'a particulièrement retenu c'est le deuxième texte qui prolonge le roman...Et qui donne quelques clefs sur les sujets récurrents qui habitent depuis très jeune, Jean-Luc Seigle....

Ce deuxième texte plus autobiographique, où des éléments de son parcours nous permettent de mieux saisir le choix de ses personnages parmi "les éclopés de la vie", des exclus, des personnes trop modestes pour se sentir le droit de prendre la parole...Il est le digne petit-fils de ses grands-parents communistes qui l'ont élevé: un grand-père , paysan, et une grand-mère, femme de ménage, qui lisait la nuit, et a transmis son amour des livres à son petit-fils....

Dans ce texte intime, il relate un voyage qu'il a effectué en Amérique... Cela lui permet d'aller au-delà du Voyage, à proprement dit, pour parler du monde, des "pauvres" sur cette terre, des émigrants qui participent
à la richesse, à la construction des pays d'accueil... mais ils sont le plus souvent les laissés pour compte... Une crise économique survient, des troubles sociaux... et très vite, les mauvais comportements envers "l'Etranger" resurgissent...encore et encore !

"Quand les pauvres n'en peuvent plus, ils prennent des balais qu'ils chevauchent et montent au ciel pour échapper à l'injustice sur terre. C'est ce qu'elle raconte souvent à ses enfants qui ne la croient pas." (p. 33)

Sans être un manifeste, ce texte accompagné de photographies éloquentes dont des clichés de Long Island, et d'autres lieux...est de façon sous-jacente, une réflexion sur les devoirs d'un écrivain, qui ne peut pas rester neutre dans une société remplie d'injustices
criantes et inacceptables!

Je ne peux m'empêcher de me rappeler le texte fabuleux de Jean-Luc Seigle sur Charles Péguy, qu'il a sorti avec bonheur des clichés habituels, et des images
stéréotypées où il se trouvait...

Péguy a écrit, s'est battu, a écrit pour se battre et défendre l'essentiel à ses yeux. Curieusement, nous retrouvons un petit garçon vif, élevé avec amour
par une mère veuve et pauvre, qui rempaillait des chaises pour survivre et élever son fils...
Des échos, des liens résonnent entre les ouvrages de Jean-Luc Seigle, dont les mêmes injustices,
dysfonctionnements de la société... le font sortir de ses gongs et lui font prendre la plume... ! Pour notre immense plaisir et émotions sans partage !!

Je termine cette chronique déjà bien longue par cette dernière citation:

"Au fond, elle n'a rien voulu d'autre dans sa vie qu'inventer le paradis, sans pour autant l'étendre à toute la terre comme sa communiste d'Edmonde le lui avait appris; Reine voulait seulement l'inventer dans
sa maison. Peut-être l'étendre jusqu'au jardin. Ca lui paraissait raisonnable. Plus réalisable que le paradis sur terre." (p. 66)
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Une histoire sensible d'une femme, Reine, perdue et abandonnée de tous. Au chômage depuis trois ans, elle peine à s'occuper correctement de ses trois enfants, du moins comme elle le voudrait. Reine a difficile, à avancer, à vivre, alors elle rêve qu'un paradis existe, qu'avant de le trouver au ciel, il doit bien être quelque part, peut-être bien au fond d'elle. Quand elle part dans ses rêveries, elle imagine enlever son monde à la vie, elle et ses enfants, elle imagine le pire comme ces femmes mélancoliques qui imaginent un bonheur hésitant dans un autre monde, celui des morts.
Pourtant Reine est une très belle femme dotée de qualités précieuses. Quand elle voit une annonce pour un travail de thanatopracteur recherchant une personne gentille, elle y voit un signe.
Avec sa mobylette, elle va avancer plus vite. Elle va aller travailler, remplir le frigo, rafraîchir le jardin laissé à l'abandon. Elle finira aussi à rencontrer l'amour à travers un homme artiste qui peint l'amour.
Pauvre Reine pour qui le courage et la volonté ne suffiront pas.
Car la société est telle qu'on la connaît, pernicieuse, voleuse, et elle damne les saints, elle convoite jusque dans la misère pour déplumer les plus nus.

