Journal d'un tueur sentimental et autres histoires

Chronique Conseil Pour Futur Tueur Sentimental

Jour 1.

Il y a des jours comme ça, où il ne vaudrait mieux ne pas se lever. Ce n'est pas tant la vie qui veut ça, c'est une espèce de karma qui te revient en retour de flammes. On a beau dire, l'argent n'achète pas tout. Même les chèques à six zéros. Et le plomb est efficace.

Note pour toi: ne tombe pas amoureux. (Ça fait mal.)

Jour 2.

Il y a des jours comme ça, où l'on est en pleine ascension. Et d'autres, pas. La philanthropie ne peut décemment pas nous toucher, tous sur cette terre. Les balles, en revanche, si. L'amour aussi. La chaleur peut rendre fou. L'architecture est un art.

Note pour toi: Surveille tes arrières.

Jour 3.

Il y a des jours comme ça, où il faudrait se passer de téléphone. de sociabilité et d'invitations. C'est vrai, qu'un verre de gin peut soulager. Mais ça ne dure pas. Profites plutôt du paysage…Dans quelle capitale es-tu déjà allé? La tristesse est envahissante.

Note pour toi: je t'avais dit, bon dieu, de ne pas tomber amoureux!

Jour 4.

Il y a des jours comme ça, où on te sauve la vie. Et des jours où il faut en prendre parce que c'est le deal. Mais l'entre-deux est mince, et des fois s'inverse. C'est beau la mer. Garde l'équilibre et sois bref.

Note pour toi: Remplis le contrat. Point barre.

Jour 5.

Il y a des jours comme ça, où les visages dévoilent des vérités. Des corps qui se cambrent, et des mensonges qui prennent des territoires conquis…Des jours, où l'on devient cible. Ou l'on peut-être remplacé, caressé, abandonné. Quitté. Des mauvaises journées.

Note pour toi: Ne te laisse pas distraire par les ronronnements. Jamais!

Jour 6.

Il y a des jours où il vaut mieux être exigent. le chiffre 38 est une belle option. le 45 aussi. Des jours où tu cherches et ne trouve rien. Ca fait partie du jeu. Des jours maudits et des soirs d'amours, mais tous les jours, des jours pour apprendre. Bonne chance, killer!

Note pour toi: en vrai, ne deviens jamais tueur professionnel. Ni sentimental. Laisse ça aux meilleurs!

Note à moi-même et ceux qui liront cette chronique:

Il y a des jours comme ça, où 80 pages, c'est bien suffisant pour être comblée. Il ne faut jamais, ô grand jamais, mélanger travail et amour: je l'ai appris avec cette nouvelle déjantée! Quel talent Monsieur Sepúlveda! J'ai adoré l'humour, les penchants, le caliente, les virages, le voyage…Une petite pépite!
Lien : https://fairystelphique.word..

Il est des métiers qui ne sont pas reconnus à leur juste mérite. Non, l'on ne le dira jamais assez : tueur à gages est un métier hautement difficile. Il faut savoir prendre sa retraite à temps. le tueur aurait peut-être mieux fait de refuser sa dernière mission. Mieux encore : il aurait mieux fait de ne pas tomber amoureux !
Il faut dire qu'il n'a pas pu révéler à sa tendre et douce compagne sa profession. Il ne peut quand même pas lui dire : « Chérie, je rentre tard ce soir, j'ai un meurtre à commettre ! »
J'ai lu quasiment ce roman d'une traite, tant j'ai adoré son humour. Oui, ce livre est une parodie, mais quelle parodie ! le récit est enlevé, drôle, bien mené, le tueur en lui-même est attachant, jusque dans les affres de son désespoir amoureux – désespoir qui pourrait arriver à n'importe qui, si ce n'est que notre personnage principal est un tueur de sang froid, enfin, il avait le sang froid jusqu'à ce qu'il se mette en couple !
Un très bon moment de lecture.

