Peut-être le premier
Maigret que j'ai lu, dans le Livre de poche, quand la collection avait encore ses splendides couvertures (celle de l'époque évoquait une ambiance à la
Francis Carco). Tout a été dit sur ce roman de
Simenon : l'énigme est parfaitement maîtrisée (tout comme sa résolution), l'atmosphère est humide et froide à souhait et la description d'un Concarneau inquiétant concoure à traduire une noirceur absolue qui n'empêchera pas la rédemption. Car l'on trouve dans ce roman du tout début de la série (1931) ces notables de province veules et méprisables que
Simenon excelle à décrire (
Claude Chabrol lui doit beaucoup) mais aussi des braves gens, humbles et victimes des premiers. Ce sont pourtant la compassion et l'humanité qui l'emporteront grâce à un commissaire déjà dans son rôle de « raccommodeur de destinées ». A coup sûr un des grands
Maigret, dans une écriture très nerveuse faisant une très large place aux dialogues. Les amateurs de séries télévisées aimeront la version noir et blanc tournée par Claude Barma en 1968 (période Jean Richard), à mon avis l'une des meilleures adaptations d'un roman de
Georges Simenon.
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