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L'idée de départ m'a passionnée. Utilisatrice quotidienne d'Internet, imaginer vivre sans nos claviers peut paraître une vue de l'esprit, un virage à 180 degrés vers un passé si proche et si différent.
Mais comment faisait-on, avant?

Ecoeurés par l'utilisation perverse de l'hydre dont ils sont les créateurs, des développeurs de la Silicon Valley veulent faire exploser le système informatique qui dirige le monde. Organisés en contre-pouvoir, une armée virtuelle est prête à passer à l'attaque pour ce qui s'apparente à un acte de terrorisme. Et cela ne plait pas du tout à toutes les sociétés qui brassent un argent phénoménal depuis la création de la bulle Internet.

Tels Prométhée et Epiméthée, deux programmeurs de génie revisitent le mythe de la création, celui d'un monde virtuel où la connaissance est manipulée par de puissants algorithmes, bloquant l'individu entre liberté et aliénation.

Roman contemporain, thriller virtuel, nerveux et paranoïaque à l'écriture sèche et abrupte. J'ai craint d'être dépassée par l'aspect technique du propos, mais l'ensemble reste aisé à suivre, porté par un ton incisif et sarcastique.
Une bonne trouvaille de lecture, qui donne vraiment à réfléchir sur les implications de cette technologie déshumanisée que l'homme a créée.

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Extraits :

Je déteste les gens qui n'utilisent pas Internet car je n'ai pas d'emprise sur eux: ils sont secrets comme des individus.

Au commencement était le Verbe; à la fin: le Smiley
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Décidément j'aime cette faculté qu'ont les éditions Plon de choisir des écrivains ancrés dans le réel et qui nous offrent un regard affûté et très contemporain sur le monde dans lequel nous vivons. L'an dernier, Nos âmes seules de Luc Blanvillain avait su me toucher pour cette même raison. Plus récemment c'est Anaïs Llobet et son premier roman, Les mains lâchées qui m'a convaincue. Où la lumière s'effondre ne déroge pas à la règle même s'il est plus cartésien et joue moins sur l'émotion. Mais c'est aussi le propos qui veut ça.

Le sujet c'est Internet. Omniprésent, omniscient, omnipotent. Au point de se demander régulièrement s'il apporte la liberté ou l'aliénation, s'il ouvre nos horizons ou au contraire les réduit, les contraint sans que nous nous en rendions compte. Guillaume Sire met en scène un duo de petits génies du web, de ceux qui jouent dans la cour des grands aux côtés des Larry Page, feu Steve Jobs, Mark Zuckerberg, Bill Gates, Jerry Yang ou Marissa Meyer. Paul Mercier et Robin Valery sont des figures de la Silicon Valley, créateurs de génie, opportunistes qui ont vu parmi les premiers le potentiel offert par la création d'Internet et ont su en tirer profit grâce au caractère visionnaire de Paul et aux talents de programmation de Robin. Mais Paul a fini par se retourner contre sa créature, convaincu qu'elle lui échappe et ne correspond plus aux idéaux qui ont guidé son développement. Paul a décidé de détruire Internet et a mis au point un savant dispositif mêlant une armée de 10 000 hommes à des ressources technologiques de pointe pour parvenir à ses fins, contre l'avis de Robin. Quelques jours avant de passer à l'action, Paul est abattu en pleine rue et hospitalisé dans un état critique, sous l'étroite surveillance d'un policier, Malone qui soupçonne les intentions criminelles de Paul sans pouvoir les prouver. Paul demande à Robin de mener le projet à son terme à sa place.

"Internet est devenu grâce à nous un miroir qui renvoie ce que vous montrez et vous dit ce que vous pensez en confirmant ce que vous croyez".

Robin, tout en étant parfaitement conscient de la perversion du système possède assez de détachement et de cynisme pour s'en satisfaire et apprécier sa vie telle qu'elle est, sans s'embarrasser d'idéaux. A cheval entre deux mondes, le réel de chair et de sang figuré par sa femme et son fils, le virtuel sur lequel il base sa réussite et dans lequel il pense toujours être capable de garder la maîtrise de la situation. Pourtant, la proposition de Paul le tente. Va-t-il déclencher le plan de son ami et lancer la destruction d'Internet ?