Une histoire courte mais d'une grande densité. un tueur devenu amoureux commence à commettre des erreurs pour l'exécution d'un contrat. de madrid à Mexico en passant par Istanbul, ce contrat sera-t-il le dernier ?
Encore une fois Luis Sepulveda fait étalage de son grand talent de conteur d'histoire.

Lire un petit livre de Luís Sepúlveda est toujours un bonheur… En plus, j'ai la chance de pouvoir apprécier cet auteur chilien dans sa langue d'écriture… C'est toujours pour moi une parenthèse, un moment suspendu d'évasion.
Diario de un killer sentimental seguido de Yacaré est un petit recueil de deux nouvelles dans lesquels l'auteur flirte avec intrigue policière, ambiance de roman noir et humour.

Dans la première, nous suivons le dernier contrat d'un tueur à gages, jusque-là toujours très professionnel et irréprochable dans son domaine. Mais, tombé amoureux d'une jeune beauté, il perd le contrôle de ses émotions et commence à se poser des questions existentielles incompatibles avec l'affaire qui lui est confiée ; de plus, ledit contrat ne se présente pas aussi bien que prévu, les quiproquos et les contretemps s'enchaînent…
J'ai adoré le style décalé, l'écriture toujours sur le fil entre détachement, fatalisme, ironie et sensiblerie à fleur de peau. Les personnages sont superbement campés, l'ambiance très bien rendue entre les verres d'alcool, les enveloppes mystérieuses, les hommes de mains, les chauffeurs de taxis, les prostituées, les hôtels, les aéroports…

La seconde nouvelle croise les parcours d'un enquêteur d'une compagnie d'assurances et de policiers, le premier cherchant à clarifier les conditions de la mort d'un riche homme d'affaires italien et éventuellement à retrouver le bénéficiaire de l'importante assurance-vie qu'il a laissé, les seconds alertés par la fille de la victime, persuadée que son père a été assassiné. Sur fond de trafic de peaux de caïmans yacares, Luís Sepulveda nous entraine auprès des indiens Anaré, une tribu amazonienne oubliée. J'ai retrouvé dans ce récit les thèmes chers à l'auteur, autour de l'écologie et du respect des populations autochtones.
Encore une fois, le souci du détail rend les personnages uniques.

Je ne crois pas que ces deux nouvelles ont été traduites en français ensemble, choix éditoriaux sans doute ; on les trouve souvent accompagnées de « Hot line » que je n'ai pas encore lue. Ici, je trouve leur rapprochement judicieux, avec le même découpage en petits chapitres aux titres évocateurs et une certaine progression dans la mélancolie.
Un excellent moment de lecture !

Excellent !

3 nouvelles sont rassemblées dans ce recueil dont celle qui donne son titre au livre.
Luis Sepulveda nous transporte dans le quotidien d'un tueur à gages expérimenté. Seulement, il est tombé amoureux d'une belle française et cet amour le rend sentimental même dans son boulot.
Un nouveau contrat lui est confié et il aurait presque quelques états d'âmes. Tuer oui, mais ce serait bien de savoir pourquoi !
Il se questionne sur ce soudain accès d'humanité et lorsque son amoureuse lui annonce qu'elle le quitte, le tueur pétri d'états d'âmes ne se reconnait plus....
Un tueur tourmenté, des dialogues incisifs et drôles, du rocambolesque et du farfelu pour une nouvelle colorée et très réjouissante !

La 2ème nouvelle Hot Line est une courte intrigue mettant en scène un policier d'origine Mapuche et vivant dans les plaines arides muté à la capitale car accusé d'avoir la gâchette facile. C'est l'occasion pour l'auteur de dénoncer l'état militaire, la corruption, la violence et la torture. Evidemment dans une écriture drôle, parfois poétique, et toute en finesse malgré la dureté du sujet.
Notre policier va devoir démasquer un harceleur qui inonde une hot line de propos violents et de cris effrayants.

