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Critique de jordiland


Mon avis et mes impressions sont plus pour l'ensemble des 2 volumes (Hypérion - La chute d'Hypérion) que pour le premier seulement car les 2 se suivent et se comprennent ensemble.
J'ai mis une note de 3,5, car il me semble qu'il est difficile de mettre une note inférieure, au regard de l'oeuvre réalisée, assez impressionnante. En même temps, ne mettre que 3,5, montre en partie mes déceptions, et lassitudes au cours de la lecture.

Précautions de départ :
- ne pas oublier que le livre a été écrit dans les années 90, juste au démarrage du Word Wide Web, par exemple, mais aussi avec la culture américaine de ces années-là, et toutes les influences littéraires, notamment concernant la science-fiction et la fantasy.
- peut-être se renseigner avant (ou après) sur la poésie de John Keats et son thème d'Hypérion, car c'est la trame inspirante de Dan Simmons pour ces livres.
- s'attendre à quelques notions de physique quantique, de Bible, etc. (On peut tomber nez-à-nez avec des formules de Planck, le sacrifice d'Abraham ou la théologie christique, sans parler de toutes les notions d'espaces et de temps), surtout dans la chute d'hypérion.
- être prêt donc à se retrouver face à de la poésie, de la métaphysique, de la physique, de la mythologie, de l'érotisme, de l'action militaire, de la stratégie, de la politique, de la philosophie, du langage vulgaire, de l'amour, de l'ironie, du policier, de l'écologie, de la critique historique, la romance, la création du monde, … et tout ça dans le désordre ! (Ça donne des fois l'impression qu'il y a à boire et à manger ! ^^)
- attention, il n'y a pas de glossaire du matériel technique du futur. En soi, on se débrouille, mais il y a quand même des termes dont on se demande à première vue, s'il s'agit de termes inventés ou déjà existants.
- attention, au niveau écriture, c'est pas du Victor Hugo ! C'est seulement mon (petit) avis, mais ça manque de richesse et de finesse. Les envolées littéraires sont rares.

En premier lieu, l'histoire est quand même bien construite, c'est assez cohérent. Il y a certains choix scénaristiques de l'auteur auxquels je n'ai pas adhéré, mais c'est subjectif et c'est lui qui a écrit le bouquin.
Le premier volume s'attache à relater l'histoire et les motivations des 7-8 pèlerins, le pourquoi ils se retrouvent à faire ce pèlerinage sur Hypérion, qui semble une opération de la dernière chance.
Le second prend une dimension cosmique, même si l'enjeu principal se situe sur Hypérion, et on découvre alors tous les tenants et aboutissants, l'univers du bouquin, les aspects dramatiques et existentiels, etc.
Les explications techniques, scientifiques ou philosophiques des différentes réalités sont relativement claires et arrivent au bon moment.

Cet oeuvre, que l'on pourrait mettre au niveau de Dune, le Seigneur des Anneaux, Star Wars, ou d'autres, peut nous aider à nous poser un certains nombres de questions existentielles sur tous les domaines de la vie humaine et de l'univers, au présent comme au futur. le récit anthropologique du prêtre, les choix et états d'âme du cybride, la question des IA, leurs places et notre dépendance toujours accrue, ont pu susciter un intérêt pour moi.

Ma difficulté a été de suivre les méandres de l'histoire, de passer d'un personnage à l'autre, d'un style à l'autre, et finalement de vouloir terminer alors que mon intérêt n'allait pas grandissant.
Pour certaines scènes, on verrait bien un film des années 70, avec la voix off de Mike Hammer, où règnent courses poursuites, whisky à gogo, belles nanas, et clichés matchos (Lamia par exemple). Chaque personnage a un peu son style, ce qui peut paraitre logique, mais bien souvent dans une caricature.
Certaines tournures de phrases sont presque incompréhensibles, ou au moins désagréables, mais là, j'ai du mal à me rendre compte si cela vient de l'auteur ou du traducteur. Et la technique de passer du présent au passé dans la conjugaison des verbes, en vue de marquer des moments (états) particuliers, ne me semble pas trop maitriser, assez confus.
Dans nos années, on parle (trop) souvent de la couleur taupe, eh bien, dans le futur, il n'y en a que pour la couleur lapis-lazuli répéter à l'excès ! (Je sais, c'est un détail)
On s'aperçoit aussi que, plusieurs siècles après le notre, alors qu'on a été partout dans l'espace, on se retrouve avec les mêmes comportements, les mêmes problématiques, les mêmes dépendances, …
Je n'en peux plus des combats à répétition, sans grande originalité, où le gars met un temps fou pour mourir, alors qu'il se retrouve face à un super champion (j'appelle ça un combat à la Marvel).

Idem pour la présidente qui se fait une ballade à travers différents mondes à un moment crucial, …
Pour lire certains passages, il faut quand même beaucoup d'abnégation, de patience et de persévérance !
Sinon, je suis resté assez hermétique à la poésie de Keats, et à la question des dieux technique et humain, + 2 intelligences ultimes semblant être en concurrence …. (Discours d'Ummon par exemple)


Désolé, la liste est longue, et encore, je ne mets pas tout. Forcément, sur la longueur, on s'expose davantage à différents aspects pas toujours appréciables, appréciés et/ou de valeur.
Pour finir, je n'ai pas été très enthousiasmé (comme je l'ai été pour Dune ou le Seigneur des Anneaux) et même si je ne regrette pas de les avoir lus, j'ai l'impression d'avoir souvent patiner dans le vide et je ne pense pas lire la suite (Endymion, qui se passe 3 siècles après).

Tout ça bien sûr est très subjectif !
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