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Critique de DOMS


Au Québec, le jeune milliardaire Max Lavoie a vendu ses parts de l'entreprise florissante héritée de son père, pour investir sa fortune dans « Vivre au Max », la nouvelle émission de téléréalité qu'il vient de créer et qui fait fureur. Il y réalise en direct les rêves les plus fous des candidats, quels que soient ces rêves, en prenant à son compte tous les risques judiciaires éventuellement encourus par ceux-ci. C'est la deuxième saison de vivre au Max, tout le pays est figé devant son écran.
Au Québec toujours, une jeune femme vient de commettre un crime absolument sordide, celui de son ex et de sa famille. Horrifiés par la scène de crime, le détective Sauvé et sa collègue Chloé vont mener l'enquête.
Voilà le lecteur directement plongé dans une intrigue qui carbure au max ! En parallèle à « Vivre au Max » et la perversité confortable de Max Lavoie, de nombreux autres personnages arrivent et repartent, tous poursuivant un même objectif, celui de se retirer. Mais se retirer de quoi au juste ? Et comment ? Là est aussi toute l'adresse de Patrick Sénécal, d'alterner dans une même histoire des récits et des buts différents mais intriqués, qui absorbent aussi bien le lecteur que l'énergie du détective Sauvé. Celui-ci mène une vie bien ennuyeuse et cependant conflictuelle avec sa fille Karine, mais il traine également quelques casseroles psychologiques importantes, à régler sans faute s'il veut s'en sortir, mais le peut-il ?
Ces alternances de personnages et d'intrigues permettent à l'auteur d'aborder plusieurs thèmes . Les limites de la téléréalité tout d'abord. N'oublions pas que le roman date de 2006, même si sa version européanisée (dommage, car le voilà sans doute dépourvu de quelques expressions québécoises savoureuses) date de 2016, l'auteur est précurseur dans la description de ce genre d'émission poussée au maximum, même si je ne peux m'empêcher de penser au roman d'Amélie Nothomb « Acide sulfurique » abordant un sujet similaire. Ensuite, le thème de la dépression, comment s'en sortir, comment se faire aider, quel rôle peuvent avoir la psychiatrie et la psychanalyse. le rôle de la manipulation et le pouvoir qui peut s'exercer sur des sujets mentalement plus faibles. Enfin, sujet grave s'il en est, la maltraitance et les séquelles indélébiles qu'elle peut provoquer sur des enfants sans défense.
Voilà donc un roman qui débute à fond, les évènements se succèdent sans un instant de répit, dans le désordre affiché des chapitres qui passent du 21 au 8 puis au 1, etc. sans complexe, le lecteur absorbé par l'intrigue comprend mieux les flashbacks et intègre les rebondissements à mesure de sa lecture. Scandés par des chapitres intitulés « focalisation zéro », sorte de bilan à froid des effets de l'émission « Vivre au Max » et de ses implications dans la vie des spectateurs et des participants. C'est rythmé, bien écrit, on ne s'y ennuie pas une seule seconde, on vit au Max les rebondissements, les enquêtes. L'auteur sait maintenir le suspense jusqu'au retournement de situation qui peut laisser pantois le lecteur absorbé par le récit mais qui va alors se demander comment on peut être à ce point attiré par le vide. A découvrir, c'est sûr ! Sans se laisser rebuter par les 728 pages, car je vous assure que ça tourne tout seul !

Lien : https://domiclire.wordpress...
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