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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment raconter une enfance, qui n'en ai pas vraiment une, alors qu'on a eu ses deux parents avec soi, un petit frère complice, une grande maison et en apparence pas de soucis matériels ?
La romancière et poète Steinunn Sigurdardottir, donnant la parole à Lilla, enfant et adulte, d'une prose très poétique, égayée d'humour, raconte la triste histoire d'une famille de pédiatres, qui trop occupés à soigner les enfants des autres négligent royalement les leurs (« ...ils étaient honteusement dans la lune, ceux-là même qui s'intitulaient papa et maman... et ils se comportaient en réalité comme si Mummi et moi n'existions pas.»), pourtant ils sont inoffensifs, trop. Une maison où une fois la bonne allemande “Magdamamma” partie, sera abandonnée aux bons soins de deux petits enfants, sans parler du côté affectif quasiment absent. Une histoire extrêmement tragique et émouvante, où la petite fille secondé de Mummi le petit frère, va se transformer en la reine de la débrouille pour survivre.
«  Je me débrouillai tant bien que mal pour exister, à peu près à mon image, jusqu'à aujourd'hui . », une image de soi qu'elle trouvera dans l'amour d'un homme, bien que sa vie en deviendra beaucoup plus compliquée par la suite.......

Ce livre qui au fond est d'une tristesse infinie irradie jusqu'à la fin, d'une énergie magique, celle de la Vie, celle qu'on peut toujours entrevoir pourvu qu'on s'en donne la peine ou qu'on soit doué pour l'entrevoir ( à mon âge je ne suis toujours pas sûr lequel des deux est valable), cette énergie qui nous fait supporter tous les revers, tous les maux de l'existence auxquels nous sommes tous exposés, sans exception. Sauf que comme dit Lilla, trop de revers, trop de maux, même l'énergie s'essouffle, les compensations n'arrivent plus à être à l'ordre du jour. “Toute l'existence, une tripotée de compensations pour quelque chose qui manque”, un manque que finalement on ne rattrape pas......
Un livre poignant que j'ai beaucoup aimé !


“J'en suis venue à penser que c'est l'indifférence qui déclenche les choses bien plus
que ne le ferait n'importe quelle intervention”.
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Ce roman conte l'essentiel. Ce qui nous relie à nos parents. Ce qui nous tourne vers un être en particulier, à nous destiné. Ce qui nous penche vers nos enfants. Ce qui nous rend humains.

Ce roman poignant et d'une écriture très poétique m'a prise dans ses rets de vie, de mort et d'amour.

Manque d'amour dès le début de vie, pourtant. Indifférence totale des parents envers la petite Lilla et son frère Mummi. Médecins pour enfants tous deux, ils se consacrent entièrement à leur métier, aux enfants des autres. D'ailleurs Lilla et Mummi ne les appellent pas « papa et maman » mais « les Epoux » ou tout simplement « Ragnhildur et Haraldur ».
Indifférence ignoble, meurtrière.
Et pourtant ! Comment une femme indifférente peut-elle à ce point hanter sa fille ? « Ragnhildur s'était introduite dans les recoins de notre esprit. Tous les chemins ramenaient à cette personne - c'était comme si elle dirigeait tout, du plus petit au plus grand, la fin et la cause fatale ».

Mais Lilla a de la ressource. Elle se tournera vers d'autres personnes et déversera son amour sur son petit frère, sur une femme en manque de son enfant, et sur celui qui l'éveillera à son propre être. Tout tourne autour de ce dernier, d'ailleurs, qui part et qui revient. Qui l'attend.

Lilla deviendra infirmière auprès des êtres en fin de vie.

Le début d'une vie, la fin d'une vie : tout passe par l'amour.
Roman poignant, je l'ai dit. Pas mièvre pour un sou !
Tendre et tragique.
Philosophique, finalement. Car il remonte aux sources.
A la source essentielle.

