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Critique de Sivoj


Sivoj
13 février 2016
Même si la qualité d'écriture fait débat, ce roman reste unique par les thèmes qu'il traite : l'inconséquence d'un homme et de ses passions, qui malgré ses nobles intentions, pave la voie de son propre enfer ; la création de la vie la responsabilité de son créateur envers elle – j'y vois un parallèle évident avec la parentalité ; l'asociabilité, la laideur, la marginalisation et leurs conséquences, la solitude, le désespoir ; la justice et la vengeance.
Les deux personnages principaux sont moralement nuancés au point de créer le débat sur la question "Qui est le gentil/le méchant ?". Si ce n'est pas là une réussite, je ne sais plus ce que c'est.

L'écriture est typiquement romantique, et si certains y voient une marque d'obsolescence, je trouve que cela lui donne un charme. La lecture n'est pas difficile et il y a peu de longueurs, excepté pendant le voyage de Victor entre la Suisse et l'Écosse ; les descriptions de paysages et d'humeurs qui l'accompagnent sont lourdes et superflues, et le voyage en lui-même gagnerait à être résumé par une ellipse ; il en résulte que la bonne vingtaine de pages en trop ralentit le rythme sur une proportion non-négligeable d'un livre assez court.
J'ai noté aussi que certains dialogues se répètent en se paraphrasant ; la plupart portent malgré tout la plus grosse part de l'excitation et de l'intelligence de ce roman, mais je comprends pourquoi certains lecteurs peuvent être ennuyés.

Quoi qu'il en soit, c'est un roman important pour la littérature, car il marque le début du gothique victorien et peut même être considéré comme l'ancêtre de la science-fiction, tout en traitant des thèmes importants humainement et qui lui donnent sa profondeur.
Pour réponde à la question de savoir qui est le héros ou l'anti-héros, la fin tragique nous rappelle avec émotion qu'il est inutile de chercher qui a eu plus tort ou moins raison que l'autre ; Victor et sa créature se ressemblent par leur faillibilité.
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