Grâce à cette intrigue déroulée comme un polar, l'auteur nous propose de nous interroger sur notre rapport à Internet, sur l'image du monde que le réseau nous renvoie, sur les vérités qu'il nous impose sans que nous cherchions à les remettre en cause. Avec une question centrale : qui dirige vraiment internet ? Et ceux qui le dirigent ont-ils désormais tous les pouvoirs ?

"L'informatique est régie par une politique douce mais puissante, qui consiste à conduire les conduites des utilisateurs sans leur révéler qu'il y a derrière leur dos un gouvernant et un gouvernement, leur faire croire qu'ils sont libres en veillant à ce que la clôture soit invisible : la liberté du tournebroche. Nous décidons ce qu'ils ont le droit de faire, comment, quand, où, dans quelle direction et à quel point."

Le personnage de Robin symbolise parfaitement cette ambivalence, conscients que nous sommes d'un certain degré d'aliénation mais peu désireux de perdre la sensation de liberté que nous procure Internet. Et nous suivons sa réflexion, ses hésitations avec un intérêt d'autant plus fort qu'il nous parle de nous.

Un roman prenant qui nous montre à quel point la technologie est entrée dans nos vies et nous invite à réfléchir sur la place que nous voulons qu'elle occupe réellement. Presque une question philosophique cachée sous une intrigue policière du 21ème siècle.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un tout grand merci aux Editions Pocket et à Lecteurs.com pour la proposition de livres. J'avais choisi ce livre qui m'intriguait par sa quatrième de couverture. Je ne connaissais l'auteur, Guillaume Sire que par son dernier (et déjà quatrième) livre « Réelle » que j'avais vu passer lors de la rentrée littéraire 2018, même si je n'avais pas eu l'occasion de le lire. Voilà que j'ai enfin pu découvrir sa plume dans ce roman dont le sujet est « apocalyptique » pour certains puisqu'il traite de la destruction d'Internet.

Paul et Robin sont amis depuis l'enfance et ont émigrés aux Etats-Unis comme prodiges dans l'écriture de lignes de codes pour la création de programmes et d'applications. Les nouvelles technologies n'ont plus de secrets pour eux et après des études dans l'ingénierie en France, ils ont décidés de poursuivre leur route dans l'antre de tout geek : la Silicon Valley. Un jour, Paul, pourtant édificateur de la grandeur d'Internet, se décide de lever une armée de 10.000 hommes avec un but commun et ultime : en venir à la destruction d'Internet. Alors que Paul se doute que son temps est compté, il tente d'embrigader son meilleur ami pour cette mission périlleuse peu de temps avant de se faire tirer dessus. Mais est-ce que Robin perpétuera la quête de son ami? Aura-t-il l'audace mais aussi les convictions qui l'ont menés à cette entreprise funeste d'anéantir une part de ce qu'il a lui-même créé?

Ce court livre (217 pages) peut se lire véritablement comme un polar traditionnel. Les chapitres sont courts, le décor est assez vite planté, le suspens monte mais l'auteur ne va pourtant pas se contenter d'exposer des faits puisqu'il tend à pousser le lecteur à la réflexion.

Quel est notre propre rapport à Internet à l'heure actuelle où nous sommes quotidiennement hyper-connectés ? Saurions-nous nous en faire quitte et vivre comme nos ancêtres/prédécesseurs sans tout ce savoir à proximité? Ou bien, au contraire, serions-nous prêts à nous battre pour que toute cette technologie nous reste accessible? N'y voyons-nous que du positif (accès facilité à des connaissances multiples, contacts rapprochés avec des amis ou famille éloignés,…)? Ou bien est-ce que le négatif comme les trafics en tout genre (dark-web, pédo-pornographie, snuff-movie) nous font reconsidérer l'outil et sa potentielle survie?

J'ai apprécié me plonger dans un des genres que je préfère en littérature (le polar), tout en me faisant réfléchir sans m'en rendre compte. J'ai, par contre, éprouvé quelques difficultés avec les nombreuses références et notamment, quant aux personnalités du monde des technologies. Même si j'utilise Internet et ses outils chaque jour, je ne sais pas forcément le nom des créateurs de Google (maintenant je le sais, Larry Page) et autres.

