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Critique de Ziliz


Ziliz
23 février 2012
Parmi les craintes des parents angoissés/pessimistes, il y a celle d'avoir engendré un monstre, un tueur... Près de deux ans après le carnage commis par son fils de seize ans, Eva, sa mère, éprouve le besoin de s'épancher auprès du père de son enfant - dont elle est désormais séparée - sur le passé, sa vie de couple et de mère, via de longues lettres qui restent sans réponse.

J'ai beaucoup aimé le ton de ce récit, d'autant plus que je craignais du sensationnalisme aussi sanguinolant que larmoyant, style polar/best-seller de plage. Rien de tel, au contraire. Des analyses froides, lucides, d'une femme digne, admirable, qui garde la tête haute et voit en son propre sentiment de culpabilité un soulagement, une façon comme une autre de pouvoir continuer à vivre. le style n'est pas des plus simples, la syntaxe est recherchée, le ton elliptique et l'humour grinçant, cynique, notamment lors des joutes verbales mère-fils. On avance crescendo dans l'horreur, à mesure que l'enfant grandit et que les cas de meurtres en masse perpétrés par des mineurs se multiplient aux Etats-Unis.

Un seul élément m'a gênée, et hélas il a quand même son importance : l'ado-tueur est dès sa naissance un monstre de froideur, d'indifférence, capable de nuire de façon perverse et calculée dès quatre ans (voire avant), une véritable incarnation du diable qui pourrit rapidement les relations du couple parental. Ré-écriture de l'histoire par cette mère (fictive) effondrée ? Un moyen pour l'auteur de rassurer le lecteur que son propre enfant ne tombera jamais si bas ? Ce côté caricatural et réducteur est la seule fausse note, il me semble en effet que tout peut arriver à tout le monde... J'espère que Lionel Shriver ne prétend pas faire de ce cas une généralité...

Question à approfondir avec le film Bowling for Columbine de Michael Moore (2004).

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