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sur 839 notes
"Le Vide" de Patrick Senécal - La chronique au bord du gouffre...

Avec "Le Vide", on se sent happé dans un univers tourbillonnant, un abysse sans fond. C'est une expérience aux confins de la folie que nous délivre un Patrick Senécal qui pète la forme.

"Le Vide", c'est tout d'abord une intrigue très originale dans l'approche, encore plus quand on sait qu'elle a été écrite en 2006. C'est aussi un roman visionnaire.
Pas simplement parce qu'il parle de l'abrutissement des masses qui regardent des programmes mornes, putassiers et sans intérêt (mais je ne serai pas celui qui jette la première pierre, ça m'arrive aussi) mais surtout pour le chaos et la violence qu'il décrit et qui renvoient à des faits d'actualités qui ont marqué ces derniers mois au fer rouge. C'est bluffant !

Un vrai phénomène de société décrypté et annoncé tel une pythie moderne par l'écrivain inspiré.

C'est ensuite un style enflammé, puissant, hypnotique qui nourrit un besoin de beauté absolue. Avant l'histoire, ce sont les mots qui secouent le lecteur. Qu'ils soient drus, qu'ils soient crus. Car en plus d'aligner de jolies phrases, quand il parle de cul, et il en parle, Senécal appelle un chat un chat et une bite une bite. Oui... Et c'est chaud !

"Le Vide" est une (dé)construction hallucinante, un vertige vers le néant qui s'esquissent sous nos yeux. L'auteur renforce la désorientation du lecteur avec un chapitrage qui paraît aléatoire (évidemment, ce n'est pas le cas), en démarrant par le chapitre 21, et dont les numéros résonnent comme une perte des sens troublante.

Ce sont des personnages qui sortent de l'ordinaire, en souffrance, scarifiés de fêlures disgracieuses, qui suffoquent. Peut-être un peu trop d'ailleurs...

Mais c'est avant tout un récit captivant qui va t'embarquer. Toi, puis toi et toi aussi là-bas, te planque pas. On t'a vu ! Il va t'embarquer aussi ! Y a pas de raison ! Fais pas le malin !

Après, le roman n'est pas exempt de défauts. Certaines scènes et certains personnages sont assez répétitifs, la dépression suinte dans les pages et est très (trop ?) communicative. À ne pas lire si tu viens de te faire plaquer ou de perdre ton boulot.

Cependant, il est à recommander parce que ne pas le lire, ce serait louper une expérience livresque hors du commun, ce serait passer à côté d'un grand auteur, ce serait se priver d'un moment inédit. Et ça, c'est pas possible les ami(e)s. 3,5/5

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« Un auteur québécois qui possède l'art de nous ébranler les émotions... » Avec cette critique de l'édition québécoise, nous voici déjà dans l'univers langagier du roman.

La vacuité, la superficialité, le nihilisme, le vide « meuble » la vie de l'animateur milliardaire, du psy...et on en découvre de belles lorsque l'on demande aux gens de proposer d'exaucer leurs rêves en direct à la télévision.
C'est un thriller qui donne froid dans le dos par le fait de sa proximité avec notre vie. Trash comme un mélange de téléréalité et de témoignages du type « c'est mon choix ». Il vous faudra avoir le coeur bien accroché pour encaisser une scène « gorissime » où les protagonistes se réfèrent à ceux du film « Délivrance ».

