AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JunoR


J'ai été très perplexe à la lecture de ce roman.

Tout d'abord, et probablement comme beaucoup, j'étais complètement prise à contre-pied de l'idée que je m'en faisais. La créature de Frankenstein faisant vraiment partie de la culture populaire, je pensais avoir déjà une bonne idée de ce qu'allait raconter le roman. Quelle fut ma surprise de découvrir une atmosphère très différente et surtout une créature presqu'en tout point contraire à ce que j'avais imaginé.

Ma déception ne vient pas du tout de l'absence complète d'effrois ressenti à la lecture de ce récit qu'on qualifie partout de "récit d'épouvante" et je dois dire que la découverte d'une créature sensible et intelligente plutôt qu'un genre de zombie dont le seul vocabulaire se bornerait à des nuances de "grrr" était plutôt une bonne surprise.

Non, ce qui, pour moi, a terriblement manqué à ce récit, c'est la cohérence. L'auteur a eu le bon sens de ne pas trop s'étendre sur le procédé scientifique afin de ne pas diminuer la crédibilité de l'histoire et je m'étonne vraiment qu'elle n'ait pas eu le même soucis pour les motifs cachés des personnages derrière leurs actions. On sent bien qu'elle a décidé à l'avance des grands événements de l'histoire mais les motifs développés pour y parvenir sont obscurs, changeants, immatures et souvent amoraux. L'auteur est très jeune, ça se sent, et les ficelles de son histoire sont trop grossières pour me séduire.
De plus, le triple enchâssement de récit (le récit du "monstre" enchâssé dans un le récit de Victor à Robert, lui-même enchâssé dans les lettres De Robert à sa soeur) forme une structure très lourde, longue et peu convaincante.

Par contre, je dois avouer que la modernité de la vision de la femme, de la féminité même, en particulier chez les personnages masculins, y est surprenante. C'est difficile à croire que d'autres livres très liés à la culture populaire et également d'un auteur anglais, tels que Peter Pan, aient été écrits presque un siècle après "Frankenstein" et soient pourtant d'un sexisme misogyne nauséabond comparé à celui-ci.

Tout n'est donc pas à jeter et je suis certaine que l'analyse en méta-lecture de ce récit doit être passionnante. Mais en tout cas, si vous espérez un bon roman, agréable à lire et dans lequel on peut plonger, passez votre chemin.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}