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Critique de Prailie


CE QUE J'AI AIMÉ DANS CE LIVRE: le retracé de parcours d'une famille d'immigrés juifs venus de Pologne pour s'installer en Belgique,dans les milieux de la fourrure et du prêt à porter; le regard lucide sur leurs travers, leurs blessures et leurs refoulés, leur sens du travail. Leur vaillance et leur courage.
Aimé aussi l'analyse des différentes modalités de la résilience, dans ces familles décimées par la Shoah: chez certain(e)s, comme Tina ( mère de la narratrice) un appétit de vivre et de réussir à tout prix, en surfant sur la vague des Trente glorieuses... Pour d'autres , comme la grand-mère Rayele, une volonté de discrétion et presque d'effacement... Apprécié aussi la réflexion, aux prolongements sociologiques et éthiques, sur l'évolution de la mode: l'envahissement progressif par les grandes chaînes de la "fast fashion" et du "prêt à jeter", le dépérissement inéluctable des commerces traditionnels, l'exploitation des travailleurs lointains en Inde ou en Chine....
CE QUE J'AI MOINS AIMÉ : l'extrême pudeur du récit, qui donne une impression de froideur. Là où Sophie Fontanel dans "La Vocation" , sur un sujet assez voisin, nous faisait vibrer d'empathie pour sa grand-mère et ses tantes arméniennes, Nathalie Skowronek nous immerge dans une espèce de bain glacé, presque désespérant. . C'est pourtant un récit sec, et souvent distancié, qui adopte souvent le regard du journaliste ou de l'historien, voire celui de l'entomologiste observant des insectes de laboratoire... Certes on glane quantité d'observations pertinentes, surtout si l'on s'intéresse un peu à l'histoire globale de la mode, mais on ne s'est jamais vraiment attaché à cette famille ni à ses personnages, ni même à la narratrice-auteur. Et seule la longue dernière phrase m'a réellement émue, lorsque la narratrice devenue écrivain confesse qu'il lui arrive de retrouver les réflexes de ses ancêtres commerçants en gonflant ses chiffres de ventes pour impressionner ses interlocuteurs .... Et donc, au final, un récit parfaitement honorable, mais pour la lectrice que je suis pas totalement enthousiasmant.


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