Quelques longueurs mais celles ci sont agréablement compensées par le charme de la façon québécoise de s'exprimer.
Ce livre nous aspire dans une spirale morbide à notre corps défendant et on se demande pourquoi ce si bon scénario n'a pas donné lieu à une adaptation au cinéma.
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Voilà un vide qui est un gros pavé !
Le Vide, c'est encore un portrait de l'homo desesperatus post seconde guerre mondiale, celui.celle qui ne croit plus à rien -et à lui même, sa grandeur et sa dignité, encore moins. L'anti-héros de Céline, de Houellebecq, de Litell et autres auteurs de monstrueux polars et thrillers dont nous sommes si friands, l'anti-héros qui est capable de tout par paresse, lâcheté, bêtise, cruauté ...Celui qui nous a menés et nous mène au désastre.
Patrick Sénécal choisit la voie du thriller pour sa démonstration, et la téle-réalité comme incarnation de la déchéance humaine. L'anti-héros est une foule de téléspectateurs, trois millions de Québécois fascinés chaque semaine par une émission trash "Vivre au max", où les heureux candidats sélectionnés peuvent réaliser leurs rêves les plus fous (insulter leur patron, leur belle-mère, sauter en parachute, combattre des piranhas, passer la nuit avec une porno-star...) Les rêves et leur vacuité sont très rapidement au centre de l'intrigue. de cette foule d'êtres vides jaillissent trois hommes : le présentateur, Max, milliardaire reconverti dans le showbiz, un psychologue suicidaire et dérangé, Stéphane, et un inspecteur de police (les Canadiens disent "détective"), Pierre. D'abord fort éloignés les uns des autres, les liens vont se nouer à travers l'émission et un quadruple meurtre sur lequel Pierre enquête.
L'intrigue est prenante, le propos est moderne, mais j'ai trouvé cela un peu longuet, ce qui fait que, grande lectrice de thrillers, j'ai assez rapidement compris où on allait. Heureusement, quelques rebonds inattendus m'ont raccrochée au livre. L'aspect moral du récit correspond à notre réalité, mais il m'a semblé un peu trop forcé, un peu trop heavy, comme disent nos Québécois dans le livre. J'aurais préféré une mélancolie et un désespoir plus dilués, profonds, las, et plus ironiques aussi, comme chez un auteur dont on ne doit pas prononcer le nom mais qui sait constuire des livres -mondes pour ces êtres vides, avec une telle intensité que les lire est une douleur physique et morale. Les personnages ici sont à la fois trop superficiels et hystériques pour nous ressembler. Ils vont trop loin, trop vite. On les regarde de l'extérieur.
Un très bon point : la fin, qui pourrait virer au n'importe quoi, tremble un peu sur ses bases mais finit par nous emporter. Bien joué.
C'est donc un très bon livre, que je conseille.
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J'ai dévoré les 925 pages du Vide en deux jours (merci mes insomnies). J'en ressors avec un profond goût d'amertume. Je découvre Patrick Senecal avec ce roman et j'ai admiré son incroyable construction. Il mélange les chapitres pour mieux préserver le suspense et ça marche du tonnerre.

Quant aux thèmes abordés, c'est là où ça devient aussi palpitant que douloureux. le roman dénonce avec virulence et cynisme la vacuité de nos vies contemporaines qu'on tâche de remplir avec d'insipides envies, des émissions de téléréalité débilitantes et avilissantes. On rentre dans un cadre standard boulot-mari/épouse - les gosses - la maison... Senecal ou la vie en rose... fané.
Il dépeint avec force les ressorts d'un reality-show intitulé La vie au Max qui consiste à réaliser les rêves les plus fous (sordides surtout)des participants. Succès monstre au Québec, des millions de téléspectateurs sont littéralement collés à leur téléviseur à chaque émission, le public présent pendant le direct en pleine frénésie,  tous attendant le prochain trip, l'espérant bien barge ou bien hard sexuellement. Un vrai programme intellectuel, quoi.
En filigrane transparaissent l'avidité de passer à la télé quitte à piétiner sa dignité  (sa quoi? diraient certains), la solitude des candidats une fois leur quart d'heure de célébrité terminé, les conséquences de leurs actes auxquelles ils n'avaient absolument pas réfléchi, voulant juste faire le buzz  (grrr et pourtant je n'aime pas ce mot qui évoque l'insupportable grosse mouche qui vrombit juste quand on va s'endormir).

Les personnages sont tous bien amenés, crédibles et ambigus. le sergent-détective Sauvé m'a cependant parfois tapé sur les nerfs. le plus fascinant reste Maxime Lavoie, le présentateur et producteur de la vie au Max.

Même si j'ai beaucoup apprécié ce livre, je ne suis pas certaine de l'offrir. Car il faut le moral bien accroché pour affronter le vide que nous inflige Patrick Senecal. Il tape fort et réussit à transmettre le désespoir qui suinte un peu partout. A déconseiller aux personnes dépressives ou qui traversent une mauvaise passe. Sans entrer dans le détail pour ne pas éventer le suspense, je me suis sentie en résonance avec certains des propos avancés dans le livre. D'où le goût amer et la sensation de malaise après cette lecture.

