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Le Palais des vases brisés tome 3 sur 7
EAN : 9782070263332
272 pages
Gallimard (22/10/1981)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Devant le café Gat, à Jérusalem, Gabriel Louria joue du violon, Orita Landau danse, Boulos effendi invite tout le monde au King David... C'est le dernier «jour enchanté» que se rappelle avec nostalgie le narrateur.
Les émeutes arabes de l'été 36 éclatent la semaine suivante et, avec elles, le petit groupe d'amis. Juifs et Arabes, musulmans et chrétiens qui vivaient dans la tolérance réciproque, tous se dressent les uns contre les autres, dans un monde où, dés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans ce troisième tome de la série « le palais des vases brisés », David Shahar innove un tout petit peu : contrairement aux livres précédents, il ne nous ramène pas à cette fameuse journée où le narrateur observe de sa maison le roi d'Abyssinie entrer dans le consulat en face de chez lui. Non. Son voisin (son idole) Gabriel Louria est rentré à la maison, il fréquente, au café Gat ou au café Cancan, son cercle d'amis. On retrouve la belle Orita Landau, le chauffeur arabe Daoud ibn Mahmoud, Louidor, oui, mais on rencontre aussi des nouveaux venus, l'officier Anglais William Gordon, , Berl Raban, etc. Cette jeunesse insouciante, à la recherche de divertissement, mène la belle vie.

En d'autres mots, « le jour de la comtesse » nous ramène dans le Jérusalem de 1936. Ses habitants, sa vie de quartier, la rue des Prophètes et les artères avoisinantes. Ce que j'aime, des écrits de Shahar, c'est que, même si je ne suis jamais allé dans la Ville Sainte, j'ai l'impression de bien la connaître. La description qu'il en fait est minutieuse. le couvent de Saint-Georges, la rue Saint-Paul, le mont des Oliviers, Tur Malka, la Vieille Ville et ses murailles, la tour de David, la porte de Jaffa, la rue du Patriarchat grec, celle de Mélissanda, la colonie américaine, et tant d'autres lieux ! Je nomme des rues et des endroits, mais l'auteur a autant de talent pour décrire les petites boutiques, l'intérieur des cafés, etc.

Puis vient ce fameux événement : les émeutes de 1936. Il y a bien eu quelques incidents dans le passé, ça et là, par exemple, la torture et la mutilation de Louidor, mais rien qui laissait présager une pareille agitation. Puis tout éclate : des centaines d'Arabes sont descendus dans les rues, font quelques victimes, incluant le pauvre William Gordon. Je croyais que la petite histoire allait rejoindre la grande. Hélas… Gabriel Louria est incarcéré une journée, c'est tout. Il retrouve son petit cercle d'amis, agrandi de la belle Shosha, le train-train quotidien reprend ses droits. le dernier tiers du roman se cantonne à ces personnages qu'on connaît déjà beaucoup. C'est comme si les émeutes n'avaient jamais eu lieu. Dommage. Une occasion ratée pour l'auteur de hausser la barre, de produire une oeuvre grandiose.
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Troisième volume du Palais des vases brisées. Les destins de certains personnages se précisent, et surtout l'architecture d'ensemble se met en place. Nous sommes en 1936, c'est l'année des émeutes arabes, l'Histoire se met en marche. Mais nous la suivons de loin, par les yeux de nos personnages, qui en sont toujours à affronter leurs propres démons, fantômes, rêves et obsessions.

Le palais des vases brisées est une pour moi une sorte de gigantesque tapisserie, avec de nombreux dessins, motifs, couleurs. L'air de rien, David Shahar met la lumière sur telle ou telle partie, qui avant était dans l'ombre, ou que l'on voyait, mais tout d'un coup, en la juxtaposant à un autre motif, elle apparaît différente, les proportions, les dynamiques ne sont plus du tout les mêmes. Et c'est un jeu qui peu durer à l'infini, parce que quelque chose échappe forcément toujours. On ne peut voir que des petits bouts à la fois, jamais l'ensemble. Des tessons des vases rayonnants de lumières, mais reconstituer un vase entier, c'est un objectif jamais atteint complètement.

