J'étais tranquille sur ma lancée avec les très belles traductions de Chrétien de Troyes, et j'enchaîne naïvement avec
La Chanson de Roland. Pwoh x( J'aurais peut-être dû lire la préface d'abord.
C'est surtout un document historique, qui ne rend pas du tout compte de faits réels, mais des valeurs guerrières de l'époque. La dimension littéraire m'a totalement échappé. Si les exagérations et les répétitions sont des procédés poétiques, ça ne marche vraiment pas sur moi. A la fin je n'en pouvais plus de lire que « les gemmes des heaumes étaient serties dans l'or ». Et j'aurais dû compter le nombre d'occurrences de la phrase « Il pique des deux ». Et puis les personnages quand ils sont émus ils tombent dans les pommes. Et indépendamment de ça, tout m'a paru très sec. Dans la préface on comprend que ça se justifie plus ou moins par le contexte (un récit destiné à la récitation avec des mises en scène, auditoire distrait, problèmes de transcription, problèmes de traduction, etc).
Pour le fond, eh bien c'est tout simplement un texte de propagande guerrière. Pas besoin de développer. Et là les arguments du préfacier ne m'ont pas convaincue.
Par contre on y voit des gestes de communication vraiment étonnants entre les guerriers : « il prend Ganelon par les doigts de la main droite », « les messagers se prirent par leurs manteaux », cas où les personnages prennent la même direction. Et quand des personnages tombent d'accord : « Marsile l'embrasse au cou », « ils s'embrassèrent alors au visage et au menton », « ils s'embrassèrent alors sur la bouche et au visage ». Dommage qu'il n'y ait aucun commentaire là-dessus, ni en note de bas de page ni dans la préface.
Bref, un texte que je laisse volontiers aux historien·ne·s.