Elles balançaient les noms de tueurs en série célèbres comme s'il s'agissait de leurs potes, d'influenceurs ou de pop stars.
Tous les enfants ont un côté morbide, mais j'étais la première de ma catégorie.
Je me suis tournée vers le miroir et j'ai froncé le nez en essayant de m'esclaffer comme elle. La fille dans la glace m'a regardée en riant. On aurait vraiment dit qu'elle se moquait de moi
La lecture est un mode de vie pour certains, ceux qui sont du genre à acheter plus qu'ils ne lisent, qui se comportent comme si être un « rat de bibliothèque » faisait partie de leur groupe sanguin ou de leur signe astrologique. Ce sont de bons clients pour nous, parce qu'ils ont tendance à se laisser déborder par leur enthousiasme, mais ils peuvent aussi se montrer difficiles.
Les serial killers étaient une espèce menacée. Non parce que le monde était devenu un endroit plus bienveillant ou plus sûr: nous avions juste appris à attraper les assassins dès leur premier meurtre, et aussi à identifier les signes précoces de psychopathie dangereuse chez les enfants et les jeunes adultes. En tant que société, nous étions aussi devenus plus prudents, moins confiants les uns envers les autres : on fermait sa porte à double tour, on se méfiait des inconnus.
Personne ne se dit jamais qu'il trouvera la mort dans un accident rarissime, justement parce qu'ils sont rares. On ne les range pas dans la même catégorie que les accidents ordinaires - tomber d'une échelle ou se faire renverser par un bus. Mais si on calculait le nombre d'accidents « rarissimes » qui se produisent chaque année, on s'apercevrait qu'on a plus de chance d'y laisser sa peau qu'on ne le croit.
En réalité, ça doit arriver tout le temps. C'est juste qu'on ne nous parle que des meilleurs.
Il y avait toujours un truc qui manquait, un vide dans mon cœur que j’ai fini par combler avec les meurtres, la mort et la chair putréfiée.
Les Murder Girls ne drainaient pas la même énergie que les concerts de métal auxquels j'assistais à la Brixton Academy, avec un public plus dur, plus coriace. Je me sentais bien mieux au milieu d'une foule en rangers et blousons de cuir défoncés qu'entourée ds petites robes Zara et de tote bags ornés de citations littéraires.
Des grappes de meufs bavardaient en retouchant leur rouge à lèvres devant leur miroir de poche et posaient pour des selfies joyeux, le regard vide. Le genre d'idiotes qui ressentent un frisson d'excitation quand l'été cède la place à l'automne, que vient le moment de remettre des foulards, des collants et des bottines en cuir, et que Starbucks ressort son latte à la cannelle épicée. Les Pumpkin Spice Girls, comme on les appelait. Et elles raffolaient des podcasts d'affaires criminelles. Le true crime avait le vent en poupe, et ces courges adoraient se jeter sur tout ce qui était à la fois décalé et mainstream.