Merci à mon amie Annette qui, par sa critique sensible, m'a orientée vers cette histoire islandaise mais universelle.
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Je viens de finir ce livre qui m'aura tenu en haleine peu de temps, un livre islandais qui m'a fait le même effet que Rosa candida. J'ai eu le "malheur" d'engloutir le début, de le poser quelques jours et de le reprendre en étant complétement perdue, mal m'en a pris. En reprenant le cours de l'action, on est tout de suite absorbé par cette plume tout à fait authentique, tout à fait poétique et quant à moi, elle m'a tout de suite interpellée. J'ai même été jusqu'à presque louper mon arrêt de train tellement je suivais avec palpitation la narration. Et d'ailleurs, quelle est-elle?

Nous sommes à Sjafnargata, bourgade islandaise pareille à toutes autres. Lilla c'est la narratrice mais son nom est très peu évoqué. C'est son surnom, Li, qui est chuchoté dans le creux de l'oreille, car c'est le petit nom que lui a donné son amoureux. Nous la suivons de l'enfance jusqu'à sa vie adulte, elle qui est un peu perdue dans son quotidien peu banal. Car ses parents sont médecins et n'ont d'intérêt que pour les petits corps malades. Raghnildur, la mère, est impitoyable dans ses diagnostics, elle a le don de reconnaître la maladie à sa base. Haraldur, le père, est plus coulant mais non moins tout autant absent à son devoir paternel. C'est ainsi que grandissent Li et son petit frère Mummi, comme des mauvaises herbes. Étaient-ils désirés? Leurs parents, qu'ils appellent entre eux "Les Époux", les évitent et semblent toujours extrêmement étonnés lorsqu'ils les croisent dans une pièce.

Heureusement la maison est grande, les rencontres sont rares et chacun respecte donc l'espace de l'autre comme un colocataire imposé. Les parents entre eux adoptent la théorie de l'autruche en s'enfermant dans des rôles de conjoints ordinaires : "où sont passés mes lunettes?" sont le lot quotidien de ces deux-là qui se sont retrouvés liés presque malgré eux (c'est du moins la sensation qu'on en a). D'ailleurs, l'hypothèse se confirme puisque Raghnildur garde en secret le poème d'un de ses amants de jeunesse et Haraldur lui, conserve une photo d'une ancienne petite amie décédée. Mais qu'est-ce que c'est que cette famille, me direz-vous? C'est exactement la question que je me suis posée car on a tout à fait l'impression d'être tombé dans un milieu de fous où tous les gens se côtoient presque forcés (sauf les enfants qui grandissent ligués contre les adultes). Voilà pour le schéma familial de Li ! Sauf que Li n'est pas seulement une enfant non choyée par ses parents, elle est aussi une femme qui a connu l'amour. C'est d'ailleurs cet homme, qui l'a fait vibrer par le passé, qui est le fil conducteur du livre. En effet, ils se sont connus adolescents, se sont aimés très sérieusement (l'amour peut-il être sérieux?) et se sont séparés, comme par la force des choses. Sauf que l'homme est de retour en Islande après un long périple en Italie et que c'est toute une histoire qui ressurgit. Les retrouvailles sans doute sont fortes car il y a tant à raconter...

J'ai l'impression d'avoir raconté beaucoup mais j'ai malgré tout omis des éléments importants qui ponctuent la vie de cette petite Li. Elle marche dans les traces de sa mère, se lie d'amitié pour l'"herbivrogne" du village, succombe à un homme, part et revient. C'est en somme une histoire loufoque où se mêlent les poèmes et une narration subtilement menée. Il y a les flash-backs, les apartés pour l'amoureux, les réflexions sur l'amour et la vie, enfin il y a cette famille, autant un poids qu'un indestructible attachement auquel on se rapporte lorsque le doute l'emporte.

Un livre fort et que j'ai aimé... beaucoup !
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Fruit de pérégrination en librairie, j'ai choisi ce livre, un peu comme ça, parce que la couverture était très belle, parce que je suis très attirée par l'Islande et que j'ai remarqué que j'étais très sensible à l'écriture islandaise (si on peut faire une généralisation...). Et ce fut gagnant! Une lecture très belle, riche et poétique.