Sur la quatrième de couverture, L'Hebdo suisse le décrit comme "un roman bien ficelé, intense, estomaquant, qui plonge dans le désarroi existentiel d'une foule avide de divertissement et d'hommes et de femmes désespérés.". Pour une fois, je trouve que l'avis sonne juste.
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C'est avec ma copilote Saiwhisper, que nous lisons ensemble, le roman « le vide », de l'auteur Patrick Senécal. C'est un écrivain que j'affectionne, pour moi c'est une relecture et pour mon amie, c'est sa première lecture de lui. Je l'accompagne donc dans « Le Vide »…



Intense, Effroi, Torpeur

C'est un très bon pavé, on s'attend vraiment à chaque point de rencontre. C'est une bonne lecture, l'auteur Patrick Senécal prend bien le temps, d'installer son histoire et de nous présenter ses trois protagonistes, qui vont se croiser : Pierre, Maxime et Frédéric. Je trouve que l'action, met un peu de temps, avant de démarrer, même si on comprend, qui doit bien mettre en place, son récit. Comme c'est écrit au Québec, je vois toutes les régions, que je connais. C'est un décor qui m'est familier, dans le récit qu'il nous offre, ainsi que les termes techniques, qu'il emploi dans le vocabulaire québécois.

Il faut avoir le coeur très solide, car l'auteur Patrick Senécal aborde des sujets sur l'actualité, c'est des thèmes souvent difficiles, à la fois tabous et qui font mal au coeur. Il s'en sort très bien avec les portraits, de ses personnages principaux, qu'ils nous dévoilent. On les découvre dans leurs quêtes, dans leurs émotions aussi dans leurs adrénalines. Il m'arrive parfois que je ressente des longueurs, je sens une routine qui s'installe desfois ça m'ennuie un peu, dans ma lecture. Comme je lis avec ma complice, nos échanges alimentent ma curiosité et je continue pour savoir ce qu'il arrive à nos personnages. On peut flairer un peu ce qui peut arriver, à cause des mots qu'il utilise, mais il arrive à bien garder le suspense, autour des événements. J'approuve qu'il manie très bien dans l'ensemble, pour arriver, à une finale, qui nous réserve.

«Mais comme vous avez choisi le vide, alors créons le vide…»

Je constate, qu'il maitrise très bien, la thématique du «vide » car justement c'est ce qui nous guide. Il est écrit, qu'il est considéré aussi, comme un roman noir, avec un mélange du polar. Je conseille donc d'avoir le moral, si le lecteur choisit de lire ce type de littérature, il est réservé aux amateurs du genre. On remarque également que les chapitres sont mélangés, pour avoir lu, en ordre et en désordre, je ne vois pas la différence. C'est original en soi, l'auteur Patrick Senécal parvient un peu à embêter le lecteur, car on se demande, c'est de quelle manière, il faut le lire.

Pour moi, je suis contente de le relire, même si ce n'est pas un coup de coeur. Ce qui fait une différence dans ma lecture, c'est vraiment nos partages, que je fais avec mon amie Saiwhisper. On analyse vraiment ce qui se passe, et on partage nos avis, qui vont se rejoindre beaucoup. Il faut être vraiment attentif car il possède beaucoup de matières à réflexions, surtout avec nos personnages, qu'on doit suivre, on plonge vraiment au coeur « du vide » avec eux.



J'invite donc à aller voir, la très belle critique, de mon binôme Saiwhisper, et je l'en remercie d'avoir choisi «Le Vide ». Je ne réfère pas nécessairement lui, pour la découverte de cet auteur talentueux, il détient d'autres livres à son actif.

Siabelle
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Percutant et Dense !!!

À l'image de la chronologie des chapitres, complètement aléatoire, mais qui sublime ce livre, je ne sais par où commencer la chronique !
C'est bien un thriller, oui , il y est même question d'un tueur en série d'un genre particulier, mais je l'ai aussi perçu comme un roman societal :
Il y est question de consumérisme effréné, de la vacuité de la télé réalité, du mal être d'une bonne partie de la population. ....
Le récit est terrifiant, trash par moment ( âmes sensibles mettez des lunettes roses....) le nihilisme poussé à l'extrême !!!!
Merci à tous ceux qui m'ont conseillé ce livre ( antyrya ;-)...et les tous les autres ) je m'en serai voulue de passer à côté.
J'ai hell. Com dans ma PAL. ....mais je vais souffler un peu.

