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Critique de MissJZB


Nalini Singh est décidément une grande auteure capable de créer des romances impossibles dans un univers très riche visuellement et mythologiquement parlant. Elle était un peu attendue au tournant avec ce quatrième opus, car le dernier clôturait la trilogie consacrée à Elena et Raphael, le terrifiant Archange de New-York ayant succombé à la passion dans les bras d'une chasseuse.

Nalini nous avait éblouis par la qualité de son écriture, toute en sensations, et par la psychologie poussée de ses personnages, desquels elle ne nous cachait rien, de la peur la plus primitive à la cruauté la plus abjecte. On se demandait donc vraiment comment elle allait pouvoir quitter ses deux protagonistes fétiches, même si on trépignait d'impatience à l'idée de voir les Sept exploités à leur tour. Elle a mis un tel soin à les présenter dans les trois premiers tomes qu'on s'attendait à du grandiose les concernant. C'est d'ailleurs l'une des rares séries qui m'ait donné autant envie de découvrir les personnages principaux que les secondaires.

Pour cette première incursion auprès des hommes de main de Raphael, il était logique de commencer par leur chef, Dmitri, ce vampire loyal à la présence aussi décadente que sa sexualité présumée. Et c'est, pour moi, une grande réussite sur tous les fronts.

Avec l'histoire de Raphael, Nalini avait choisi de nous présenter un être inhumain, ce qu'on gardait tout le temps à l'esprit, et qu'elle ne manquait pas de nous rappeler à la moindre occasion. Ici, il y a une richesse impressionnante dans le texte qui vous remue les entrailles avec un tisonnier brûlant. Ce tome est bien différent dans le sens où Dmitri a été humain, qu'il est marqué par un passé abominable qui ne peut que trouver des échos douloureux en nous. Il refait surface à mesure qu'il fréquente Honor St Nicholas, une chasseuse traumatisée par les vampires, et qui pourtant ne peut s'empêcher d'admirer cet être singulier qui la fascinait bien avant les terribles événements qui ont failli mettre un terme à sa vie.

Nous avons affaire à deux personnages d'une grande force qui forment un couple très bien assorti. Il n'y a pas de déséquilibre dans leur relation, et Honor est une femme crédible dans sa manière de penser, ce qui n'était pas une mince affaire compte tenu de ses blessures.
Si la série avait tendance à osciller entre romance paranormale et urban fantasy, ce tome nous permet de trancher de façon nette en faveur du premier, même si l'univers n'a rien à envier au second genre. L'enquête, en dépit d'un effacement en milieu de tome, est bien menée, et il est agréable de voir qu'elle prend une tournure plus personnelle, les parfums de vengeance et de souffrance imprégnant les pages de ce livre avec une honnêteté qu'on apprécie.

La séduction de Dmitri est entreprise avec intelligence et doigté. L'homme sait ce qu'il fait, et on n'a aucun mal à croire qu'il a eu mille ans pour s'exercer. La montée du désir est encore une fois suffocante, et les (nombreuses) scènes de sexe… No comment. On parle aussi de guérison et de pardon. En s'apprivoisant (de manière très crédible), Dmitri et Honor en viennent à se soigner de leurs maux respectifs et la fascination qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre se transforme progressivement en amour. Un amour bien plus profond qui semble avoir résisté au temps, ce qui confère une note très romantique à cette histoire.

Nalini prouve ici que les Sept ont une voix particulière, pas seulement une présence. Nous en retrouvons quelques-uns pour de belles démonstrations de complicité. Nous entendons parler des autres avec quelques informations sadiquement lâchées pour mieux nous titiller. L'univers est toujours aussi sombre et éblouissant à la fois. On ne se lasse pas de cette luxure émoustillante qui colle parfaitement à la saveur de cette saga. J'attends impatiemment le tome sur Jason, l'ange aux ailes de ténèbres et au tatouage intrigant, ce maître-espion qui écoute plus qu'il ne parle…
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