Femme à mobylette est écrit avec beaucoup de sensibilité, de réalisme aussi, avec beauté et simplicité.
Un portrait ode à la féminité dans toute sa splendeur.
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Ayant beaucoup aimé « En vieillissant les hommes pleurent », je me suis laissée tenter par ce nouveau roman qui trônait sur la table consacrée aux nouveautés de la bibliothèque, donc difficile de résister…

Ce roman démarre sur une scène magistrale : Reine est assise près de la table de la cuisine, un couteau à côté d'elle et redoute d'avoir tué ses enfants car il règne un silence inquiétant dans la maison. Que s'est-il réellement passé?

L'auteur nous raconte l'histoire d'une femme, Reine, sur laquelle le destin s'acharne : elle est au chômage, a pris du poids car elle a enchaîné trois grossesses de suite et son mari l'a quittée pour une femme plus jeune, plus aisée. Elle a du mal à nourrir ses enfants et il est parfois difficile de payer la cantine pour qu'ils puissent avoir au moins un repas correct dans la journée. En plus, les services sociaux menacent de lui prendre ses trois enfants, son cher mari prétendant qu'elle est une mauvaise mère…

Comment trouver un travail quand on habite dans une maison assez retirée, sans moyen de locomotion et sans avoir suffisamment d'énergie pour s'accrocher à la vie ? Un jour, elle trouve la force de nettoyer le jardin, enseveli sous des tonnes de ferraille, bric-à-brac en tout genre, car elle veut voir l'herbe… et surprise, sous les gravats : une mobylette en état de marche.

On va assister à une transformation de cette femme, qui devient thanatopractrice, s'occupe des morts pour les rendre plus beaux pour les familles ; elle coud des sortes de patchworks avec des restes de tissus pour en faire des oreillers, des scènes qui symbolisent la vie des autres ou ses propres émotions.

Durant ses voyages à mobylette pour se rendre au travail, elle fait la connaissance d'un routier avec lequel elle va découvrir le véritable amour : il la traite avec délicatesse, elle se sent à nouveau vivante, femme, mais l'a-t-elle jamais été vraiment ?

Jean-Luc Seigle raconte cette femme, lui redonne une légitimité, une dignité qu'on lui a prise, (ou qu'elle ne s'est jamais vraiment sentie en droit d'avoir). Il lui donne vie, alors qu'elle a surtout vécu pour les autres, en s'oubliant au passage. Reine est inscrite dans une longue lignée de femmes qui ont eu des vies difficiles : l'exil, la nécessité de s'en sortir en faisant des travaux difficiles, les unes confortées par leur foi en Dieu, puis sa grand-mère, avec les rêve d'une utopie communiste chevillée au corps.

L'auteur excelle à décrire ces êtres dont la vie est difficile, un combat au quotidien pour survivre, avec les illusions d'un monde meilleur, les inégalités sociales, l'injustice dans ce monde qui se déshumanise, le travail des mains qui ne signifie plus rien à l'heure où tout se dématérialise… une histoire magnifique qui touche le lecteur…

Jean-Luc Seigle nous propose ensuite une réflexion qu'il a appelé « A la recherche d'un sixième continent » partant à la recherche de ce qu'on appelle le roman populaire, et les vrais portraits de femmes (une femme comme personnage principal, qui soit autre chose qu'une nunuche… il faut attendre Lamartine !). Cette réflexion qui nous emmène jusqu'à New-York, la statue de la liberté, les immigrants, Ellis Island, est magistrale.

