La prison est l'endroit idéal pour vous convaincre que l'humanité ne s'améliorera jamais.
- Plus on est pauvre plus on a d'enfants : après tout les pauvres ont aussi le droit d'en avoir!
....la haine et le dégoût ne sont pas des sentiments parfaitement identiques : dans la haine se mêle toujours un peu de respect.
Extrait de la nouvelle Les voisins .
Après ces troubles dans l'armée, ce fut à nouveau un grand chambardement : l'Empire des Qing fit place à la République de Chine. Des changements de dynastie ou de régime, on n'en rencontrait pas souvent, mais personnellement je trouvais que ça n'avait aucun intérêt. À dire vrai, pour un événement qui ne se produit même pas tous les cent ans, l'agitation fut à peine comparable à celle que le soulèvement militaire avait entraînée. Et puis les gens disaient qu'avec la République, le peuple aurait, en toutes choses, le contrôle suprême. Or, je n'ai rien constaté de tel. J'étais toujours agent de police, mon salaire n'avait pas augmenté, et le travail qu'on nous demandait était toujours aussi routinier. Après comme avant, j'étais victime des mêmes humiliations. Avant, les serviteurs de ces messieurs les grands mandarins nous traitaient plus bas que terre. Après, les hommes à la solde des nouveaux mandarins furent tout aussi désagréables avec nous. On continua donc de "se foutre du monde" : le passage d'un régime à l'autre au fond ne changea rien.
[...] il n'y a vraiment que ces minables lettrés pour être aussi polis, aussi désagréables à force d'être polis.
L'heure était aux chemins de fer, aux fusils, aux ports ouverts et à la terreur. On projetait même paraît-il de couper la tête à l'Empereur.
L'heure était aux chemins de fer, aux fusils, aux ports ouverts et à la terreur. On projetait même paraît-il de couper la tête à l'Empereur.
Nous avons tous nos faiblesses et nous n'en sommes pas pour autant détestables.
Oui, je revois enfin le croissant de lune, froide faucille d'or pâle. Combien de fois, oh! combien de fois ne l'ai- je pas déjà vu, fidèle et immuable? Il est lié pour moi à tant d'émotions, tant de scènes différentes : assise à le contempler, je le retrouve, accroché de biais aux nuages, au fil de mes souvenirs, qu'il réveille comme le vent du soir effeuille une fleur qui voudrait dormir.