La dernière nouvelle démarre avec la mort soudaine d'un businessman fondateur de la plus importante maroquinerie du pays.
Mort subite naturelle ou crime habilement dissimulé ?
L'enquêteur des assurances auxquelles notre victime avait récemment contracté une assurance vie va devoir démêler les fils tortueux de l'existence de cet homme d'affaires aidé par 2 policiers locaux.

Un petit bijou également : beaucoup de dérision, d'humour et une plume toujours aussi exquise !

JOURNAL D'UN TUEUR SENTIMENTAL de LUIS SEPULVEDA
Savoureuse nouvelle sur un tueur professionnel qui désormais veut connaître les raisons pour lesquelles on a mis un contrat sur sa cible. Ajouter à cela que pour la première fois de sa vie de tueur il est amoureux et vous avez ce petit bijou d'humour à la fin improbable.

Vous connaissez Léon le film ? Si vous l'avez aimé vous allez adoré Journal d'un tueur sentimental. Je me suis rarement autant régalée. C'est jubilatoire !

Notre tueur professionnel ne mélange jamais le travail et les sentiments mais voilà qu'arrive cette belle française et qu'il viole plusieurs des règles fondamentales du métier. Il devient le premier tueur à vivre en couple. Lorsqu'on lui propose un chèque à six zéros pour descendre une cible, il envoie sa belle au Mexique pour avoir les mains libres mais un grain de sable vient enrayer la machine : Il commence à se poser des questions sur sa cible : Qui est-il réellement ? Qu'a-t-il fait ? alors qu'il convient d'en savoir le moins possible puis dans le même temps sa belle lui annonce à distance qu'elle souhaite rompre ...

L'auteur joue avec les stéréotypes et j'ai souri du début à la fin. Je me suis prise de passion pour ce tueur sentimental un brin psychopathe qui réagit comme une midinette mais qui exhale la testostérone. Je ne vous parle même pas du langage fleuri de notre tueur :

"Règle numéro un : être seul et se soulager avec une pute. J'ai demandé qu'on me monte un journal du jour et j'ai cherché la rubrique "relaxation" dans les petites annonces. Une demi-heure après on a sonné, j'ai ouvert et fait entrer une métisse qui traînait derrière elle tous les vents chauds des Caraïbes."

Les phrases sont courtes, simples et nous conduisent à un rythme effréné et quand arrive la fin j'ai juste envie de dire : encore !
Lien : http://depuislecadredemafene..

C'est le journal -sur 6 jours- d'un homme en plein doutes, en pleine interrogation avec son reflet sur le sens de sa vie, sur l'amour, la mort, enfin que des sujets légers et sybillins. Sa profession atypique permet de mettre en scène la quête de cet homme, de parler de la mort qu'il donne et de celle qui l'attend. Elle ajoute un petit côté roman policier/thriller pas déplaisant, mais qui est loin d'être le thème central du livre. Pour le décor, la forme, mais pas pour le fond.
J'ai découvert Luis Sepulveda très récemment et depuis, je n'ai rien lu de lui qui soit mauvais. La seule chose que je pourrais lui reprocher pour ce roman c'est de l'avoir fait trop court. On aimerait bien rester encore un peu avec ce tueur gaffeur.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..

3/4 d'heure dans la peau d'un tueur qui perd les pédale et parle à son reflet dans la glace et lui fait confiance.
Une lecture à la fois étrange et déjantée.
Merci Yv pour le conseil de lecture, une autre facette des talents de Sépulveda.
L'image que je retiendrai :
celle des jambes bronzées par le soleil de Caracas de la jeune parisienne ; sans oublier les chauffeurs de taxis trop bavards.
Un tueur en série doit éviter les aéroports à cause de la loi de Murphy, qu'on se le dise....

Lien : http://motamots.canalblog.co..

Impressionnant. Il se met dans la peau d'un tueur. Langage et action. Auteur chilien, une belle découverte, une nouvelle rafraîchissante.