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Critique de Calillion


Preuve que tous les "classiques de la littérature" ne sont pas si exceptionnels que ça et que les goûts de lecture se modifient avec le temps. Si au 19ème siècle, ce livre a pu constituer une forme de sommet de l'horreur, aujourd'hui en 2023, il ne m'a même pas fait sourciller alors que je me tiens le plus éloignée possible de ce qui fait peur.
Bien que jamais nommée la créature de Frankenstein est au coeur du récit, au propre comme au figuré. Trois personnages se partagent la narration : Walton, un explorateur anglais qui n'est là que pour recueillir la confession de Frankenstein, Victor Frankenstein qui occupe la majorité du récit et, au centre du livre et du récit de Frankenstein, la créature.
Walton n'étant présent que de manière anecdotique, il est impossible de créer une connexion émotionnelle avec lui. Quand à Frankenstein et la créature, ils sont horripilants et se livrent un concours de celui qui est le plus malheureux. Chacun rejette la faute sur l'autre et aucun ne prend la responsabilité de ses propres actes. La créature est décrite comme monstrueuse mais on sait tout juste qu'elle est plus massive et imposante qu'un homme adulte et avec des capacités physiques supérieures. Elle n'a même pas l'excuse du malentendu puisqu'elle est douée de raison et de parole; c'est d'ailleurs quasi-impossible de dissocier son discours de celui de Frankenstein car ils parlent de la même façon. Au temps pour l'horreur et la caractérisation de personnage... Frankenstein, lui, n'est qu'un monstre d'égoïsme. Il s'est lancé dans une expérience scientifique plus ou moins tabous par orgueil démesuré et, plutôt que d'en tirer une leçon, se place en victime. Il n'est d'ailleurs que la victime indirecte du monstre car ce dernier n'attaque que ses proches. Et pourtant, jusqu'au bout, il reste persuadé que c'est après lui que le monstre en a. Il est conscient d'avoir créer une abomination mais passe son temps en dépression sévère et n'envisage même pas d'essayer de défaire ce qu'il a fait avant qu'il soit trop tard.
C'est du reste un gros défaut du récit : tout nous est rapporté a posteriori, on observe peu de choses en direct. Et les personnages passent leur temps à nous rappeler combien ils sont malheureux, désespérés, au supplice etc... c'est plus qu'horripilant, c'est *bip* ! Il y a sûrement des gens à qui ce genre de littérature "gothique" (et même émo par certains côtés) peut plaire mais c'est clairement obsolète.
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