A côté de cela, j'ai aimé en apprendre plus sur ce milieu qui est à la fois si proche de moi puisqu'Internet fait partie de mon quotidien et pourtant, si étranger car je suis une bille en lignes de codes, algorithmes, programmations et tout ce qui accompagne. L'écriture de Guillaume Sire est souvent incisive et sa vision qu'il transmet par ce livre est assez défaitiste d'une société devenue tellement égocentrique. Pour autant, l'auteur ne tombe pas dans les théories complotistes fantaisistes qui fleurissent chaque jour.

Finalement, on se rend compte avec effroi que notre rapport avec Internet est beaucoup plus lié que ce qu'on pensait au départ. Et finalement, si on revenait simplement à l'essentiel ?
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Contrairement à beaucoup de lecteurs, je n'ai pas aimé ce livre. Pourquoi et bien je ne suis pas entré dans l'histoire qui m'a paru fade. J'ai trouvé que ce mélange de policier, de thriller, presque espionnage, de langage un peu technique informatique et de démarche personnelle ne forment pas une histoire cohérente. L'auteur, Guillaume Sire a cette écriture très froide, cette narration plate tout comme ses personnages, presque impersonnelle qui a fait que je n'ai pas réussi à m'impliquer dans cette lecture.
Si j'ai bien compris le thème du livre est : si Internet disparaissait que ferions-nous ??? J'ai trouvé que l'auteur n'est peut-être pas allé assez loin dans sa réflexion et que au vu du nombre de pages (212) on ne peut pas faire mieux c'est certain.
Moi qui suis informaticienne, j'attendais beaucoup mieux. C'est pour cela que je ne vais pas aller plus loin dans mon billet sur cette lecture, c'est dommage.
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Pour cette lecture, c'est à chaud que j'ai décidé de vous en parler. J'ai aimé ce livre car il est à la fois excitant et terrifiant. On va devenir à la fois acteur et spectateur de ce roman en nous projetant dans ce récit. En y intégrant notre propre vie et notre propre rapport à internet. C'est un texte fort et terrifiant tant par son actualité préoccupante que par son rythme, son style à vive allure.

Ici c'est le concept qui est fort. L'auteur a décidé de nous présenter internet pour pouvoir parvenir à le détruire. Ce texte prend son ancrage dans notre société pour nous peindre une société que l'on connait que trop bien, puisque c'est le notre. Celui que l'on voit tous les jours sans même y réfléchir. Celui où l‘on vit sans se poser de questions. Cet outil qui est à porté de main, qui permet de nous connecter à tout mais également à personne en particulier.

Dans cette société actuelle c'est à travers les yeux et le discours d'un programmeur de génie que prend vie internet. Dans sa création la plus avantageuse comme dans celle qui semble la plus horrible, on va décortiquer internet. On plonge complètement dans ce roman et c'est à travers la descente aux enfers de l'internet que l'on voit se dresser cette chute vertigineuse, profonde, terrifiante.

Ce livre sous des faux airs de policiers va nous entraîner sur une voie perdue. Une voie où tout va disparaître et ne laisser qu'un vide monumental. Aujourd'hui internet fait partie de nous, on s'en sert le matin en se levant, on s'en sert pour chercher, acheter, draguer, vendre, etc. En résumé, sans internet on serait tous perdu. Dans ce récit haletant c'est cette réflexion qui est mise en avant : que faire sans internet ? Comme gérer sa vie, alors que c'est devenu internet qui nous gère ?!

Cette lecture est un condensé de réflexion et d'action. On apprécie la réflexion sur les dangers comme sur les bonnes actions d'internet. On nous démontre le bien comme le mal, et chaque mot trouve son écho en nous, en tant qu'utilisateur, en tant qu'humain affilé à cette bonne connexion ! Ce texte est rapide, à l'image de la fibre, on file de page en page, on détruit, construit, démonte, recrée et j'en passe, on écoute ce que l'on a à nous dire et on boit ces paroles comme si elles étaient écrites pour nous.

