AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Gens de Pékin rassemble plusieurs nouvelles écrites par Lao She. le contexte historique de ces récits se situe entre la fin de l'Empire et les premières années de la République.

A travers ces différentes histoires, Lao She offre un retour dans le passé, vers la vie pékinoise du début du XXème siècle. Il s'attache plus particulièrement au quotidien des petites gens, qu'ils soient simples policiers des rues, ancien maître d'art martial ou prostituée.

Le ton se fait tour à tour mélancolique, amer, mélodramatique ou franchement comique. Il n'est qu'à lire les atermoiements du nouvel inspecteur dans la nouvelle éponyme pour découvrir tout l'humour de Lao She. Ce personnage, policier certes mais aux liens très étroits avec des rebelles plus ou moins brigands, est chargé de les chasser de leur montagne. Mais ces brigands, loin des images de brutes sanguinaires, viennent trouver l'inspecteur pour lui proposer un arrangement: ils quitteront la province pour ne pas avoir à le combattre sous condition que celui-ci leur paie le transport. Et voici notre pauvre inspecteur à donner de sa poche ses précieux yuans, plus par pusillanimité que par devoir de mémoire.

La dernière histoire narre le cheminement d'une jeune fille qui finit, misère oblige, par tomber dans la prostitution. le ton ici se fait âpre et chargé d'amertume.
Lao She, à travers ses différents personnages féminins, démontre les difficiles conditions de vie des femmes chinoises de cette époque. Hors le mariage, point de salut et il ne reste plus guère que la mendicité ou vendre son corps pour subvenir aux besoins intransigeants de la bouche.
Et même dans le mariage, la situation de belle-fille, telle qu'il la dépeint dans une de ces nouvelles, ne garantit aucunement le bonheur et la félicité, bien au contraire. "Achetée" par mariage, elle tombe en esclavage, sous la coupe d'un mari et de sa belle-famille. Les coups, les épreuves, les injures et les humiliations apparaissent comme le pain quotidien de ces pauvres femmes des catégories sociales les plus populaires.
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}