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Citations sur L'Homme au manteau noir (7)

J'ai entendu, de la part de gens qui n'ont aucun moyen de le savoir, que dans ces derniers moments un homme voit sa vie défiler devant ses yeux. S'il en est ainsi, un cynique pourrait prétendre que, dans ses ultimes instants, William Bellman vit repasser les longues séries de calculs, de contrats, d'accords commerciaux qui avaient constitués son existence. En réalité, alors qu'il approchait de la frontière avec cet autre lieu - frontière vers laquelle nos pas nous mèneront tous un jour -, ses pensées se tournèrent vers ceux qui avaient déjà accédés a ces contrées inconnues : sa femme, trois de ses enfants, son oncle, son cousin et des amis d'enfance. Après avoir songé a ces chers disparus, comme il n’était pas encore mort, il eut le temps d'un dernier souvenir. Ce qu'il extirpa des couches profondes de son esprit, au bout de quarante ans, ce fut un corbeau freux.
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Fort des ses longs siècles d'expérience, le freux est capable de voler à travers les averses les plus denses comme les vents les plus violents.
Il danse aves les éclairs, et quand le tonnerre gronde, il est le premier à faire le fou. Il fuse, insouciant, dans les hauteurs pauvres en oxygène qui nappent le sommet des montagnes, et plane sans peur au-dessus des déserts.
Peste, famine et champs de bataille lui sont familiers.
Il a déjà tout vu et sait en tirer le meilleur.
Car le corbeau freux se trouve bien partout.
Il va où il veut et rentre chez lui quand ça lui chante. En riant.
Température, altitude, danger .... Ce qui arrête les humains n'arrête pas le corbeau. Ses horizons sont plus vastes. Voilà pourquoi c'est lui qui accompagne les âmes défuntes à travers l'épais brouillard de mystère qui nous sépare de l'endroit où l'air n'est plus nécessaire, où la sècheresse importe peu.
Après avoir déposé en ces lieux l'âme à laquelle votre corps a renoncé, il revient jusqu'à celui-ci en passant par d'autres mondes, en se régalant au passage de langues de licorne et de foie de dragon.
Dans certaines contrées, les gens parlent de "clameur de freux".
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Il existe une histoire bien plus ancienne, celle de deux corbeaux — qui ne sont jamais qu'une sorte de gros freux —, compagnons et conseillers du grand dieu du Nord.
Le premier s'appelait Huginn, ce qui en ce lieu et cette époque signifiait Pensée, l'autre Muninn, qui voulait dire mémoire.
Ils vivaient dans un frêne magique, à la croisée des monde où bien des univers se rejoignent, et depuis ses ramures ils s'envolaient désinvoltes, d'un monde à l'autre afin de glaner des informations pour Odin. Les autres créatures ne pouvaient ainsi franchir les frontières, mais Pensée et Mémoire, eux, passaient de l'un à l'autre à leur guise, puis s'en revenaient en riant.

Pensée et Mémoire eurent de nombreux descendants, tous dotés de grandes facultés intellectuelles qui leur permirent d'accumuler et de transmettre beaucoup de connaissances léguées par les ancêtres.
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Et plus elle racontait son histoire, plus elle avait le sentiment de décrire un fantôme, une chimère, un personnage échappé d'un rêve. Il avait bien l'apparence extérieure d'un homme, sa masse, sa solidité, mais il y avait en lui quelque chose d'insaisissable, ce qui ne laissait d'être exaspérant. Elle ne pouvait s'empêcher de songer que l'essence de cette homme était ailleurs. (p 332)
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La mort l'avait si bien formé qu'il eût pu diriger les travaux à sa place. Il était une sorte de chef d'orchestre, familier de chaque mouvement, chaque rythme, des arpèges et des cadences, des mélodies. (p 186)
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Tout ce qui avait pu naguère l'effrayer ou le blesser était demeuré en arrière, sombrant dans l'oubli avec l'enfance : à l'âge d'homme, il n'avait aucune raison d'avoir peur. Désormais, pourtant, une vaste main avait retiré le manteau de conte de fées qui drapait le monde devant lui, dévoilant l'abîme sous ses pieds. (p 97)
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Il allait se coucher avec le vague et lointain espoir que, pendant la nuit, le monde se remettrait à tourner droit. Il dormait de longues heures d'un sommeil sans fin, sans rêve, qui ne lui procurait nul bien-être, et lorsqu'il s'éveillait, il était atterré de constater que la tournure des choses ne s'était pas modifiée. Il se sentait plombé, triste. Un brouillard s'étendait entre lui et ses propres pensées, gazant cette interrogation non formulée, réfléchie : dans combien de temps la situation va-t-elle revenir à la normale ? (p 87-88)
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