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Critique de Souri7


Après avoir lu la quadrilogie Les Fragmentés où la question de l'immortalité via le commerce des organes était abordée, Neal Shusterman pousse ici les limites avec cette nouvelle série : La Faucheuse.


Dans un futur lointain, la Terre est devenue une planète tranquille et ou il fait bon vivre. Plus de famine, de misère, de chômage, de guerre, de gouvernement, de religion et par-dessus tout, plus de maladie, de vieillesse (avec la possibilité de rajeunir en passant le « cap ») et plus de mort. Tout cela grâce au Thunderhead, une intelligence artificielle dirigeant tout via un réseau en cloud où la connaissance accumulée a élaboré cette société idyllique. La population terrestre a donc atteint l'immortalité, mais justement, comme partout, il y a un revers à tout. La mort n'existant plus le Thunderhead a donc décidé de se substituer à la nature pour équilibrer un peu la démographie en créant la Communauté des Faucheurs. Ces êtres ont le droit et le devoir de tuer un certain nombre de personnes par an et par faucheurs.
Dans ce contexte, Maître Farraday, un faucheur expérimenté décide de prendre deux apprentis afin de leur enseigner le métier : Cytra et Rowan. Une amitié amoureuse naît rapidement entre ces deux-là… Malheureusement, pour eux, Maître Farraday n'est pas apprécié par une partie de la communauté des Faucheurs qui sombre dans la corruption (désir de suppression des quotas de personnes à tuer, désir d'enrichissement, de pouvoir…) et ses deux apprentis vont se retrouver au milieu de tout cela avec la perspective de tuer l'autre…


Neal Shusterman semble faire une fixation sur la mort avec cette nouvelle série. Après les Fragmentés où les hommes cherchaient à atteindre l'immortalité via la greffe d'organe, voici une société où la mort n'existe plus. Ce premier tome est plutôt bon avec une histoire passionnante et accrocheuse. L'auteur nous donne ici une vision d'une société parfaite qui justement petit à petit sombre dans la décadence : les faucheurs commencent à prendre plaisir de tuer et se sentent supérieur à la population, les hommes n'ont plus aucune notion du passé puisque leur vie est ad vitam aeternam prolongée et dépendante entièrement des faucheurs. Même le choix de vivre ou de mourir n'appartient plus à l'homme puisque le suicide entraîne automatiquement une résurrection.


Une société qui semble parfaite et qui pourtant semble rongée de l'intérieur. La mort est perçue comme un amusement sans conséquence ; le comportement des faucheurs dévie de son rôle premier (régulateur de la population) pour sombrer dans des massacres et une soif de pouvoir. Ce livre démontre parfaitement que l'homme est un danger pour lui-même.


Un roman astucieusement bien pensé puisque le livre se termine d'une manière ouverte donnant donc le choix au lecteur soit de poursuivre la série, soit d'arrêter là l'aventure.


Une nouvelle série prometteuse que je déconseille cependant aux très jeunes adolescents. En effet, de nombreuses scènes de massacres avec Maître Goddard et ses sbires pourraient choquer.
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