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Paris, 1944. À quatre ans, France, que l'on appelle "la petite" vit seule avec sa maman, son papa, qu'elle n'a jamais connu, étant en captivité en Allemagne. À deux, elles se sont construites une vie faite d'habitudes, ponctuée parfois par les visites de la grand-mère. Une grand-mère qui critique bien souvent l'éducation donnée à sa petite-fille qui, selon elle, manque de rigueur et d'autorité. Mais la petite n'en a que faire, tout heureuse qu'elle est avec sa maman, qu'elle pense connaître par coeur. Mais, lorsqu'on lui annonce que ce papa, dont la petite regarde parfois la photo et qui n'est, pour elle, qu'une vague notion, va bientôt rentrer, elle ressent comme une vague menace et pressent que tout va changer. Parce que même si la guerre n'est pas finie, lui va rentrer plus tôt, dans un convoi spécial, avec d'autres prisonniers, malades eux aussi...

Si dehors, c'est la guerre, la petite, elle, ne se rend compte de rien. Sa petite vie dans l'appartement parisien qu'elle occupe avec sa maman, Li, lui convient parfaitement. Et même si cette horrible guerre lui a pris son père, parti peu après sa naissance, elle n'arrive pas à mettre des images sur celui-ci. Son "petit papa", comme sa maman l'appelle, ne lui manque pas. C'est le retour de celui-ci, malade, qui va très fortement perturber l'équilibre qu'elle formait avec sa maman, la complicité qu'elles entretenaient. Avec ses courts chapitres, ses phrases, la plupart du temps brèves mais très intenses, ce roman regorge d'émotions et d'intensité. Avec son regard d'enfant, la petite tente de percer le mystère de ce secret familial, de mettre des mots sur les drames, de donner sens aux messes basses, de se faire entendre pour elle que l'on traite de menteuse. Mettant en avant la place et le rôle du père dans une famille, questionnant sur la notion même de père, Marie Sizun nous offre un récit au style épuré et sensible, très émouvant, et empreint d'une certaine nostalgie...
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Premier roman de Marie Sizun, le père de la petite explore dans un contexte de retour de guerre la jalousie d'une homme trompé par sa femme. Une trahison, sujet de disputes et de tensions inaudibles pour leur petite fille de quatre ans tour à tour attirée par l'un et l'autre, qui provoque la séparation des parents et le début du dessillement de leur enfant.

Marie Sizun, dont j'avais beaucoup aimé La gouvernante suédoise, a fait ici le choix périlleux de se mettre à hauteur d'enfant et de ne pas donner de nom à ses personnages. Ainsi la petite, la mère, le père, la grand-mère se succèdent rendant le récit impersonnel et les protagonistes désincarnés. Dommage car l'analyse sous-jacente de la place du père et des méfaits des non-dits aux enfants est remarquable.

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France, a quatre ans, elle vit avec sa mère Lilian à Paris.
L'ambiance entre elles est très joyeuse sauf quand la grand-mère vient leur rendre visite : une vieille dame toujours prête à critiquer les manières de la petite.
Sa mère lui parle souvent de son père, retenu en captivité en Allemagne.
France voit son retour comme une menace.
On comprend que la maman a des secrets envers la petite.
Chaque fois que la petite parle de ce qu'elle a vu, elle passe pour une menteuse lors d'un voyage.
Le père revient, malade des nerfs.
Finalement guéri, il reprend son travail.
Les relations père-fille s'améliorent mais pas celles du couple.
Dans ce très beau roman, ce ne sont pas les faits qui sont importants mais l'observation que la petite France nous livre ainsi que ses sentiments envers son entourage : son père, sa mère, sa grand-mère.
Marie Sizun écrit un tout petit livre très riche, intense, son premier roman.
Dans "La femme de l'allemand" écrit deux ans plus tard, on y retrouve également les sentiments d'une enfant cette fois aux prises avec une mère abîmée psychologiquement.
J'apprécie beaucoup les romans de Marie Sizun.

Challenge plumes féminines
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Je viens de découvrir tout récemment , avec bonheur et délectation, la très belle écriture de Marie Sizun avec son dernier roman "La gouvernante suédoise". Dans la lancée de mon enthousiasme, je poursuis ma "connaissance" de cette écrivaine. Dans le présent, j'ai lu son premier roman , des plus bouleversants , " le Père de la petite", après avoir
lu avec une forte émotion, "Un jour par la forêt"...

Une admiration certaine pour l'art de Marie Sizun de décrire avec une intensité et infinie sensibilité les drames et séismes qui peuvent se passer dans la tête des enfants....

