Pétrole ! est un des rares livres où je n'ai pas réussi à me faire un avis clair une fois la dernière page tournée. Première certitude, j'ai préféré
La Jungle, du même auteur, plus prenant et plus halletant.
Mais ce roman, n'est pas dénué d'intérêt, bien au contraire. Dans
Pétrole !, Sinclair prend le temps d'installer ses personnages, et leur fourni une complexité rare. Mention spécial à Papa, dont on comprend, dès les premières pages, que derrière ce magnat du
pétrole, qui n'a pas peur de se salir les mains pour réussir, se cache "un bon type" qui essaie de faire du mieux qu'il peut. Il aurait été plus facile de choisir un rapace qu'on aurait pris plaisir à détester. Mais Sinclair n'a pas opté pour la facilité et le pari est réussi.
Puis, il y a Bunny. le fils, dont le tiraillement entre son milieu, son père, et ses idéaux socialistes, au sens large du terme, vont constituer le socle de ce roman fleuve de presque 1000 pages. Parfois agaçant, on ne peut cependant que compatir aux conflits de loyauté qui ne cessent de l'animer, tout en s'interrogeant sur la manière dont il va pouvoir finir par concilier, ou pas, ses sentiments avec ses aspirations politiques.
Ce livre dépeint également particulièrement bien une époque, celle de la ruée vers l'or noir, avec ses (basses) méthodes, et dans un contexte de montée du communisme. Tout parait alors possible à ces ouvriers qui doivent affronter une répression qu'on n'imaginait pas plusieurs décennies avant la Guerre froide.
Un grand roman, certainement. Mais avec un petit quelque chose qui manque, sans que je n'arrive bien à définir quoi. Peut-être que, tout simplement, j'en avais des attentes trop grandes après la gifle que m'avait infligé
La Jungle.