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Critique de Sachenka


Dans ce troisième tome de la série « le palais des vases brisés », David Shahar innove un tout petit peu : contrairement aux livres précédents, il ne nous ramène pas à cette fameuse journée où le narrateur observe de sa maison le roi d'Abyssinie entrer dans le consulat en face de chez lui. Non. Son voisin (son idole) Gabriel Louria est rentré à la maison, il fréquente, au café Gat ou au café Cancan, son cercle d'amis. On retrouve la belle Orita Landau, le chauffeur arabe Daoud ibn Mahmoud, Louidor, oui, mais on rencontre aussi des nouveaux venus, l'officier Anglais William Gordon, , Berl Raban, etc. Cette jeunesse insouciante, à la recherche de divertissement, mène la belle vie.

En d'autres mots, « le jour de la comtesse » nous ramène dans le Jérusalem de 1936. Ses habitants, sa vie de quartier, la rue des Prophètes et les artères avoisinantes. Ce que j'aime, des écrits de Shahar, c'est que, même si je ne suis jamais allé dans la Ville Sainte, j'ai l'impression de bien la connaître. La description qu'il en fait est minutieuse. le couvent de Saint-Georges, la rue Saint-Paul, le mont des Oliviers, Tur Malka, la Vieille Ville et ses murailles, la tour de David, la porte de Jaffa, la rue du Patriarchat grec, celle de Mélissanda, la colonie américaine, et tant d'autres lieux ! Je nomme des rues et des endroits, mais l'auteur a autant de talent pour décrire les petites boutiques, l'intérieur des cafés, etc.

Puis vient ce fameux événement : les émeutes de 1936. Il y a bien eu quelques incidents dans le passé, ça et là, par exemple, la torture et la mutilation de Louidor, mais rien qui laissait présager une pareille agitation. Puis tout éclate : des centaines d'Arabes sont descendus dans les rues, font quelques victimes, incluant le pauvre William Gordon. Je croyais que la petite histoire allait rejoindre la grande. Hélas… Gabriel Louria est incarcéré une journée, c'est tout. Il retrouve son petit cercle d'amis, agrandi de la belle Shosha, le train-train quotidien reprend ses droits. le dernier tiers du roman se cantonne à ces personnages qu'on connaît déjà beaucoup. C'est comme si les émeutes n'avaient jamais eu lieu. Dommage. Une occasion ratée pour l'auteur de hausser la barre, de produire une oeuvre grandiose.
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