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Critique de LadyRomance


Les trois soeurs est un classique du début du XXème siècle que je suis ravie d'avoir découvert. Il est évident que May Sinclair, autrice de talent que je ne connaissais pas, s'est inspirée du courant de la psychanalyse de l'époque pour l'écrire. Elle explore les mobiles inconscients du comportement humain et la sublimation du désir.
L'autrice venait de se consacrer à une étude pointilleuse des soeurs Brontë dont elle s'est également inspirée pour les personnages principaux du roman. Ainsi, on retrouve trois soeurs de 23 à 27 ans (Alice, Gwenda et Mary) dont le père, James Carteret, est un vicaire despotique venu les "cloisonner" dans un petit village de la Haute-Lande anglaise. le cadre idéal pour mettre en scène les frustrations des membres de cette famille et de leur entourage dans le contexte puritain de la société victorien. A commencer par le vicaire lui-même dont la troisième femme s'est enfuie. Il ne veut pas divorcer car sa qualité d'ecclésiastique le lui défend. Condamner au célibat car sinon il serait infidèle, il vit un véritable supplice qu'il fait peser sur ses filles. Ainsi, chacune des trois femmes appréhendent une interdiction latente de se marier selon son caractère et la capacité à défier cet homme rigide. Car lorsque débarque dans la paroisse le jeune et beau docteur Rowcliffe, celui-ci apparaît comme le sauveur qui pourrait bien les sortir de leur désolation déclenchant une passion décuplée par une sensualité bridée.
Le déroulement de l'intrigue m'a étonnée et surprise plus d'une fois car le récit se veut réaliste et motivé par la psychologie des personnages. Je n'ai pas toujours totalement adhéré à la tournure des événements mais cela m'a paru très intéressant et original. J'ai beaucoup apprécié le style avec lequel l'autrice relate ce qui se passe en chacun des personnages, les tumultes qui les agitent et l'interprétation qu'ils font de ce qui les traverse ou de ce qu'ils ressentent et la compréhension qu'ils peuvent avoir des actions ou de ce qui se passe pour les autres.
May Sinclair ne s'embarrassant pas d'appartenir à un courant littéraire quelconque écrit selon ses inspirations et ses convictions se laissant influencer volontiers par la psychanalyse. Et que pouvait mieux l'inspirer suite à ses recherches que la famille Brontë pour écrire un roman touchant et poignant sur le désir et les mystères de la psyché féminine au tournant du xxème siècle...
Un autrice classique à découvrir si cela n'est déjà fait !

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