J'ai beaucoup aimé Reine, son histoire, son combat et le regard sans complaisance que jette l'auteur sur la société de consommation.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Reine apparaît au début du roman comme une jeune femme prête à commettre l'irréparable. Le couteau de cuisine est sur la table.
Va-t-elle tuer ses trois enfants et elle ensuite ?
Olivier, son mari, est parti. Elle arrive en fin de droits, n'a plus de travail.
Premier miracle, elle trouve une mobylette en état de marche dans le grand fatras de son jardin qu'elle se décide à nettoyer.
On s'aperçoit que Reine qui se trouvait bonne à rien, sait coudre, se révèle être une artiste en réalisant de petits tableaux qu'elle appelle ses tissanderies.
Elle retrouve un travail non déclaré, hélas mais tout à fait en accord avec ses capacités.
Deuxième miracle, elle arrive à plaire à un homme.
Jean-Luc Seigle nous fait partir sur une ascendance d'évènements heureux.
C'est sans compter sur la suite...
Troisième livre que je lis de l'auteur et c'est un très beau roman écrit avec une grande sensibilité et des personnages pêchés on ne sait où comme Edmonde, la grand-mère de Reine, communiste, en adoration devant la Russie; Anna, sa mère qu'elle n'a pas connue, qui lisait Anna Karénine; le camionneur Jorgen qui lui parle de Rembrandt et de Bethsabée.
La scène que je préfère, c'est lorsqu'elle se coud un caban avec un rideau de douche garni de pivoines.
Le camionneur qu'elle rencontre l'appelle "Femme à la mobylette" comme on donnerait un titre à un tableau.
Une histoire percutante, d'une grande profondeur qui colle à l'actualité pour la pauvreté vécue en toute modestie avant qu'elle n'éclate dans les rues ces derniers temps.
J'avais eu peur du début que je craignais être trop violent mais c'est une très belle lecture, une très belle rencontre avec une dame bien plus riche en talents qu'elle ne le croyait.
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J'aime beaucoup Jean-Luc Seigle, sa sensibilité d'écorché vif, sa pudeur de paysan, sa fraternité avec tous les sans-grade, les sans voix, les sans dents. Et aussi sa fidélité à son pays- la belle Auvergne-, à ses aïeux - un ancien poilu, une grand-mère communiste.

J'ai pourtant été un peu déçue par la première partie de ma lecture: Femme à la mobylette, un récit presque misérabiliste, doloriste, toujours à deux doigts du poncif.

Est-ce le second métier de Seigle -scenariste- qui l'a à ce point influencé, mais je n'ai cessé de penser à "Y-aura t'il de la neige à Noël ?" de Sandrine Veysset , à " Lady Bird " de Kenneth Loach et à "Une femme sous influence" de John Cassavetes ..et pourtant derrière cette histoire à vous arracher des larmes un peu trop convenue, je ne cessais de sentir la sincérité, la vibration d'un autre message complètement vécu et vraiment original...

"Femme à la mobylette ", -sans article- est un titre de tableau, et J.L. Seigle a longtemps hésité à être peintre...

Ce roman "femme à la mobylette" est comme la deuxième couche qui tente de recouvrir un pentimento : derrière elle, l'écrivain publie un court récit de voyage qui, à lui seul, vaut la lecture.

Parce qu'il éclaire et creuse à la fois les ombres du premier récit.

Parce qu'il est l'ébauche discrète, timide, et toute personnelle d'une ambition -écrire un roman populaire dont la femme du peuple, cette éternelle assujettie de la littérature, serait l'héroïne.

Parce qu'il fait entendre l'expression d'une fêlure, presque d'une folie - celle d'un abandon maternel qui a investi le recours à la langue " maternelle "d'un pouvoir absolu et terrifiant- surtout quand autour de lui on ne parle plus que l'anglais..

"A la recherche du sixième continent De Lamartine à Ellis Island"-c'est le titre intrigant de ce deuxième récit- est un petit essai...et une grande lecture!

Rien que pour lui, il faut lire Femme à la mobylette!