Implacable, terrifiant, c'est une plongée dans le monde de demain, celui d'aujourd'hui, celui dans lequel on vit sans même se poser de questions.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Un roman au rythme effréné, qui parvient étonnamment à s'arrêter sur l'aspect psychologique de ses personnages. C'est intelligent, bourré d'informations que l'on a envie d'aller vérifier ou creuser davantage sur "internet" en utilisant "google" ou "wikipedia". Je m'attendais à découvrir des théories complotistes, mais il n'en ai rien, tout est logique, froid, déterminé. Au delà de la fin d'internet, il est surtout question de ce qu'est le système à l'heure actuelle, un espace de liberté qui se révèle être une aliénation. Chaque utilisateur est inconscient (ou s'il l'est, ne peut pas y faire grand chose) que les algorithmes l'entravent et ne lui donnent à voir que ce qu'ils jugent être en mesure de pouvoir voir. Nous savons, mais nous subissons tels les humains de l'allégorie de la caverne condamnés à prendre les ombres pour leur réalité.
Sans vouloir rien dévoiler, j'ai également beaucoup apprécié la référence au mythe de Pandore et aux frères Titans. Parce que le roman nous décrit avant tout une histoire d'amitié, d'amour fraternel et évoque la bile qui peut s'en dégager. Et dans ce monde de code majoritairement masculin, l'auteur parvient à donner un positionnement intéressant aux femmes, tantôt mères, tantôt partenaires et tantôt épouses.
Un très bon moment de lecture!

Après coup, je me demande à quel point j'ai été manipulée par le roman, mais qu'importe , j'ai eu un réel plaisir à m'y laisser entrainer...

SP
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Au-delà d'un roman, Où la lumière s'effondre est aussi et surtout un thriller et offre une réflexion passionnante sur la société hyper connectée.

Si Internet était détruit, que se passerait-il dans le monde ? Paul et Robin, deux comparses qui ont contribué à la création du Web avaient envisagé d'autres idéaux et utilisations d'Internet dans le monde que ce que c'est devenu aujourd'hui. Leur vient l'idée de concevoir un programme capable de détruire Internet, avec l'aide d'une armée de 10 000 hommes complices répartis stratégiquement dans le monde.
Mais cette élucubration ne plaît pas à tout le monde et notamment à tous ceux qui ont intérêt, pour leurs affaires, qu'Internet ne cesse de fonctionner et de se développer.
Paul se retrouve à l'hôpital, entre la vie et la mort, victime d'une tentative d'assassinat. L'occasion pour Robin, dans l'attente du sort de son ami Paul, de dérouler le fil historique d'internet, de sa création à aujourd'hui. Les deux hommes ont participé aux projets qui ont marqué un tournant dans les années 90 et ont contribué à de nombreuses révolutions numériques. Mais la réalité est loin de ce qu'ils avaient imaginé. Internet est plutôt le synonyme d'une fracture sociale que d'un partage de connaissances et d'informations comme ils l'avaient espéré. Sans compter les spéculations autours des nombreuses firmes et inventions qui gravitent autour.
Une désillusion qui les amène à vouloir détruire leur propre création, Internet étant devenu "le pire fléau de l'humanité".

