Le poêle ronfle dans le bureau de
Maigret. Dehors, la vie parisienne s'écoule au fil des ces dix-sept heures d'interrogatoire interminable que
Maigret et son collègue Lucas font subir au Danois
Carl Andersen.
Alors que la brume sur la Seine se lève et laisse place au petit jour,
le suspect est libéré. Un homme qui irrite et surprend le commissaire par sa capacité à garder toute sa distinction malgré cet interrogatoire éprouvant.
Ce Danois vit avec sa soeur, au carrefour des Trois-Veuves. La voiture de son voisin, avec sur un des ses sièges le cadavre d'un diamantaire d'Anvers, a été retrouvée dans son propre garage. Seules trois maisons se dressent aux abords de ce carrefour : une villa d'où une femme épie derrière les rideaux, un garage qui semble plutôt louche et la maison louée par le Danois, sombre, désordonnée et à l'atmosphère lourde.
Une ambiance étrange, une atmosphère trouble, dense.
De nombreux coups de feu fusent dans cette affaire qui excède et bouscule la placidité légendaire de
Maigret. Des personnages énigmatiques que le commissaire tente de percer à jour. Une jeune Else, à l'attitude théâtrale, sensuelle, troublante.
Maigret en casse même le tuyau de sa pipe tellement le danger rode et l'excède.
Une très bonne intrigue, menée avec brio et qui nous plonge au beau milieu de ce carrefour tout en évitant les coups de feu !