Dans ce texte, qui se situe dans les années 40, la "petite", France vit heureuse et toute légère dans une bulle , avec une maman des plus permissives et aimantes. le papa est absent, il est à la guerre. Elle ne l'a jamais vu... et puis un jour, la maman annonce à sa petite fille que "son petit papa" va revenir enfin... Et la petite, au lieu de se réjouir, sent comme une menace... où son quotidien, où elle vit en fusion avec sa maman
adorée...va être chamboulé....
Hormis sa grand-mère maternelle qu'elle n'apprécie guère, et qui accapare trop à son goût sa maman, avec des mots chuchotés, des bavardages qui semblent bien secrets !!

Le Papa rentre enfin, malade des poumons et surtout des nerfs... La maman adorée qui ne vivait que pour sa petite, change de comportement et ne s'occupe que de son mari... ce qui rend furieuse et complètement perdue , la petite France. Elle craint les colères et la sévérité paternelles, trouve que c'est un intrus insupportable qui a démoli son intimité exclusive et sa vie libre, légère, joyeuse avec une maman fantasque qui ne lui opposait aucune règle, au grand dam de la grand-mère qui trouve son unique petite fille, mal élevée !

Un mensonge, un secret mal dissimulé vécus de façon très incompréhensible par la petite va être le déclencheur d'un drame... et d'un renversement de situation: la petite se détache et en veut à sa mère, qui pour elle l'a abandonnée , et lui a , comme retiré son amour... En retour, elle se met à aduler, vénérer ce père qu'elle tente de connaître, de séduire..
d'apprivoiser !.


Un très bel hommage d'une petite fille à un père, même "d'occasion", ayant vécu trop peu de temps ensemble... avec le drame de la guerre , des hommes, pères, fils, frères absents, qui reviennent plus ou moins abîmés , après les conflits... pendant que les femmes dans des solitudes difficiles, se débrouillent comme elles peuvent, pour travailler, élever leurs enfants...

Beaucoup d'amour dans ce texte mais aussi tant de tristesse, de gâchis provoqués par les traumatismes de la guerre et les dégâts des absences des pères....

"La petite attend son père. Elle l'attend comme on peut attendre dans l'enfance, comme on le fait aussi, plus tard, dans l'amour." (p. 89)


Qu'est-ce qu'un père ? La notion de paternité échappe à la petite. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des pères par les temps qui courent, on en voit pas beaucoup."

Un premier roman lu en une soirée tour à tour avec de la joie et de la peine...
Sûrement dû au talent de l'auteure qui décrit avec un immense sensibilité les tourments et les questionnements d'une petite fille de quatre ans, qui découvre le monde des adultes... Ces derniers qui semblent tant compliquer les choses, et si souvent !!!
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Pendant 150 pages, nous sommes dans la tête de la petite, que d'émotions ! Marie Sizun nous fait vivre l'amour , le bien être que la petite ressent auprès de sa maman, mais aussi la crainte de perdre cet amour qu'elle pense et veut exclusif. Parce que oui, il y a un homme aussi dans la vie de sa maman et cet homme c'est son père qui doit revenir de la guerre. Viendra alors la peur, la jalousie, la déception, l'incompréhension, la quête d'amour, l'admiration, l'attente .
Ce petit livre est une boite à émotions, Marie Sizun, comme à son habitude, arrive à faire battre notre coeur au même rythme que celui de ses personnages. C'est un moment fort que cette lecture qui touche notre sensibilité au plus profond de notre être. Cela faisait longtemps que je voulais le lire, j'y pensais souvent, maintenant que c'est fait, il va rester dans mon coeur.
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On est happé par l'émotion en lisant chaque page de ce roman qui se lit d'une traite tellement on a envie de savoir comment va se terminer cette histoire triste à pleurer.
Ce petit livre parle de ces secrets de famille qui détruisent; sur la place du père, sur ce moment particulier de notre Histoire qu'est l'occupation allemande. C'est un merveilleux livre sur l'amour maternelle, paternelle et d'une enfant pour ses parents et sur le monde enfantin peuplé de rêves et d'incompréhensions. C'est à travers le regard d'une fillette de cinq ans qu'on nous conte cette histoire.
C'est déchirant, plein de vérité, d'amour et de douleur. L'écriture de cet ouvrage est pudique, fine et douce. On ne peut être qu'admiratif face au style et à la profondeur d'écriture de Marie Sizun.
Une bulle d'émotion, à l'écriture délicate et sobre !
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"Les pères, c'est dans les contes de fées qu'on les trouve. Ils sont toujours un peu irréels et pas très sympathiques."

C'est du moins ce que pense la petite puisqu'un père, elle n'en n'a pas. Oh ! Bien sûr, il y a le portrait d'un homme dans un cadre posé sur un meuble du modeste appartement qu'elle occupe avec sa mère et sa grand-mère qu'elle déteste, toujours à la réprimander pour des faits sans gravités aux yeux de sa mère. Elle l'aime cette mère, d'un amour tellement exclusif qu'elle parvient même à lui faire jurer de l'aimer plus que son père, prisonnier de guerre, rapatrié dont le retour au foyer est imminent après sa convalescence en hôpital.