Un roman captivant et fascinant, dévoilant les ficelles d'Internet tout en restant accessible. La plume de l'auteur est agréable à lire, avec de nombreuses références tant antiques (mythologie) que contemporaines.
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Les mots me manquent pour décrire mon ressenti en refermant la dernière page de cet époustouflant roman. J'en ressors sonnée, fascinée par la force du livre. Je l'ai tellement aimé que j'ai déjà envie de le relire... le sujet? Détruire Internet, le plus grand réseau de communication et d'information au monde. C'est le projet dément de Paul Mercier et Robin Valéry, deux génies de l'informatique, imaginé sous le nom de code d'"Opération Pandora". Mon esprit a brièvement tenté d'imaginer ce que deviendrait la planète sans cet outil omniscient : une sorte de blackout total dans lequel ne subsisteraient plus que la barbarie et le chaos. Un paysage apocalyptique où ne survivraient désormais que les plus forts et les plus malins.
« – Répondez-moi franchement : qu'est-ce qui se passerait si on détruisait Internet ? Cela m'excite de décrire à Malone ce qui va arriver demain. – Ce serait brutal, comme l'amputation d'un membre gangrené auquel le corps est habitué. On coupe le membre ; il y a du pus ; la chair dégouline ; le patient hurle ; il veut vous tuer ; il veut mourir ; et puis la vie reprend, et un jour, plus tard, le patient vous remercie. »
Malheureusement il m'est impossible d'en parler davantage sans dévoiler l'intrigue.
Tout au long des pages, j'ai été captivée par Robin, celui qui nous raconte son histoire et que l'on suit, fébrile et hypnotisé, le coeur battant, dans ce plan insensé. Aucune respiration dans ce roman effrayant de puissance, de panache et d'angoisse : on est saisi par la poigne de ce milieu de requins, on s'accroche aux personnages pour lesquels on s'inquiète et on ne peut que tourner les pages, encore et encore, jusqu'au dénouement... égaré, vidé. Et que dire de ce dénouement sinon qu'il conclut ce roman de manière exceptionnelle, aussi imprévue pour moi que stupéfiante.
La plume de Guillaume Sire est une magnifique découverte : aiguisée, cynique, noire mais raffinée, pointue, taillée dans l'obsidienne. Je referme ce livre avec le sentiment d'avoir eu là, entre les mains, une petite pépite méconnue. Non seulement j'ai été époustouflée par l'écriture mais j'ai aussi appris des tas de choses sur l'omnipotent Internet, aussi effrayantes qu'extraordinaires. Il y a une vraie réflexion sur cette génération 2.0 de l'écran tout-puissant et du tout-connecté. Formidable progrès ? Formidable prison ? Je ne comprends pas pourquoi on parle aussi peu de ce roman qui, pour moi, est jusqu'à présent LA révélation de cette rentrée littéraire.
Un immense merci aux éditions Plon pour ce merveilleux moment de lecture.
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J'avais repéré ce livre très rapidement après sa sortie, c'est sa couverture qui avait attiré mon oeil. Elle est tout de même assez intrigante non ? J'avais lu de bons retours à son sujet et du coup, lorsque je me suis rendue compte que le bouquin était proposé sur Netgalley, je me suis précipitée ! J'étais super contente que la maison d'édition retienne ma candidature. Je remercie donc Netgalley et les Editions Plon pour ce bon moment de lecture.

Paul et Robin, ingénieurs toulousains extrêmement doués, princes de la Silicon Valley, ont cru qu'Internet serait l'espoir du monde. Ils ont créé mille chimères, un nouveau langage, un nouvel univers. Et puis Paul a fait volte-face. Il a regretté d'avoir enfanté ce qui était devenu un réseau de Pandore, technologie du désir morbide, de la violence, de la pornographie, de la finance algorithmique, du djihadisme. Aidé par la belle mais vague Julia, il a réuni une armée pour détruire Internet. Hélas, il n'y a rien de plus dangereux pour un dieu que d'être un danger pour ses fidèles ; Paul est la cible d'une tentative d'assassinat ... Il demande à Robin, que Julia déteste mais sans lequel elle ne peut y parvenir, d'achever leur projet.

Dans la mesure où j'avais lu de très bons avis sur ce livre, je dois dire que j'en attendais beaucoup. Sans doute trop. Et du coup, c'est avec un avis mi-figue mi-raisin que je ressors de ma lecture. Je crois que c'est surtout parce que les personnages sont vraiment très éloignés de mon univers que je n'ai pas spécialement accroché à eux. Ils sont restés des énigmes pour moi et je n'ai pas réussi à les comprendre. L'univers du web, des développeurs d'application et leur vocabulaire auquel je ne comprends rien n'ont pas réussi à me passionner.

Mais, paradoxalement, j'avais envie de savoir si Paul allait survivre à la tentative d'assassinat avec lequel le livre s'ouvre et j'avais aussi envie de savoir si Internet allait être détruit ... Je ne spoile pas, tout est dit dans la quatrième de couverture. J'ai eu mes réponses alors je suis comblée. Mais j'ai eu un peu mal avec l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé très froide. Sans doute est-ce dû au fait qu'il colle parfaitement à son personnage, Robin, qui ne semble pas être humain !

