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Critique de Tinuviel33


Voilà bien des années que je repousse cette lecture, moi qui ai une peur bleue de tout ce qui traite de près ou de loin à de l'horreur. Pourquoi se faire volontairement du mal avec des monstres sortant de notre imagination, lorsque tant de monstres déjà, habitent nos esprits et nos corps humains ? Je vous le demande bien…
Frankenstein est une parfaite réponse à cette question : les monstres naissant de nos imaginaires sont le reflet de nos peurs, nos angoisses, nos questionnements et nos doutes.
Ce roman peut se lire de différentes façons.
Si l'on creuse un peu, on y découvre de nombreux questionnements philosophiques sur la nature de l'Homme : la différence entre l'innée et l'acquis (la nature et la culture), l'influence des constructions sociales sur nos vies, la responsabilité de créer la vie ou de la reprendre, les notions de bien et de mal et leur lien indéfectible, la croyance en Dieu(x), l'influence de la raison, de la passion…
Mais également des questionnements d'ordre éthique : jusqu'où peut et doit aller la science, le progrès est-il arrêtable, la mort est-elle parfois préférable à la vie, qu'advient-il de la responsabilité d'un être sur des milliers de vies, le corps est-il sacré…
J'ai été durant ma lecture extrêmement admirative de la façon dont Mary Shelley décrit Frankenstein et sa créature. Tous le long du livre, on ne peut que se demander qui est véritablement le monstre et qui obtient la palme de la plus grande cruauté. Ce sont deux personnages pourtant, envers qui on ne peut se retenir de ressentir une vive compassion. Ils semblent tous deux prisonniers de leurs mauvais choix, de leurs passions et peut-être même de leur destiner.
La fin de l'ouvrage se termine avec brio et laisse un sentiment doux amer sur les lèvres : l'excès de nos passions nous détruiront-elles donc toujours ?
Lire Frankenstein, c'est découvrir le monstre qui sommeille en soi.
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