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Critique de marina53


Paris, 1944. À quatre ans, France, que l'on appelle "la petite" vit seule avec sa maman, son papa, qu'elle n'a jamais connu, étant en captivité en Allemagne. À deux, elles se sont construites une vie faite d'habitudes, ponctuée parfois par les visites de la grand-mère. Une grand-mère qui critique bien souvent l'éducation donnée à sa petite-fille qui, selon elle, manque de rigueur et d'autorité. Mais la petite n'en a que faire, tout heureuse qu'elle est avec sa maman, qu'elle pense connaître par coeur. Mais, lorsqu'on lui annonce que ce papa, dont la petite regarde parfois la photo et qui n'est, pour elle, qu'une vague notion, va bientôt rentrer, elle ressent comme une vague menace et pressent que tout va changer. Parce que même si la guerre n'est pas finie, lui va rentrer plus tôt, dans un convoi spécial, avec d'autres prisonniers, malades eux aussi...

Si dehors, c'est la guerre, la petite, elle, ne se rend compte de rien. Sa petite vie dans l'appartement parisien qu'elle occupe avec sa maman, Li, lui convient parfaitement. Et même si cette horrible guerre lui a pris son père, parti peu après sa naissance, elle n'arrive pas à mettre des images sur celui-ci. Son "petit papa", comme sa maman l'appelle, ne lui manque pas. C'est le retour de celui-ci, malade, qui va très fortement perturber l'équilibre qu'elle formait avec sa maman, la complicité qu'elles entretenaient. Avec ses courts chapitres, ses phrases, la plupart du temps brèves mais très intenses, ce roman regorge d'émotions et d'intensité. Avec son regard d'enfant, la petite tente de percer le mystère de ce secret familial, de mettre des mots sur les drames, de donner sens aux messes basses, de se faire entendre pour elle que l'on traite de menteuse. Mettant en avant la place et le rôle du père dans une famille, questionnant sur la notion même de père, Marie Sizun nous offre un récit au style épuré et sensible, très émouvant, et empreint d'une certaine nostalgie...
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