Juste un mot, encore: Reine, l'héroïne de Femme à la mobylette porte le même prénom que la femme du peuple venue demander au grand Lamartine, initiateur du roman populaire et "féministe" d'écrire enfin des romans sur elles et pour elles , ces femmes du peuple, avec ou sans mobylette, vraies "prolétaires" au sens étymologique, puisqu'elles n'ont parfois que leurs enfants - en latin: proles, rejeton- pour se sentir exister...quand on ne les leur enlève pas..
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critiques presse (1)
LaPresse
12 septembre 2017
Le romancier, scénariste et dramaturge propose une vision sensible de la détresse, matérielle et psychologique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (139) Voir plus Ajouter une citation
Une cigarette ! Ça oui, elle fumerait bien une cigarette, une Pall Mall des paquets rouges. Elle a arrêté de fumer le mois dernier pour faire des économies justement, après que quelqu'un lui a dit : « Quand on est capable d'acheter des cigarettes, on ne peut pas dire qu'on ne peut pas nourrir ses enfants. » C'était un homme du Conseil départemental en cravate bariolée sur une chemisette. Elle était venue lui demander une aide. Il lui avait juste proposé une colonie de vacances pour les enfants. Mais impossible pour elle de se séparer de ses enfants, même pour un mois d'été.
(p. 17)
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Suivi de "A la recherche du sixième continent de Lamartine à Ellis Island - relation de voyage"

Si les cathédrales ont été construites avec l'espoir d'atteindre au plus près l'orteil de Dieu, les gratte-ciel ont une toute autre fonction. Seulement voilà, pour oser ce défi, il faut en avoir fini avec Dieu ou l'avoir remis à sa place. Il faut soit avoir débarrassé le ciel de toute mythologie, soit l'avoir repoussée aux confins de l'Univers. Plus je regardais les gratte-ciel, plus j'avais l'impression que la première grande conquête de l'espace n'avait pas été faite par les fusées, mais par les bâtisseurs d'immeubles.
New-York, malgré sa Cinquième Avenue, m'apparut alors être la plus grande ville de pauvres du monde, la seule entièrement faite par des pauvres, construite par des pauvres et même rêvée par eux. (p. 232)
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Seul Igor a du mal à se réjouir de ce [cadeau]. Pire que la crise, il redoute tout autant ces moments où sa mère réussit à faire vibrer la vie autour d'elle, où elle s'excite pour rien, quelquefois sans raison. Il mesure l'extrême dangerosité de cet état qui risque à la moindre contrariété de la fissurer tout entière. Le phénomène a empiré depuis que son père a quitté la maison, comme si sa présence avait, toutes ces dernières années, servi de digue aux débordements de sa mère. Igor en a voulu à son père d'être parti, mais depuis qu'il échange avec lui par Internet quand sa mère est absorbée dans ses travaux de couture et ses tissanderies, il a fini par accepter. C'est à lui-même surtout qu'il en veut, parce qu'il n'est pas capable de servir de digue aux débordements de sa mère ; sûrement parce qu'il est trop petit et que son corps d'enfant ne réussit pas encore à se mettre en travers de la folie. Il doit falloir un corps de colosse.
(p. 84-85)
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Suivi de "A la recherche du sixième continent de Lamartine à Ellis Island - relation de voyage"

Il n'y a pas de lien à faire entre une cathédrale, un camp de concentration et Ellis Island, si ce n'est que sont les rares endroits au monde qui nous bâillonnent. Cela vient des lieux eux-mêmes et de leur histoire. Ils contiennent soit la plus grande souffrance soit la plus grande ferveur humaine. Ellis Island contient les deux. (p. 230)
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- Tu es le peintre et je suis l'amour du peintre.
Elle attend une réponse.
Jorgen, le géant du Nord, s'agrippe à elle si petite et leurs souffrances se serrent l'une contre l'autre. Il répète sans desserrer son étreinte :
-Oui, je suis le peintre et tu es l'amour du peintre.
Désormais ils pourront faire face ensemble à la brutalité de ce monde qui ne dit jamais son nom et qu'ils subissent pourtant depuis tant d'années avec la même violence : l'insignifiance. (p. 146)
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