Dans ce roman, Marie Sizun fait état de non dits, de chuchotements intempestifs qui alimentent la curiosité de la petite. A quatre ans, elle ne supporte pas qu'on lui cache des secrets d'adultes. Et lorsque le père, malade des nerfs fait son grand retour, le constat est amer pour France ( La petite ). Sa mère la délaisse au profit du père qui laisse éclater sa violence sur la petite qu'il juge très mal éduquée. Une paire de gifle par ci, des insultes par là, France passe pour une idiote au yeux de ce père qui la rejette. Seule, la petite se résigne tant bien que mal puisque sa mère ne prend jamais sa défense, cette mère qu'elle ne reconnaît plus et qui affiche son amour pour son mari sans se soucier de sa fille qu'elle adorait avant le retour de cet homme qui lui sert de père.

Aussi, lorsque son père se rapproche d'elle, d'abord très méfiante, elle finit par s'attacher à cet homme qui ne s'emporte plus, ne lui fait plus de reproches et qui déverse désormais tout son fiel sur sa mère.
La petite sent bien qu'il se passe des évènements qui lui échappent et ignore qu'elle est à l'origine de l'explosion du couple que forme ses parents. Désorientée, elle ne sait plus qui l'aime et qui la rejette, une position inconcevable parce que ballotée entre un père et une mère en plein divorce.

Après avoir lu Plage et Un jour par la forêt, le père de la petite de Marie Sizun est tout aussi remarquable. Par son écriture simple, ciselée, elle sait explorer avec talent les situations ambigües et aime décortiquer tout particulièrement celle de l'enfance.
Un récit sensible et réfléchi des travers de la vie de l'après-guerre.
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"Tous les prisonniers vont rentrer, ton père avec les autres" dit Liliane à France (dite "la Petite") sa fille chérie de quatre ans et demi.
Ce "pauvre petit papa", rapatrié pour cause de pneumonie, est "malade des nerfs" et la "quiétude" ambiante va devenir un enfer.
Marie Sizun, dont c'est le premier roman, émeut et dérange, à la fois, le lecteur car elle joue sur une gamme de sentiments percutants allant de l'amour pour la mère tendre et fusionnelle, à la haine du père à la main plus que leste qui punit sans raison et "dresse", à la haine de la mère soumise et indifférente, à la jalousie par rapport aux relations du couple, à la trahison d'un lourd secret maternel, à l'amour inconditionnel d'un père complice retrouvé à la libération,à la déception vis à vis du couple parental déchiré,au désamour et à l'indifférence.
Le Père de la Petite est très dur à lire et force le lecteur à juger même si ce "pauvre petit papa" a des raisons de se croire toujours en guerre.
Qu'est-ce qu'un père? s'interroge-ton.Peut-on pardonner les blessures d'enfant? Comment se débarasser des non-dits destructeurs?
C'est très bien écrit. Les mots claquent parfois comme des gifles ou pleurent et gémissent.
On pense parfois à Enfantine de Marie Rouanet dont les nouvelles n'ont rien d'enfantin car l'enfant obligé de grandir d'un coup et de cacher sa révolte devient sournois.
La mère, on la plaint. Et la Petite aussi surtout lorsqu'on a lu Mon Père: Contes des jours ordinairesAline Giono raconte le bonheur familial.
Le Père de la petite remue et ne laisse pas indifférent!
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une histoire cruelle et finement tissée de relations familiales compliquées... La sensibilité des enfants est extrême.
Si on veut apprendre à communiquer dans le respect avec ses enfants et ceux des autres, pour les aider à grandir!
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Après avoir lu plusieurs romans de Marie Sizun, je me laisse tenter par son premier.L'envie d'aller la rencontrer "au début".Que de grâce,de tendresse, de sensibilité! Un peu à la façon de Christian Bobin, les phrases se succèdent,courtes, simples et pourtant mot après mot, virgule après virgule, le rythme si particulier de l'auteure s'imprime et scande une émotion croissante.Le regard interrogateur de "la petite" sur ce monde adulte dont elle n'a pas encore acquis le code, la transformation de ses sentiments et le poid d'un secret dont elle n'a pas conscience vont progressivement la rendre actrice d'un boulversement familiale qui la marquera à jamais.Je retrouve les thémes chers à M.Sizun: le secret, les souvenirs qui ressurgissent en images à l'état brut sans encore y donner du sens...et puis la compréhension et l'appropriation de son histoire...Vous l'aurez compris j'ai été très émue par cette lecture..
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