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Très bon roman d'actualité. L'idiocratie dans toute sa splendeur. Une critique pessimiste mais ô combien ultra réaliste d'une société décadente de consommation du paraitre. Des protagonistes bien travaillés et une intrigue intelligente, même si j'aurai aimé ne rien savoir dès le début, l'auteur nous spoliant la conclusion d'un grand plan machiavélique. + de 900p qui s'avalent à vitesse V.
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Enfin, j'ai découvert cet auteur québécois de renom grâce à Siabelle. Celle-ci a gentiment accepté de relire ce beau pavé de 930 pages pour pouvoir échanger avec moi au fil de cette chouette lecture commune ! Merci encore à elle pour ces instants d'échanges. Globalement, cet ouvrage fut une bonne lecture. La première chose qui saute aux yeux, c'est sa mise en page originale. Pour moi, ce fut une expérience inédite, car je n'avais encore jamais vu cela en littérature. Les chapitres sont volontairement mis dans le désordre et c'est au lecteur de décider comment il va découvrir l'histoire. Soit, on lit page après page en acceptant que les chapitres ne se succèdent pas, mais ont un ordre précis pour apporter du suspense. Soit, on lit les chapitres dans l'ordre classique en commençant par le numéro 1, puis en se référant à l'index pour trouver le numéro 2. J'ai opté pour la lecture déstructurée, car c'est ce qui a été recommandé par l'écrivain. Ce dernier a affirmé qu'il y aurait plus de mystère ainsi… Et je reconnais que c'est vrai !

Ce polar a pour point fort tout le travail autour de la psychologie des personnages, que ce soit pour le trio de narrateurs ou leur entourage. Patrick Senécal a réellement donné de la consistance à tout le monde… Mais c'est aussi ce qui lui a fait défaut ! Avec du recul, je pense que l'auteur aurait pu être plus concis avec certains passages. L'intrigue met du temps à décoller, si bien que je me suis longuement demandée où on voulait aller. Par exemple, au début, on découvre qu'un meurtre sordide a eu lieu, puis on finit par le laisser de côté jusqu'à y revenir une centaine de pages plus tard ! D'un côté, je comprends cette longue mise en place, car on découvre vraiment les personnages en profondeur et on apprend à les apprécier. C'est une belle toile d'araignée qui se tisse… Cependant, j'ai tout de même préféré quand on accélérait les choses ! Cela dit, peut-être qu'en prenant les chapitres dans l'ordre, mon avis aurait été différent ?

Bien qu'ils aient tous un comportement ou un vécu discutable, les trois narrateurs sont des anti-héros intéressants. On distingue par exemple Pierre Sauvé, un policier veuf ayant du mal à concilier travail et vie de famille. Cela a engendré un drame, laissant derrière lui un vide impossible à combler autrement qu'avec son emploi… Pierre est celui qui m'a le plus touché et celui qui est, finalement, l'individu le plus « normal » des trois. On peut donc plus facilement s'identifier à lui ou ressentir de l'empathie, notamment lorsque sa fille Karine entre en scène. Même si je reconnais son intérêt, Frédéric est celui pour qui j'ai eu le moins d'attache. le psychologue a des délires sexuels et de jeux trop glauques pour moi. Les passages le mettant en scène m'ont souvent mise mal à l'aise. Il faut avoir l'esprit bien accroché et ne pas être une âme sensible, car on est sur un roman très noir et hyper porté sur le sexe. On est sans cesse sur une surenchère sexuelle avec du trash (pédophilie, inceste, partouze, prostitution, viol, etc.). C'est pénible !! Siabelle m'avait avertie sur le fait que c'était l'une des « marques de fabrique » de l'écrivain, mais ce n'est pas pour autant que j'y adhère. D'ailleurs, je m'en serais volontiers passé !

