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Citations sur Notre si chère vieille dame auteur (15)

Ce devait être mars, ce mois dont Dickens dit qu’au soleil c’est l’été et à l’ombre l’hiver. Mars était aussi le mois où sa jeune sœur était née et celui où elle était morte.
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Ma chère Marie, ce fut une bonne soirée. Nous y étions tous, personne n'a manqué à l'appel. Il y avait ma jeunesse, mon enfance, mon père parti trop tôt qui était là dans son blazer froissé. Hans, comme d'habitude, nous a tenus en haleine sans nous donner grand-chose mais comme nous étions heureux de le voir, dos à nous, regarder par la fenêtre dans ce costume gris un peu clérical qui nous plaît toujours tant! p. 90
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J'ai un attrait que je pourrais qualifier d'érotique pour ce temps suspendu, arrêté, car c'est celui de la plus grande félicité de mon âme, de mon esprit, et presque de mon corps. Je me rappelle un ami qui me disait fort justement qu'au fond, dans l'existence, on fait mille choses, mais que la seule chose qu'on attend, c'est de faire l'amour, et que tout le reste est en quelque sorte du remplissage dans l'attente de ce moment. (page 14)
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C’est drôle, ces gens sans grand intérêt apparent qu’on dédaigne, car ils peuvent finir par former vos meilleurs amis. Ou plutôt : vos plus sûrs amis. On aura connu des gens cent fois plus passionnants, vivants, inattendus, charmants, mais à tout prendre, ces gens-là vous fatiguent. Rien de plus fatigant que les échanges passionnants. Tandis qu’avec une petite troupe – très réduite – de serviteurs muets, qui pour une raison ou une autre ne s’émeuvent pas de votre autorité, il semble que parfois l’affection puisse poindre exactement comme l’aurore. J’avoue qu’il m’arrivait de plus en plus souvent (...) de dédaigner les puissants, les brillants, les charmants charmeurs – et charmeuses –, pour passer une soirée dans la maison moche de Jacques ou « l’atelier » où Édith fabriquait d’horribles sculptures, et cela pour une seule raison : parce que Jacques ou Édith ne me faisait jamais de mal. Et puis ils pouvaient dire soudain des choses très étonnantes parce que très vraies. J’ai toujours été extrêmement vaniteux, avec un sentiment très fort de supériorité, un mépris absolu pour tout ce qui n’entrait pas dans ma machine à broyer et une méfiance considérable envers les nantis aux yeux fins. Avec Jacques et Édith, je me reposais. Je pouvais laisser tomber cet extraordinaire système de défense le plus souvent dressé devant des ennemis imaginaires. Et puis, au bout d’un moment, je m’ennuyais car j’avais envie de combattre avec des rivaux de ma taille, ce qu’ils me laissaient faire sans commenter.
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Parfois je suis sous ma douche, raconte la narratrice, et tout d'un coup je pense au malheur qui a fait se tuer ma sœur, à celui qui a tué mon autre sœur, à celui qui s'est emparé de mon père, et nue sous l'eau chaude et le savon, je slalome (en pensée) à toute vitesse, comme une championne, entre ces affreux piquets dressés, pour éviter le souvenir et parvenir à m'effondrer dans la neige fraîche en riant, saine et sauve, conquérante, à l'arrivée. Alors que je ne pratique aucun sport, quand je consulte un médecin, il me dit : vous êtes sportive, non ? Je slalome lui dis-je. J'évite les écueils, j'ai une excellente pratique, et cela me muscle en effet. (page 33)
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[...] La seule chose qu'on attend, c'est de faire l'amour, et que tout le reste est en quelque sorte du remplissage dans l'attente de ce moment.
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On rate le coche parfois, même en qualité de narrateur omniscient. Il y a quelques auteurs avec qui j’aurais été très heureux de travailler et à qui j’aurais pu apporter quelque chose, je crois. Mais au-dessus de nous encore, il y a le destin, et avec lui, on ne blague plus.
Ce qu’il est terrible, ce directeur-là. Je sais, ce n’est pas l’objet du livre, mais je fais une incise. Au-dessus de nous, les narrateurs omniscients, il y a ce supérieur. Nous l’aimons et nous l’admirons parce qu’il a les qualités requises pour cela, mais comme tous les dieux, il est injuste. La caractéristique des dieux, c’est d’être injustes. Et c’est d’ailleurs la grande question métaphysique. Interroger leur apparente injustice est la grande question, la grande réflexion. Au-delà de cela, il n’y a rien. L’injustice du destin est la seule question.
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Cela dit, j’ai connu un tas de narrateurs de ce genre. Ils ont une phrase, une seule phrase, en font des tonnes par leur présence, rendent tout le monde fou d’amour et de désir, puis tintin. Entre nous, ce sont les plus forts. Les auteurs s’accrochent à eux, les nourrissent, les blanchissent, les vêtent, leur font porter au lit le petit déjeuner. Et l’autre joue le mystérieux inaccessible…
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Au centre de chaque grand livre il y avait un puits où se jeter, non du tout pour mourir mais pour s’y engouffrer et déboucher ailleurs.
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Mais après tout, me disais-je, c’est peut-être cela, le livre. C’est peut-être écouter les mouvements du narrateur dans la pièce d’à côté, coupé de lui par une cloison et l’interdiction d’aller sur place se rendre compte.
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