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Critique de Mavic_lit


S'il y a bien un personnage que j'adore détester c'est bien lui, l'inspecteur Sadorski, pourriture de chez les pourris.

Un inspecteur qui travaille pour la France, contre les juifs et les terroristes en pleine seconde guerre mondiale.

Un inspecteur lubrique, opportuniste et patriote.

Un inspecteur discipliné, susceptible et calculateur.

Un inspecteur que j'ai détesté de tout mon être depuis ma première rencontre avec lui mais dont je continue à suivre les enquêtes.

Je te parle aujourd'hui de L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski de Romain Slocome aux éditions Points. Roman qui fait parti de la saga Léon Sadorski.
Ce qu'il y a de particulier avec cette série, et vous l'aurez compris avec mon introduction c'est qu'on est loin de côtoyer un héros. On se situe en pleine seconde guerre mondiale, les allemands occupent le pays et la police française se voit contraint d'apporter leur aide pour « neutraliser » les juifs. Et quand je dis neutraliser… je reste soft.

Et nous avons donc ce cher Léon Sadorski, inspecteur des Renseignements Généraux qui s'applique particulièrement à la tâche, vouant une véritable aversion pour tout ce qui n'est pas français pure souche. Il y a bien quelques exceptions mais ses critères pour épargner certains sont pour ainsi dire bien glauque…

Ainsi, Léon Sadorski est persuadé d'agir pour le bien de son pays lorsqu'il participe à la rafle du Vél'd'Hiv. Il protège son pays de tout « danger néfaste » à ses yeux et aux yeux des allemands bien évidemment.

Ce personnage est détestable, obsédé par tout ce qui possède une grosse paire de seins et explose de colère à la moindre chose qui n'irait pas dans son sens et qui le contrarie.

Autant vous dire que vous avez en face de vous, la personne parfaite à détester.

Alors, entre nous, pourquoi lire ce genre d'histoire quand le personnage est aux antipodes de la bienveillance ?

Pour moi, c'est le côté réel qui a retenu mon attention. le fait qu'en 1942 la vie n'était clairement pas rose et que des français et des policiers ont contribués à l'extermination des juifs entre autre. Et cela, Romain Slocombe le retranscrit sans fioriture. Il va droit au but, n'hésite pas à heurter la sensibilité de chacun en posant des mots de façon brut et qui nous gifle en plein visage.

C'est violent, c'est cru et c'est surtout la réalité telle qu'elle pouvait être à cette époque.

En s'appuyant sur une bibliographie impressionnante, l'auteur parvient à nous retranscrire une histoire qui a bien des égards ne peut laisser personne indifférent. En tout cas, pas moi.

Dans ce deuxième tome, on plonge dans l'horreur encore un peu plus profondément que pour le précédent. Les années passent, la guerre continue et les allemands poursuivent leur génocide envers les juifs principalement. Et ce qu'il y a de particulier en cette année 1942, c'est la tristement célèbre Rafle du Vel'd'Hiv et la déportation des enfants juifs, qui était jusque là épargnés. A moindre mesure évidemment.

Mais pour l'inspecteur Sadorski, ce ne sont pas que les juifs qui sont en cause dans la déchéance de son pays.

C'est aussi les communistes qui représente pour lui un fléau. Et lorsqu'un attentat a lieu dans un café fréquenté par les flics, c'est un véritable branle-bas de combat qui s'opère et tout le monde est sur les dents, prêt à en découdre avec les responsables.

Et Sadorski en est sûr, ce sont les communistes qui sont dérrière tout ça.

Au fur et à mesure de ma lecture, va se dérouler l'horreur dans ce qu'elle a de plus terrible à offrir. Et pourtant, allez savoir comment, j'en suis arrivée à trouver un peu d'espoir, une brève eclaircie dans un quotidien dominait par la peur, la famine et la violence.

Elle ne dure qu'un temps, mais elle est bien présente.

Au risque de me répéter, j'ai appris à apprécier cette série alors que je mets toujours au minimum deux semaines pour la lire. Mais cela est dû au fait qu'il y ait énormément de choses à assimiler. C'est un polar historique et il y a forcément beaucoup de descriptions et d'explications pour mieux comprendre ce qui s'y passe et pourquoi cela se déroule ainsi.

Cela peut être rebutant et je l'entend. Mais passez au-dessus de ça et vous percevrez l'histoire différemment.

En bref,

Clairement, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains. Au-delà du côté indigeste que j'ai abordé un peu plus haut, c'est surtout les propos crus et violents envers une catégorie de la population qui peut ralentir les ardeurs et mettre quelque peu mal-à-l'aise. D'autant plus que ce qui est raconté est une triste réalité bien sombre qu'a connu la France.

Léon Sadorski réflète une police qui croyait en son pays et en son dirigeant. Appliquer les ordres pour défendre un idéal même si cela doit passer par l'arrestation et la déportation de milliers de juifs. Même si cela veut dire poursuivre et torture des personnes « traîtres » à leur nation.

Même si cela veut dire d'exercer les pires représailles pour son propre plaisir au nom de son pays.

Si ce n'est déjà fait, je vous laisse vous faire votre propre idée de cette sage et de Léon Sadorski, ordure parmi les ordures.

Lien : https://maviclit.wordpress.c..
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