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Critique de Clelie22


Devenu vieux, le roi Lear décide de remettre son royaume et sa couronne entre les mains de ses filles. Seulement, au lieu de diviser son royaume en 3 parts égales, il veut doter chacune en proportion de son amour pour lui. Tandis que ses deux aînées lui offrent de grandiloquentes déclarations, la plus jeune, Cordélia, ne trouve rien à lui dire pour exprimer ses sentiments. le roi Lear la rejette et donne son royaume à ses deux autres filles. Mais celles-ci ne tardent pas à dévoiler leurs vrais visages. Humilié, le vieux roi préfère errer en pleine campagne par une nuit de tempête abominable plutôt que de se soumettre aux conditions de ses filles. Il n'a plus auprès de lui que le duc de Kent qui, bien qu'il l'ait banni pour avoir voulu prendre la défense de Cordélia, est revenu se mettre à son service sous une fausse identité, et un misérable mendiant qui est en réalité le fils du Comte de Gloucester, poursuivi à cause des fausses accusations de son frère bâtard. le roi Lear trouvera-t-il du secours auprès de Cordélia, devenue reine de France ?

De Shakespeare, je ne connaissais vraiment que La Nuit des Rois. On dirait bien que c'est sa pièce la plus légère car, en cherchant un titre pour le Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme", je ne trouvais que des tragédies toutes plus "tragiques" les unes que les autres. Avec son résumé de conte de fées, le roi Lear pouvait me faire espèrer une fin plus heureuse. J'en ai été pour mes frais. Même sans spoiler la fin, on peut dire que l'intégralité de l'intrigue baigne dans la tragédie. Les personnages pataugent dans le malheur, la trahison et la folie de la première à la dernière scène. le roi Lear n'est pas exactement le feel good book recommandé pour l'été.
Je ne suis pas très fan de tragédies en général mais le Roi Lear m'a laissé un sentiment de malaise que je n'ai pas éprouvé avec les quelques pièces de Racine que j'ai lues. Il me semble que, chez Racine, l'héroïsme des personnages fait mieux passer la pilule de la tragédie. S'ils meurent à la fin, c'est pour ne pas trahir leurs principes. Chez Shakespeare, en tous cas dans cette pièce, les personnages sont seulement victimes de la méchanceté, de la trahison... On sent une vision très déprimée et déprimante du monde et une interrogation sur les causes du mal (l'hérédité, les étoiles ?). Shakespeare donne l'impression que l'homme se traîne de désillusion en désillusion dans un monde abandonné de(s) dieu(x). En terminant cette pièce, je ne me sentais pas dans un état d'esprit des plus guillerets. Ce n'est sans doute pas le but de ce texte. Il est sûrement passionnant d'analyser le propos de Shakespeare dans le Roi Lear mais, comme "lecture plaisir", faut reconnaître qu'on peut trouver plus distrayant.
Une dernière remarque plus sur le style. Bien sûr, la traduction ne permet pas à nous autres pauvres lecteurs francophones de savourer la "langue de Shakespeare". Cela mis de côté, je n'ai pas été très emballée par le texte que je trouvais parfois confus et difficile à suivre. Surtout pour les élucubrations du fou, de Tom le mendiant ou de Lear lorsqu'il perd la carte.

En résumé : Une pièce qui commence comme un conte de fées mais qui finit dans le sang, les larmes et la folie. Une vision tragique et fataliste de l'existence humaine, parfaitement déprimante.

Challenge solidaire 2019 "Des classiques contre l'illettrisme"
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