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Critique de LoupAlunettes


Quand l'Hiver vient, cela peut être terrible.

L'histoire semble anodine mais avec Rue du Monde, jamais rien n'est anodin au coeur de l'histoire.

C'est l'histoire d'un village qui profite des charmes de l'Hiver jusqu'à ce que celui-ci se mette à les commander, à s'imposer par la force.



En effet, un jour, le bonhomme de neige qu'ils ont tous construit leur filera une telle frousse qu'aucun n'osera le contredire et ils vivront ainsi, jusqu'au passage du Printemps à le servir.

"- J'exige que, jour et nuit, deux personnes agitent pour moi un éventail.

- Et je veux être sûr qu'aucun bonhomme de neige plus grand que moi ne soit fabriqué dans les villages environnants.

- Les gens doivent m'aimer..."



Si les illustrations sont d'un style graphique enfantin, le ton de l'histoire tend sérieusement vers un conte malfaisant sans en donner l'air.

Même le soleil n'y comprend goutte car à l'heure de la délivrance, au moment où les neiges fondent et que les feuilles repoussent, aucun n'osent acclamer le retour du printemps.

Le froid a soufflé et engourdis la volonté des habitants.



Les grands lecteurs appelleraient cette maladie du froid "le syndrome de Stockholm", les petits écouteurs d'histoires diront simplement que les personnages ont peur.

Pourtant, comment le soleil pourrait-il ne pas être aussi fort que le froid ?

Peut-être redoutent-ils que l'hiver revienne comme chaque année et peut-être encore plus mordant que la veille, pensons-nous?



Pourtant, les enfants le savent bien, l'Hiver est aussi une bonne chose.

D'où la période que nous connaissons tiendrait-elle sa douce chaleur réconfortante ?

Saurez-vous répondre à cette question, chers jeunes lecteurs : quels charmes rendent l'Hiver si doux et plaisant à nos yeux que l'on en oublie le froid?



"...Terriblement déçu, le soleil se recouvre peu à peu de nuages et dit :

- Si vous ne voulez pas vous aider vous-mêmes, je ne peux plus rien pour vous ! ..."



Est-ce la fin de cette histoire traduite du persan par Michel Serres?

Elle reste ouverte pour que les petits lecteurs puissent répondre à la question posée juste plus haut.



Le Printemps tient à peu de choses finalement, certe mais à des choses précieuses qui ne tiennent qu'à notre initiative, voici ce que cela dit.

Une morale forte et étonnante de sagesse pour un album que l'on jugerait très naïf de prime abord.
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