Il me manquait Bonjour cauchemar pour clore mon tableau de chasse de
Pierre Siniac !
Chose faite, il trône désormais au dessus de ma bibliothèque cheminée à la place de ma tête de sanglier et aux cotés de tous mes autres petits
Siniac.
Ce polar des années cinquante est paru dans la collection "Crime parfait ?" en 1958, la même année qu'Illégitime défense, son tout premier.
Bonjour Cauchemar, son deuxième roman qu'il signe sous le pseudo de
Pierre Signac ( à ne pas confondre avec son troisième roman
Monsieur Cauchemar) vous fera chanter et déchanter ... Il n'est certes pas aussi truculent que son excellent
Ferdinaud Céline , on sent encore le jeune
Siniac un peu timoré, tout en retenue, pas encore prêt à lâcher complètement son humour vachard et ses perles aux cochonnes. Mais le portrait de Florent Lespardier, petit journaliste d'une une gazette locale devenu un écrivain à succès, le meilleur conteur contemporain selon son éditeur Coué-Vérac faiseur de Concourt, est gratiné...
La panne sèche n'est pas loin, l'histoire tourne vite au vinaigre et au nègre..Bref, comme d'habitude avec
Pierre Siniac, on tourne en rond, en large et en travers, on prend les chemins de traverse. Ici, avec des manuscrits qui apparaissent et disparaissent comme par enchantement .
le passe muraille de
Marcel Aymé est revisité à sa drôle de façon . Et l'atmosphère est glauque à souhait, un messager des ombres rôde dans le coin, un ancien collabo pointe son nez sous l'oeil vigilant d'une chienne de garde tandis que l'écrivain sue à la tâche. La narratrice du cauchemar ambulant , c'est sa femme Irène, épouse délaissée qui avoue dès les première pages du polar avoir commis l'irréparable.
Ce n'est pas le meilleur de ses polars mais on se laisse manipuler par sa plume endiablée, ses personnages englués et son engrenage infernal en spirale qui feront sa marque de fabrique.
Bonjour Cauchemar, je n'ai plus de Siniac-Signac à me mettre sous la dent !