Ce roman est l'histoire d'une femme, Lilla, qui se souvient de son enfance d'enfant mal-aimée ou plutôt non-aimée. Lilla a grandit dans une grande maison vide et bordélique de Sjafnargata, accompagnée seulement de son frère adoré Mummi. Lilla, dès sa naissance, prend conscience qu'elle gêne ses parents et surtout sa mère, Ragnhildur. Lilla et Mummi grandissent donc seuls, sans une once d'intérêt de la part de leurs parents, ni même d'amour. Lilla prend l'amour là où elle le peut, au près d'une nounou qui disparait du jour au lendemain sans qu'elle ne le comprenne, d'une dame alcoolique et abandonnée de tous. Lilla ne comprend pas bien ce qui se passe autour d'elle, Lilla perçoit seulement les choses et les événements et les interprètent comme elle peut. Personne ne lui explique la vie. Lilla va se sacrifier pour devenir ce qu'elle pense qu'une petite fille doit être pour être digne d'amour. le manque d'amour est si cruel qu'elle va même s'inventer une amie qui elle aura une vie remplie d'amour auprès d'une mère merveilleuse.

Le portrait que Lilla brosse de sa mère lorsqu'elle est adulte, est implacable mais pour autant pas accusateur ni rancunier, comme le montre cette citation:

"Pour elle, la vie, et celle des enfants en particulier, devenait de ce fait une monstruosité intolérable.
Ragnhildur estimait qu'il était carrément immoral de regarder de trop près les bons côtés des choses quand les mauvais étaient si prédominants. Elle ne connaissait rien de plus bête que l'optimisme"

Le Cheval Soleil est vraiment la démonstration de toute les théories psychologiques comme quoi un enfant ne peut se construire sans amour ni contact humain. c'est un vibrant plaidoyer:

"L'enfant est dépendant des adultes. Les adultes peuvent le traiter exactement comme bon leur semble et profiter de la différence de force physique et d'aptitude mentale qui les sépare. La souffrance d'un enfant est le plus inexcusable de tout ce qui est inexcusable et des millions d'enfants naissent en des lieux et des pays où rien ne les attend qu'un cortège ininterrompu de souffrances depuis l'instant où ils voient la soi-disant lumière du jour. Soi-disant. Non, je n'appelle pas ça lumière du jour. J'appelle çà la nuit noire de l'éclipse causées par les hommes"

Mon résumé pourrait faire passer ce livre pour un roman glauque et lourd, il n'en ai rien, c'est élevé, aérien, magnifique et surtout prenant. On avance avec Lilla, on veut qu'elle trouve la paix, qu'elle se laisse aller à l'amour quand il arrive. J'ai été particulièrement émue quand elle s'aperçoit que son père, en fait, l'aime.

Lien : http://lisouworld.blogspot.f..
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Lilla et son petit frère Mummi grandissent tant bien que mal entre deux parents qui ne s'occupent jamais d'eux et ne leur montrent jamais de signes d'affection. Lilla, devenue adulte, se souvient de ces moments parfois douloureux parfois insouciants et décide, après avoir appris le retour de son amoureux d'antan à Reykjavik, de profiter de la vie et de ne plus se laisser entraîner dans le malheur...

Lu dans la foulée d'un autre roman de la même auteure, j'ai immédiatement retrouvé le style inimitable de cette dernière, pour mon plus grand bonheur. Autant le premier livre était doux, lumineux, autant celui-ci est, malgré sa beauté, d'une tristesse insondable. Les affres de l'enfance malheureuse de ces deux enfants livrés à eux-même (alors même que leurs parents sont médecins et soignent d'autres enfants!), le courage et l'abnégation de Lilla qui prend tout de même sur elle de soigner sa mère jusqu'à la fin, sans même parler de cette promesse de bonheur, enfin, fauchée brutalement, quelle désolation se dégage de ces pages magnifiques ! On peut être un peu déboussolé par les flashbacks qui reviennent constamment ainsi que par les épisodes dont on ne sait pas bien s'ils mettent en scène des personnages réels ou imaginaires (la solitude contraint Lilla à des amitiés étranges...) mais en refermant ce roman, j'ai tout de même le sentiment d'avoir pris part à un grand moment de littérature. Magnifique mais si triste...
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sur l'étagère des indispensables
Lien : http://dismoicequetulis.over..
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