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Critique de Le_chien_critique


De nos jours, en République Eusistocratique de Finlande. Nous suivons l'histoire de Vanna / Vera, de sa petite soeur et de sa grand-mère. Dans cette société dystopique, les individus sont classifiés. Dans ce texte, il sera beaucoup question des éloïs, femmes blondes et manucurées, éduquées pour devenir l'épouse parfaite, écervelée et soumise, bonne pour le ménage, le potager et l'éducation familiale. On remarque que ce roman a été écrit par une femme, elle a su retraduire parfaitement son rôle et statut social au sein d'une société digne de ce nom.
Pas de bonnes éloïs possibles sans les virilos, la seule raison de vivre des éloïs. Les autres castes sont les morlocks, sous race féminine, et les infrahommes, dont nous ne serons pas grand-chose (un futur roman dans ce monde ?)

Vanna / Vera devait être prédestinée à être une morloch, mais grâce au concours de sa grand mère, elle se fait passer pour une éloïs. Mais dans cette société où les apparences règnes en maître et la délation un sport nationale, cela revient à tenir une position pour le moins schizophrène. Comme de bien entendu, dans cet Etat hygiéniste et eugéniste, tout ce qui peut permettre aux personnes de s'évader est interdit, prohibé : pas d'alcool, de tabac, de drogues… Certains ont trouvé une parade, le piment et son composant actif capsaïcine. de quoi redonner du gout à une vie fade et sans saveur...

Le roman est composé de coupures diverses, récits de narrateurs différents, lettre, rapport officiel, extrait de manuels (dont Histoire abrégée de la domestication de la femme) et de magazines. Nous sommes immergés dans ce monde au fil des pages, la tension augmentant au fur et à mesure. Ce procédé, à la mode, est bien exploité ici, parsemé de touches d'humour noires. Une des grandes réussites de ce roman.

D'autres bonnes idées au fil du récit : l'histoire de la relation entre les deux soeurs, le trafic de piment, l'hygiénisme social, la stérilisation des déviants, la réécriture du petit chaperon rouge, le marché de l'accouplement ressemblant étrangement au marché aux bestiaux ou à la fameuse émission L'amour est dans le pré. Johanna Sinisalo, sans rien inventer, a réussi à construire ce puzzle d'éléments réalistes et historiques.

Au deux tiers du roman, petite baisse de régime et ensuite l'auteur verse dans le mystico-fantastique.

Roman féministe qui ne verse pas dans l'outrancier, thriller efficace, une bonne découverte malgré une fin ratée.


Lien : http://lechiencritique.blogs..
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