Le présentateur vedette Maxime est également une personnalité captivante, car elle est réellement complexe, secrète, fascinante, effrayante et étrange. J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir son passé ainsi que sa façon de penser. Grâce au personnage de Maxime et de son émission de téléréalité « Vivre au Max », Patrick Senécal pointe du doigt les déboires de la société, l'envers du décor, les répercutions qu'ont les émissions sur les téléspectateurs ou les participants, … Pour ce dernier point, c'est malheureusement toujours d'actualité, ne serait-ce qu'avec Koh-Lanta où les téléspectateurs vont jusqu'à menacer de mort les aventuriers et leur famille… Or, les chapitres intitulés « Focalisation zéro » sont hélas très crédibles. Avec Pierre, l'auteur aborde également d'autres thématiques comme la corruption, la médiatisation, la manipulation de masse, le succès, l'avidité, la pauvreté, la dépression, l'écologie, les abus dans les usines chinoises, la société égoïste, les horreurs dont est capable l'être humain (cf. le passage glaçant narrant la jeunesse de Gabriel, son petit protégé). Cette critique sociale est très intéressante, terrible et d'actualité. On n'est pas sur une « simple » enquête ou une quelconque histoire morbide…

Malgré ses sujets difficiles, le fait que les héros soient uniquement masculins (heureusement que Karine et Chloé, la collègue de Pierre, sont là, sinon j'aurais sérieusement râlé sur l'absence de personnages féminins) et quelques longueurs, j'ai trouvé ce roman très fluide et parfois hyper addictif. de plus, pour moi qui lis peu de livres canadiens, le langage québécois a encore une fois eu son petit charme et un côté dépaysant. On n'est pas sur un coup de coeur, mais indéniablement sur un bon moment de lecture et d'échange avec mon amie Siabelle ! Je suis curieuse de découvrir une autre publication de l'auteur (en espérant moins de sexe !). Et vous ? Êtes-vous prêts à découvrir le Vide ressenti par ces nombreux personnages en plongeant dans ce polar très noir, défaitiste et bouleversant ?
Lien : https://lespagesquitournent...
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Un flic pointilleux au boulot mais démissionnaire dans sa vie de famille.
Un jeune millionnaire ex-PDG qui a revendu ses actions pour se lancer dans la production/présentation de télé-réalité.
Un psychologue en mal de sensations fortes. de sensations tout court d'ailleurs.
Entre ces trois là, un jeu de dupes, une fuite en avant, une escalade vers le point de non-retour.

Patrick Senecal ne fait pas dans la dentelle avec cette dénonciation en règle d'une société aux idéaux frelatés.
C'est parfois cru, j'ai trouvé les personnages peu attachants, mais le résultat est d'une efficacité indéniable…
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Si on vous donnait la possibilité de réaliser un rêve devant des millions de téléspectateurs, que choisiriez-vous ?

Dans le Québec du début des années 2000, l'émission Vivre au max passionne ou choque en réalisant les rêves de candidats aux desseins plus souvent sordides qu'altruistes...et l'audimat est là ! Inconcevable me direz-vous ? La réalité, ou plutôt celle qu'on appelle télé-réalité, nous a pourtant prouvé que le plus glauque était à venir...

Voilà le décor de cet excellent thriller, le vide, qui pousse très, très loin la réflexion et l'horreur qui pourraient découler un jour de la télé-réalité (Nabila peut aller se rhabiller avec son coup de canif). Conséquences psychologiques, bien connues aujourd'hui, mais aussi analyse des motivations des candidats et de tous ceux qui sont devant leur poste de télé à chaque épisode.

La présentation du roman ajoute du piment à l'affaire, puisque les chapitres sont à lire dans le désordre, un peu déstabilisant au début mais il est clair que c'est une idée de génie de la part de Patrick Sénécal, qui est un auteur très connu au Québec.

Jusqu'aux 3/4 du livre, je dois dire que j'étais au bord du coup de coeur, tant Patrick Sénécal manie avec talent angoisse, suspense, et réflexion. Puis il y a eu un chapitre, ce chapitre totalement insoutenable à mes yeux, qui m'a littéralement donné la nausée. Pour autant, je reconnais que ce qui s'y passe était plus ou moins nécessaire, mais c'était trop pour mon petit coeur, et malheureusement cela a quelque peu gâché ma lecture.

Pis en définitive, mes chums, ce livre est bon en maudit mais il met à boutte.

PS : j'ai essayé de réfléchir au rêve que j'aimerais réaliser si je passais dans Vivre au max, mais je n'ai pas trouvé...signe de santé mentale ? j'ai plaisir à le croire.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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