Dans ce volume, il est question d'art, de poésie, et aussi d'amour, d'amour mythique, sacré, le cantique des cantiques, mais avant déjà Astarté et Tammouz, mais aussi de celui des personnages du roman, en lien avec les mythes, parce que ces derniers sont la matrice, le modèle.

Et la jalousie et la folie ne sont jamais loin de l'amour, comme dans l'histoire d'Hérode et de Mariamne.
La jalousie, liée à Héra, à l'Argus aux cent yeux, transformé en paon, que l'on retrouve dans ce tome, encore plus important. Paon symbole de l'immortalité et de la résurrection, mais aussi lié au soleil, à la lumière. L'ange-paon des Yézidi est le premier à faire apparaître la lumière de Dieu, qui créé l'univers, ce qui nous ramène encore à ce concept de vases brisées. D'autant que l'objet sur lequel le paon nous apparaît est issu d'une création artistique authentique, de celle qui créée plus qu'un objet, une idée, un concept, une façon de voir et d'appréhender le monde, une sensibilité qui donne sens.

Mais au-delà de toutes ces idées, c'est un livre sur l'amour qui jaillit alors qu'on ne l'attend pas (plus ) forcément, comme une évidence et une nécessité. Sur la jalousie, le sentiment de possession, justifiés ou non. Sur la mort qui peut surgir, être donnée, y compris par quelqu'un que l'on considérait comme un ami. Sur ce qui sépare tout d'un coup ceux qui étaient proches. Et sur la mémoire qui garde, qui retrouve, alors que les êtres ne sont plus là.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce mot de «Dieu» n'avait pour moi de signification, je n'éprouvais quelque chose de ce à quoi il fait allusion que lorsque, créature insignifiante et excitée, je me tenais devant les montagnes, les espaces, les déserts ou l'infini des cieux et des étoiles qui disent la gloire de Dieu sans paroles et sans discours.
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Un garçon qui tourne le dos à tous les plaisirs de ce monde, qui abandonne un bon emploi pour réaliser le rêve de son coeur, on l'appelle de nos jours un idéaliste. Rien à voir avec ces vauriens qui se déclarent idéalistes, ces je-m'en-foutistes qui n'ont d'œil que pour eux-mêmes et sont prêts à faire retourner le monde au chaos pourvu qu'ils accomplissent leurs désirs.
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La concentration émue de son regard dotait chacun de ses mouvements d'un sens mystérieux et, comme un magicien qui fait sortir des lapins frétillants de son chapeau vide, il lui mit dans la main, dans un silence vibrant de tension, l'une après l'autre, les douze épreuves formant les trente-six pages du recueil de poèmes. Ses doigts palpèrent chaque épreuve l'une après l'autre avant que ne s'en s'échappât le charme, comme si elle voulait s'assurer qu'elles existaient bel et bien et soudain, en hâte, elle les roula et les enfouit dans son sac d'un geste décidé de propriétaire, coupant court à toute discussion, comme la petite fille du magasin de jouets qui redoute de voir le vendeur lui arracher des mains le jouet tant désiré.
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Brusquement je m'arrachais au cauchemar qui pour un instant m'avait terrorisé jusqu'à la nausée : la vision de moi-même assis nuit et jour depuis de longues années dans la prison de la bibliothèque désertée et cherchant dans la montagne de toutes les revues linguistiques, bibliques, historiques, médicales et psychologiques, en hébreu, en allemand, en anglais, un article qui peut-être n'avait jamais paru.
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Salomon le roi bâtit le Saint des Saints à Yahveh son Dieu et il écrivit le Cantique des Cantiques pour la plus belle de ses mille femmes. Son Saint des Saints a été détruit mais le Cantique des Cantiques écrit pour elle demeure et vit et en lui se manifeste à tous les yeux capables de voir le secret de l’odeur de son amour pour elle qui est le secret de la cassolette de parfums dans le Saint des Saints
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