J'ai peut-être été un peu déçue parce que, pour moi, l'auteur n'est sans doute pas allé assez loin dans la réflexion sur l'omniprésence d'internet et du numérique dans notre société. Arrivez-vous à imaginer un monde sans le net ? Vous sentiriez-vous perdu ? Autant de question qui n'ont pas trouvé de réponse alors ça m'a un peu embêtée (mais c'est pour pinailler).

En tout cas, je suis tout de même ravie de ma découverte. Merci encore une fois aux Editions Plon !
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Imaginez la vie sans Internet…

Paul et Julia Mercier ont entrepris le projet d'une vie, de toutes nos vies : la destruction pure et simple d'Internet sous le nom de code Pandora, tout un programme ! Paul est malheureusement la victime d'une attaque et demande à son ami d'enfance, Robin Valéry, de prendre sa place à la tête du projet qui requiert tout de même de concerter les actions de 10.000 personnes aux missions différentes.

Robin, tout comme Paul, a activement participé à la création d'Internet, à faire de la Sillicon Valley ce qu'elle est (de Valley à Valéry, il n'y a qu'un pas que nous franchirons allègrement), à côtoyer tous les pontes connus ou inconnus de l'aventure numérique. Il doute donc de ce projet.

Tout le livre concentre ainsi les réflexions de Robin, homme au pouvoir absolu sur lui-même et sur la vie des autres : il a accès à toutes les ressources, à toutes les informations. En démiurge, il hésite à tuer son propre enfant virtuel. Ses questionnements montrent petit à petit au lecteur tout le potentiel d'un système tout à la fois utile et néfaste, selon la façon dont on l'utilise, dont on le pervertit ou pas.

Internet n'est que ce que l'être humain en fait : paradis ou enfer, il n'est pas autonome, n'est pas doté d'une intelligence ou d'une volonté propre. Il n'est qu'algorithmes et analyses de nous-mêmes.

Paul est le Prométhée qui a offert Internet aux hommes, il est celui qui porte la pouvoir de prévoyance de l'être humain, celui qui tire le signal d'alarme. Robin est l'Epithémée, celui qui a réparti les qualités entre les animaux mais a oublié les hommes, le symbole de l'étourderie et de l'absence de réflexion, il est celui qui agira sans clairvoyance, sans réflexion.

Internet survivra-t-il aux atermoiements de Robin ? Paul reprendra-t-il la main ? Peut-il faire confiance en son ami ? Quel est le rôle de Julia, la femme de Paul, qui semble être l'instigatrice du projet Pandora ?

Guillaume Sire insiste à juste titre sur le pouvoir du langage : le langage, la parole cimentent les relations humaines. Si on cesse de nommer les choses, d'imposer notre langage, on perd notre pouvoir. On perd la maîtrise, on perd la trace, on perd l'origine et on perd donc au final l'humain. Il ne faut pas laisser à Internet le pouvoir de nommer les choses (et les êtres), de donner du sens à ce qui nous entoure au risque de ne plus avoir de conscience propre.

Dans ce roman époustouflant et édifiant, Guillaume Sire nous livre une réflexion sombre sur Internet et sur ses dévoiements. A nous de réfléchir, lecteurs, sur toutes ces questions et d'apporter nos propres réponses.

« Internet est devenu grâce à nous un miroir qui renvoie ce que vous lui montrez et vous dit ce que vous pensez en confirmant ce que vous croyez. »
« le langage, c'est le pouvoir. le mot précède la chose depuis que notre civilisation est entrée dans l'Histoire. Il n'y a rien qui ne soit soumis au signifiant. Soit le mot tue la chose, soit il la domestique ; c'est en nommant les animaux qu'Adam a pu les chasser et les asservir. »
« C'est le problème avec Google : je ne sais pas comment je sais mais je sais. Je ne sais pas d'où vient l'information mais je l'ai. »
« Au commencement était le verbe ; à la fin, le smiley. »
« A défaut d'être celui qui sait ou qui comprend, je suis celui qui est connecté. »

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