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Critique de Biblioroz


Une volute de fumée s'échappant de sa pipe, Maigret est à sa fenêtre d'où il observe le train-train quotidien du boulevard Richard-Lenoir alors que sa femme s'affaire dans son dos à ses tâches ménagères. Sur recommandations des médecins, il est en vacances forcées donc interdit de séjour Quai des Orfèvres.
Paris étant déserté au mois d'août, Maigret trouve finalement judicieux d'y passer ses vacances, y flâner avec Madame. le matin, pour ne pas être dans les pattes de sa femme, il adopte une nouvelle routine, à la terrasse déserte d'un bistrot place de la République. Un petit café ou une bière, selon la chaleur matinale, et les journaux du matin. Un titre à sensation attire son attention : « Un cadavre dans un placard ».
Maigret décide de s'amuser à suivre cette affaire en spectateur, pour une fois il sera du côté du grand public. Il sait que c'est l'inspecteur Janvier qui mène l'enquête. Va-t-il sortir grandi de cette situation ?
La victime est nue, pliée dans le placard du laboratoire qui jouxte le cabinet médical du célèbre Docteur Jave. Celui-ci est en vacances dans le midi, en famille. le jeune docteur Négrel le remplace. Rapidement identifiée, c'est madame Jave, une Bretonne de Concarneau, malingre, timide et effacée qui est la victime.
Maigret sollicite son ami le docteur Pardon afin de glaner des informations dans le milieu médical. Il suit l'affaire dans les journaux et, au gré des éditions du matin puis de l'après-midi, le lecteur se plonge dans un roman feuilleton.
Les journées du vacancier vont se passer à arpenter, en touriste, les rues de Paris, bras dessus bras dessous avec madame Maigret qui finit par en avoir mal aux pieds. La parution des journaux rythme les journées, ils seront parcourus aux terrasses des cafés. le couple s'amusera même aux commentaires et hypothèses d'un jeune couple d'amoureux absorbés par ce fait divers estival.
L'amusement tourne tout de fois à l'irritation, frustré de ne pas avoir tous les éléments et les réponses à certaines questions. Arrivera-t-il à se retenir d'apporter son grain de sel à l'enquête ?
Le voici trépignant à la fin du repas, attendant Madame Maigret qui fait la vaisselle, il irait presque jusqu'à l'aider… mais faut pas pousser on est dans du Simenon en 1957 !
C'est comique de constater qu'un commissaire est en vacances et que c'est toute la PJ qui est orpheline ! Paris s'apparente, le temps d'un roman de Simenon à une petite ville de Province.

Une enquête rafraîchissante qui fait oublier le triste sort de la pauvre victime. Les Maigret en profitent pour réaliser des projets toujours remis. Un restaurant en bord de Marne où ils étaient allés il y a vingt ans et où ils commanderont le même menu, une friture de goujons et une andouillette grillée. Les regards complices et tendres échangés avec son épouse décrivent ce couple uni et solide dans lequel transpire de la nostalgie et de la reconnaissance.
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